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    À 185 millions, Luanda mise sur l’AFC : coup d’éclat ou pari calculé ?

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 25, 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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    Luanda franchit le Rubicon financier panafricain

    Sous les lambris du ministère des Finances à Luanda, la signature a été sobre, presque silencieuse. Pourtant, l’acquisition par la République d’Angola de 184,8 millions de dollars d’actions de l’Africa Finance Corporation (AFC) marque un tournant dans la trajectoire économique du pays. « Il ne s’agit pas d’une dépense mais d’un investissement souverain dans la capacité de l’Afrique à financer elle-même ses ponts, ses ports et ses pipelines », a insisté la ministre angolaise des Finances, Vera Daves de Sousa, devant la presse locale.

    En entrant au capital de l’AFC, institution créée en 2007 et basée à Lagos, Luanda devient le neuvième actionnaire souverain africain de la plateforme et porte à plus de 12 % la part détenue par les États du continent. Le mouvement intervient alors que les recettes pétrolières combinées d’Angola sont soumises aux soubresauts des cours mondiaux et que le gouvernement multiplie les signaux en faveur d’une diversification économique accélérée.

    L’AFC, catalyseur d’infrastructures continentales

    Avec un portefeuille de projets dépassant 10 milliards de dollars, l’AFC s’est imposée comme un interlocuteur privilégié pour les bailleurs de fonds multilatéraux. L’institution revendique un taux de rentabilité moyen de 11 % sur dix ans et une notation creditice A3 de Moody’s, un argument de poids pour les trésoriers de trésoreries nationales en quête de placements sécurisés. « Notre mandat est d’agir là où le risque perçu décourage le capital traditionnel », rappelait récemment Samaila Zubairu, président de l’AFC, lors d’un forum à Kigali.

    Les actifs financés vont des corridors routiers en Afrique de l’Ouest aux centrales hydroélectriques en Afrique australe, en passant par la fibre optique sous-marine. Autrement dit, un spectre d’infrastructures dont l’Angola a cruellement besoin pour réduire les coûts logistiques qui grèvent ses exportations non pétrolières.

    Raisons stratégiques d’un ticket à 185 millions de dollars

    Derrière la somme, l’équation est double : sécuriser un rendement financier à moyen terme et accroître l’influence de Luanda sur la sélection des projets continentaux. L’Angola, deuxième producteur de brut d’Afrique subsaharienne, sait que la rente pétrolière ne suffira plus à financer ses ambitions d’industrialisation. L’adhésion à l’AFC lui confère un siège au conseil d’administration, donc un droit de regard sur l’allocation du capital.

    S’y ajoutent des considérations diplomatiques. Alors que le Président João Lourenço tente de positionner son pays comme médiateur régional – on l’a vu actif dans la crise de la RDC voisine – la participation à un véhicule panafricain renforce la crédibilité du message. « Notre diplomatie économique veut parler la langue de l’investissement autant que celle de la paix », glisse un conseiller présidentiel. Cette granularité du soft power passe aussi par la capacité à attirer, puis à coréaliser des projets transfrontaliers.

    Bénéfices attendus pour l’économie angolaise

    À court terme, l’investissement sera ventilé sur cinq projets situés partiellement ou totalement sur le territoire angolais, dont l’expansion du port de Lobito et l’électrification rurale via des mini-réseaux solaires, selon une source interne à l’AFC. Luanda espère que la présence au capital facilitera le bouclage financier de ces chantiers, souvent retardés par des contraintes de devises étrangères.

    Sur le plan macroéconomique, l’opération pourrait contribuer à réduire la prime de risque associée au marché angolais. Les spreads de la dette souveraine se situaient encore à 780 points de base au début de juin, contre 620 pour la moyenne subsaharienne. La participation dans une entité notée A3 envoie un signal positif aux investisseurs internationaux, surtout à la veille d’émissions obligataires prévues pour 2025.

    Signal diplomatique et rivalités de soft power

    En Afrique centrale et australe, la compétition pour les capitaux d’infrastructure se durcit. Le Nigeria, actionnaire fondateur de l’AFC, voit d’un bon œil l’arrivée de l’Angola, qui renforce la capitalisation de l’institution sans en contester le siège. À Pretoria, certains analystes jugent néanmoins que l’initiative angolaise rappelle la nécessité pour l’Afrique du Sud de muscler ses propres instruments, à l’image de la Development Bank of Southern Africa.

    Plus largement, l’entrée de Luanda s’insère dans une dynamique de réagencement des alliances financières, dans laquelle la montée en puissance d’acteurs comme Afreximbank ou Africa50 redéfinit les centres de gravité. Pour l’Angola, le choix de l’AFC matérialise une volonté d’afficher son appartenance à l’espace lusophone mais aussi d’élargir son spectre partenarial au-delà du cercle traditionnel lusotropical. Un diplomate européen résume : « L’Angola se projette enfin comme investisseur, pas seulement comme receveur d’aide. C’est une inflexion psychologique autant que budgétaire. »

    Vers une gouvernance financière plus intégrée

    Si l’opération porte une charge symbolique forte, son efficacité dépendra de la capacité de l’AFC à mobiliser des co-investissements privés. Les précédents, comme la centrale hydroélectrique de Djibloho en Guinée équatoriale, ont montré que l’effet de levier peut atteindre un ratio de 1 pour 4. Pour l’Angola, chaque dollar placé pourrait ainsi générer jusqu’à quatre dollars de flux supplémentaires, à condition que les réformes nationales – simplification des procédures douanières, garantie juridique des contrats – suivent le rythme.

    En dernière analyse, l’investissement de 185 millions de dollars apparaît moins comme un saut dans l’inconnu que comme la déclinaison financière d’une doctrine : celle d’une Afrique qui souhaite écrire la partition de son propre développement. Luanda, souvent perçue comme en retrait des grandes initiatives régionales, choisit d’y apporter sa note, consciente que la crédibilité diplomatique se mesure désormais aussi en parts sociales et en dividendes.

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