La cloche d’une année d’efforts résonne à Mfilou
Au septième arrondissement de Brazzaville, les cours se sont achevés dans une atmosphère à la fois solennelle et festive. Dans la vaste cour du complexe scolaire Saint-Joseph Le Grand, inauguré en 2021, les échos de la dernière sonnerie se sont mêlés aux applaudissements des familles venues récupérer les bulletins. La manifestation, orchestrée par les enseignants et soutenue par la direction diocésaine, célébrait l’aboutissement d’un cycle où discipline, abnégation et créativité se sont entremêlées. « Clore l’année sans célébrer les succès reviendrait à priver l’effort de son sens », glisse le proviseur, rappelant que la tradition congolaise fait de la fête un marqueur social autant qu’un rite de passage.
Un palmarès qui conforte la stature d’établissement d’élite
Le chiffre circule de bouche à oreille : 99,99 % de réussite au certificat d’études primaires et élémentaires. Dans un environnement national où le taux moyen frôle les 79 % selon les dernières données du ministère, un tel résultat consacre la stratégie pédagogique du complexe. Les données internes indiquent par ailleurs que le premier cycle du secondaire avance vers un taux de 96 % pour le BEPC, en attendant les statistiques définitives du baccalauréat. Ces performances, unanimement saluées par les parents d’élèves, confortent la place de Saint-Joseph Le Grand parmi les laboratoires d’excellence que l’État souhaite multiplier pour consolider le capital humain du Congo-Brazzaville.
Une pédagogie intégrale, pilier de la réussite
Derrière ces indicateurs élogieux, la logique du « tout-en-un » défendue par l’équipe dirigeante s’impose. Les enseignements disciplinaires sont doublés d’activités de renforcement en langues, en informatique et en arts scéniques. La leçon se poursuit souvent dans les clubs de théâtre, sur le parquet du gymnase ou au laboratoire numérique flambant neuf, inauguré l’hiver dernier en partenariat avec une fondation européenne. « Nous voulons faire de chaque récréation estivale un prolongement de la salle de classe, sans jamais sacrifier la détente », affirme le directeur général, l’abbé Jean-Bernard Moukoueké. En s’appuyant sur les valeurs cardinales de rigueur, d’humilité et de solidarité, l’établissement épouse ainsi la feuille de route nationale plaçant l’éducation au cœur du développement.
Des vacances pensées comme espace de consolidation
À peine le rideau tombé sur l’année scolaire qu’émergent déjà les contours d’un programme estival dense. Entre sessions de soutien en mathématiques, retraites spirituelles et ateliers de découverte culturelle, l’école entend offrir aux élèves une respiration structurée. Ce triptyque – studieuses, spirituelles, culturelles – répond à un diagnostic partagé par les psychopédagogues : la continuité cognitive limite la perte d’acquis, tout en favorisant l’émergence de nouvelles compétences transversales. Pour les familles, le dispositif constitue aussi un rempart contre l’oisiveté urbaine et un gage de sérénité. « Le plus grand luxe, c’est de savoir son enfant occupé utilement », confie une mère, émue de voir son fils de CM2 rejoindre un stage d’initiation à la logique algorithmique.
Entre rayonnement local et ambitions régionales
La priorité affichée par la direction consiste désormais à consolider le rayonnement du complexe au-delà des frontières de Brazzaville. Des pourparlers sont en cours avec des établissements jumeaux de Kinshasa et de Libreville afin de mettre sur pied un concours interscolaire de débat diplomatique. L’enjeu est double : accroître le capital confiance des apprenants et projeter l’image d’un système éducatif congolais capable de dialoguer d’égal à égal avec ses voisins. « Former l’élite, c’est structurer des réseaux de coopération dès l’adolescence », souligne un conseiller du ministère des Affaires étrangères, convaincu que la diplomatie de la jeunesse précède souvent la diplomatie d’État.
Cap sur la prochaine rentrée, sous le signe de la continuité
Alors que se profile le calendrier académique 2024-2025, Saint-Joseph Le Grand se fixe pour objectif de conserver son leadership sans céder à la tentation de l’autosatisfaction. L’extension prévue des filières scientifiques, le renforcement des bourses d’excellence et l’ouverture d’un centre de documentation bilingue figurent parmi les chantiers prioritaires. Fort du soutien des autorités éducatives et du partenariat grandissant avec le secteur privé, l’établissement espère incarner la dynamique nationale prônant un enseignement inclusif, axé sur l’innovation et l’éthique. Dans la chaleur vibrionnante de Mfilou, l’écho de cette ambition résonnera encore longtemps après que les vacanciers auront bouclé leurs cartables.