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    Accord RDC-Rwanda à Washington : le rêve (très) minéral d’une paix durable

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuin 30, 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
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    Une paix au goût de minerais stratégiques

    Dans les salons capitonnés du Département d’État, la poignée de main échangée entre les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise a cristallisé les espoirs d’un apaisement dans la région des Grands Lacs. L’accord, dont le préambule invoque la nécessité d’un « désengagement, désarmement et intégration conditionnelle » des groupes armés, intervient après une année où les cours internationaux du coltan, du cobalt et de la cassitérite ont atteint des sommets historiques. Pour de nombreux analystes, la confluence de ces intérêts miniers et sécuritaires rappelle la logique qualifiée de « securitisation of supply chains » selon laquelle la paix est conçue comme un instrument de continuité économique plutôt qu’un objectif intrinsèque.

    Des signataires sous le regard attentif de Washington

    Le choix d’une signature à Washington n’est pas anodin. Les États-Unis, importateur majeur de métaux stratégiques, entendent limiter leur dépendance à l’égard d’acteurs rivaux en sécurisant l’accès à des gisements congolais souvent hors de portée des sociétés occidentales depuis la résurgence du M23. La présence du président américain, de plusieurs sénateurs membres du caucus pour les Grands Lacs et du chef de la diplomatie rwandaise a conféré au cérémonial une dimension géopolitique assumée, tout en suscitant la critique de l’ancien président congolais Joseph Kabila, prompt à dénoncer un « simple accord commercial ».

    L’intégration conditionnelle des groupes armés : horizon ou mirage ?

    Le texte renvoie à un calendrier ultérieur la question précise des mécanismes de cantonnement et de réinsertion des combattants. Cette indétermination nourrit la méfiance des habitants de Goma, qui vivent depuis plus d’une décennie au rythme des entrées et sorties de rébellions successives. Sans dispositif clair de vérification, la phase de désarmement pourrait se heurter à la fragmentation croissante des milices, certaines oscillant entre lutte identitaire et prédation minière. Les diplomates occidentaux eux-mêmes admettent, en aparté, que la clause d’« intégration conditionnelle » ressemble davantage à une formule d’équilibriste qu’à une feuille de route opérationnelle.

    La diplomatie régionale face au défi de la représentativité

    L’absence de délégués du M23, pourtant acteur militaire central sur le terrain, a été relevée de Kigali à Kinshasa. Au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, certains diplomates estiment que l’exclusion du mouvement rebelle tient à la volonté de ne pas lui octroyer une légitimité politique implicite. D’autres y voient un pari risqué : sans un schéma de participation, même indirecte, la mise en œuvre pourrait être compromise par un refus de terrain. À Goma, un commerçant confie que « les négociations précédentes ont échoué faute d’interlocuteurs habilités à faire taire les armes », rappelant le souvenir du cessez-le-feu de 2013 resté lettre morte.

    Justice transitionnelle et réparations : le chaînon manquant

    Les organisations de défense des droits humains rappellent qu’au-delà de la cessation des hostilités, la construction d’une paix durable requiert une justice crédible. Sam Zarifi, directeur exécutif de Physicians for Human Rights, estime que « l’accord passe sous silence la responsabilité des commanditaires et ignore la détresse des survivants ». À ce jour, aucune commission vérité et réconciliation dotée d’un mandat régional n’a vu le jour, laissant sans réponse la question des réparations aux victimes de violences sexuelles et de déplacements forcés.

    Entre fatigue civile et espoirs humanitaires

    Dans les quartiers populaires de Goma et de Bukavu, la signature à des milliers de kilomètres est accueillie avec une lassitude mêlée d’attente. « Les gens ne veulent plus de grandes messes ; ils veulent juste la paix », résume un enseignant. Les acteurs humanitaires, eux, entrevoient une fenêtre d’opportunité. Stéphanie Marungu, responsable d’une ONG locale, souligne que « si la situation sécuritaire se stabilise, l’accès aux zones enclavées redeviendra possible et le corridor humanitaire depuis Gisenyi pourra être pleinement réactivé ». Les autorités congolaises, prônant une approche inclusive, assurent que la protection des civils demeure « le cœur intangible de la stratégie gouvernementale ».

    La RDC à la croisée des routes commerciales africaines

    Au-delà de son impact immédiat, l’accord ravive le projet d’un corridor logistique Est-Ouest reliant l’océan Indien à l’Atlantique, articulé autour du futur port en eau profonde de Banana et du réseau ferroviaire rwandais. Les milieux d’affaires brazzavillois, attentifs aux retombées de ce tracé, y voient l’occasion de dynamiser les échanges intrarégionaux, Dakar à Pretoria. La République du Congo, qui entretient des relations de bon voisinage avec Kinshasa et Kigali, pourrait jouer un rôle d’interface diplomatique, forte de sa tradition de médiation au sein de la CEEAC.

    Perspectives multilatérales et rôle des organisations régionales

    Les chancelleries s’accordent à dire qu’aucune signature ne se suffira à elle-même. La Mission onusienne MONUSCO, dont le mandat court jusqu’en décembre prochain, demeure un pilier sécuritaire, mais sa transition vers une force exclusivement africaine fait débat. L’Union africaine, par la voix de son président de commission, a salué « un jalon vers la consolidation de la paix régionale », insistant toutefois sur le financement durable des programmes de désarmement. Dans cette architecture, la garantie politique accordée par la SADC et la CEEAC sera déterminante pour passer d’un texte d’intention à une réalité tangible sur le terrain.

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