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    Ambitions profondes : le Gabon mise sur l’offshore pour relancer son secteur

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 2, 2025Aucun commentaire7 Mins de Lecture
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    Une stratégie d’expansion née d’un impératif de maturité

    En dépit d’un sous-sol généreusement doté – plus de deux milliards de barils de réserves prouvées –, le Gabon s’est heurté, ces dernières années, au déclin naturel de ses champs onshore et au tassement progressif de la production. Conscient des limites d’un modèle extractif arrivé à maturité, le nouveau ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, a décidé d’orienter l’effort national vers les grands fonds marins. L’argument est aussi géologique que financier : 72 % des espaces offshore profonds demeurent vierges, tandis que la concurrence mondiale pour les capitaux n’a jamais été aussi vive. En renforçant la composante haute mer de son portefeuille, Libreville espère stabiliser, voire hisser, sa production au-delà de 220 000 barils/jour et sécuriser des recettes indispensables à la diversification économique.

    Leviers juridiques et fiscaux : la diplomatie des incitations

    La révision annoncée du Code des hydrocarbures s’inscrit dans une approche pragmatique : allonger la durée des contrats de partage de production, introduire des taux de récupération plus compétitifs et clarifier la fiscalité applicable aux infrastructures en mer. Adopté en 2019, le texte avait déjà réduit la participation obligatoire de l’État dans les premières phases et assoupli l’imposition des bénéfices. « L’objectif est de donner une visibilité sur vingt ans aux opérateurs sans obérer les intérêts souverains », résume un conseiller du ministère. Face à la montée en puissance de provinces concurrentes – du bassin présaltif brésilien au Golfe de Guinée –, le Gabon cherche ainsi à se positionner comme une juridiction stable, lisible et capable de garantir l’exécution contractuelle. Les futures retouches, annoncées pour l’automne, devraient refléter les retours d’expérience des compagnies déjà établies, à commencer par BW Energy ou Perenco.

    Capitaux internationaux : un regain de confiance mesuré

    Les initiatives d’exploration en eaux profondes ne restent pas lettre morte. BW Energy a conclu, en février 2024, deux contrats de partage de production couvrant huit ans fermes sur les blocs Niosi Marin et Guduma Marin. Le programme inclut un forage exploratoire et une campagne sismique 3D, avec option de prolongation biennale. Perenco, pour sa part, a confirmé en début d’année la découverte Hylia South West, tandis que le géant chinois CNOOC poursuit ses forages sur BC-9 et BCD-10, où les ressources récupérables sont estimées à 1,4 milliard de barils. Autant d’opérations qui valident, selon l’African Energy Chamber, « la pertinence d’un régime contractuel plus attractif et la solidité du risque pays ». Ce mouvement est d’autant plus surveillé que les marchés financiers, échaudés par la volatilité post-pandémie, privilégient désormais les actifs à faible empreinte carbone. En réponse, Libreville met en avant des projets de captage et une politique de torchage zéro à l’horizon 2030.

    Vers un hub logistique d’Afrique centrale

    L’ambition pétrolière ne se limite pas à l’amont. À Cap Lopez, la transformation du terminal historique en un complexe de GNL doté d’une unité flottante de liquéfaction (FLNG) de 700 000 tonnes/an est présentée comme la future « pierre angulaire » d’un corridor gazier régional. En parallèle, l’extension de la raffinerie SOGARA, qui doit passer de 1,2 à 1,5 million de tonnes, répond à un double impératif : couvrir la demande domestique et exporter vers les marchés enclavés d’Afrique centrale. Les autorités gabonaises envisagent également d’augmenter les capacités de stockage pour porter les réserves stratégiques de produits raffinés à 90 jours de consommation. À terme, l’ensemble formerait un triptyque extraction-raffinage-distribution susceptible de repositionner Libreville au cœur des flux énergétiques sous-régionaux, en complémentarité avec les installations congolaises de Pointe-Noire et les terminaux camerounais.

    Coordination régionale et diplomatie énergétique

    La dimension géopolitique de la manœuvre mérite attention. En capitalisant sur sa façade atlantique, le Gabon se veut un partenaire fiable pour ses voisins du Golfe de Guinée, y compris la République du Congo, dont les autorités encouragent une approche concertée de la transition énergétique. Des discussions régulières au sein de l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains et de la Commission du Golfe de Guinée portent sur la mutualisation des capacités de stockage et la sécurisation maritime. Libreville entend ainsi afficher une diplomatie du pétrole pragmatique, alignée sur les objectifs de stabilité régionale promus par Brazzaville. Dans les couloirs, plusieurs diplomates saluent « une complémentarité plutôt qu’une rivalité », rappelant que l’intégration logistique sert la résilience économique de l’ensemble de la zone.

    Entre transition et réalisme : la question climatique

    Le lancement de nouvelles campagnes en eaux profondes se heurte inévitablement aux exigences environnementales. Libreville assure vouloir ancrer son expansion pétrolière dans une trajectoire de réduction des émissions. Les contrats les plus récents incluent des clauses spécifiques sur la récupération des gaz associés et sur la compensation carbone. L’administration cible une diminution de 20 % des gaz torchés d’ici 2027, assortie d’investissements dans les énergies renouvelables. Toutefois, la priorité immédiate reste la monétisation optimale des hydrocarbures pour financer le développement national, une position partagée par nombre d’États producteurs du continent. Comme le formule un expert indépendant à Paris, « la transition énergétique ne saurait être un saut dans le vide ; elle nécessite des ressources que seule une exploitation disciplinée du sous-sol peut procurer ».

    Perspectives : entre promesse et exigence de résultats

    Avec une production potentielle avoisinant, selon l’AEC, le million de barils/jour à moyen terme, le Gabon se trouve à la croisée des chemins. Le succès dépendra autant de la compétitivité fiscale que de la capacité administrative à délivrer les permis dans des délais crédibles. Sosthène Nguema Nguema insiste sur la « transparence procédurale » et la modernisation numérique du cadastre minier, tandis que les investisseurs, échaudés par des expériences contrastées ailleurs en Afrique, réclament la sanctuarisation des clauses d’arbitrage. En toile de fond, la stabilité politique post-2023 demeure un facteur clé : le gouvernement de transition s’efforce de rassurer partenaires et agences de notation par un calendrier électoral précis et par la continuité des politiques sectorielles. À cet égard, la coopération active avec les voisins, notamment la République du Congo, fournit un gage supplémentaire de crédibilité régionale.

    Enjeux de gouvernance et attentes sociales

    La manne attendue suscite des attentes fortes de la part de la population gabonaise, qui aspire à des retombées tangibles en termes d’emplois, de formation et d’infrastructures. Le gouvernement promet d’affecter une part accrue des revenus pétroliers aux budgets de santé et d’éducation, tout en renforçant le contenu local dans la chaîne de valeur. L’intégration d’ingénieurs et de cadres gabonais dans les futures unités FLNG ou dans les campagnes sismiques est mise en avant comme un indicateur de performance clé. Reste à vérifier la capacité des institutions à arbitrer équitablement entre impératifs macroéconomiques, engagement environnemental et besoins sociaux immédiats. Les bailleurs internationaux soulignent que la transparence budgétaire et la certification régulière des chiffres de production constitueront des critères déterminants pour la confiance à long terme.

    Balise finale : un pari calculé sur la souveraineté énergétique

    Le virage vers l’offshore profond illustre un calcul stratégique : s’appuyer sur un avantage comparatif géologique pour consolider la souveraineté énergétique et, par ricochet, l’influence diplomatique du Gabon. À condition de réaliser les réformes annoncées et de maintenir un cadre macroéconomique stable, la promesse d’un nouveau hub pétrolier régional est jugée réaliste par nombre d’observateurs. Aux yeux des partenaires étrangers, l’articulation entre stabilité politique, incitations fiscales et respect des standards ESG sera la véritable boussole des décisions d’investissement. Le compte à rebours est lancé ; Libreville a désormais l’initiative pour traduire les potentialités de ses abysses en dividendes collectifs et en rayonnement régional, dans un environnement où la coopération avec ses voisins, Congo-Brazzaville en tête, demeure un atout majeur.

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