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    Alembé-Mykouyi : l’asphalte stratégique qui dynamise la diplomatie gabonaise

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuin 29, 2025Aucun commentaire4 Mins de Lecture
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    Un corridor routier au service de l’intégration sous-régionale

    Longue de plus de 250 kilomètres, l’artère Alembé-Lopé-Carrefour Leroy-Mykouyi était jusqu’alors synonyme de latérite impraticable aux premières pluies. Son bitumage créera une colonne vertébrale reliant quatre provinces – Moyen-Ogooué, Ogooué-Ivindo, Ogooué-Lolo et Haut-Ogooué – et réduira de moitié le temps de trajet entre le nord-ouest et les confins orientaux du pays. Au-delà de sa seule vocation domestique, la route s’inscrit dans le schéma directeur des corridors CEMAC en vue de fluidifier les échanges vers le Congo-Brazzaville et, plus à l’est, vers la République démocratique du Congo. L’enjeu n’est donc pas seulement logistique ; il touche à la libre circulation des biens dans une sous-région encore tributaire de pistes forestières.

    L’architecture d’un partenariat public-privé inédit

    Signé au palais présidentiel de Libreville le 28 juin 2025 sous l’égide du chef de l’État, le contrat réunit trois acteurs : l’État gabonais, le constructeur panafricain PORTEO BTP et le groupe financier BGFI Bank. Cette configuration triangulaire illustre le pari d’un financement hybride mobilisant capitaux publics, ressources bancaires régionales et savoir-faire privé. « Nous endossons la part de risque qui témoigne de la maturité du secteur bancaire africain », a souligné Henri Claude Oyima, ministre des Finances, rappelant que 70 % des décaissements proviendront d’instruments libellés en monnaie locale, limitant la vulnérabilité aux chocs de change.

    Effets multiplicateurs sur les chaînes de valeur nationales

    Le corridor devrait accroître de 30 % la compétitivité des exploitations agro-forestières du centre du pays, à en croire les estimations du ministère de l’Agriculture. Pour les producteurs de cacao d’Ogooué-Ivindo ou les coopératives de manioc d’Ogooué-Lolo, la baisse des coûts logistiques ouvrira l’accès au port d’Owendo, épicentre des exportations. « Cette route est notre passeport pour les marchés de Libreville et, au-delà, du Golfe de Guinée », confie Yaya Konaté, directeur général de PORTEO BTP Gabon, qui voit dans le projet un laboratoire de création d’emplois locaux qualifiés, notamment dans la maintenance routière et la préfabrication de dalles.

    Le rôle catalyseur de la finance africaine

    BGFI Bank, chef de file du pool bancaire, mobilise une ligne de crédit verte adossée au mécanisme de garantie de la Banque africaine de développement, afin d’intégrer des standards ESG exigeants. Pour le directeur du pôle routes, Mourad Abaoui, « le respect des normes environnementales n’est plus un luxe, mais un argument-clé dans la négociation des prêts à long terme ». L’institution financière compte également introduire un volet obligations de développement durable, inédit pour un projet d’infrastructure gabonais, destiné à attirer des investisseurs institutionnels d’Afrique australe et du Moyen-Orient.

    Des défis techniques et de gouvernance à relever

    Le tracé traverse des zones de savane inondable et des poches de forêt dense abritant une biodiversité sensible. Les équipes de PORTEO BTP devront conjuguer travaux de terrassement, ponts modulaires et aménagements de bassins d’orage capables d’absorber des précipitations records. Sur le front de la gouvernance, un comité conjoint État-constructeur-bailleurs publiera chaque trimestre un tableau de bord des coûts et des délais, gage de transparence exigé par les investisseurs. Juliana Cossa, responsable communication du groupe, rappelle que le chantier « sera un test grandeur nature pour la crédibilité des entreprises africaines sur le marché global des infrastructures ».

    Symbole de souveraineté et de rayonnement diplomatique

    En décidant de confier l’ouvrage à des acteurs africains, Libreville adresse un signal politique fort : l’autonomisation progressive vis-à-vis des majors étrangères. La stratégie s’inscrit dans la lignée des engagements formulés lors du sommet USA-Africa Business Forum de 2023, où le Gabon avait plaidé pour une montée en gamme des champions continentaux. À terme, la route deviendra un outil de soft power : elle accueillera les convois miniers, les missions humanitaires et, surtout, les délégations diplomatiques qui sillonnent la région. Le président Brice Clotaire Oligui l’a martelé : « Chaque kilomètre de bitume est un acte de souveraineté, une invitation à l’investissement et une promesse de cohésion nationale ». Dans un climat géopolitique marqué par la recherche de partenariats équilibrés, l’asphalte d’Alembé-Mykouyi pourrait bien devenir une métaphore de la trajectoire gabonaise : ferme sur ses intérêts, ouverte sur le monde.

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