Ce qu’il faut retenir
À Brazzaville, le 17 septembre, la ministre de l’Environnement Arlette Soudan-Nonault a reçu Christopher Holmes, directeur régional de la WCS. Ils ont passé en revue les étapes techniques pour déployer les autres mesures de conservation efficaces par zone, connues sous l’acronyme Amcez.
La République du Congo souhaite que cet outil permette d’atteindre, d’ici à 2030, 30 % de surfaces terrestres et aquatiques gérées durablement pour la biodiversité. Les partenaires reconnaissent cependant la nécessité urgente d’élaborer des lignes directrices communes avant toute validation officielle.
Quels enjeux pour la biodiversité congolaise ?
Le territoire congolais abrite des écosystèmes riches en espèces, services et valeurs culturelles. Protéger ces atouts représente un levier de développement durable tout en renforçant l’image verte du pays sur la scène continentale et mondiale.
Le recours aux Amcez complète le réseau d’aires protégées existant. Il s’agit de reconnaître des zones déjà gérées de façon durable, sans forcément les classer parc national ou réserve intégrale. Cette souplesse évite des procédures parfois lourdes tout en sécurisant la conservation in situ.
L’outil Amcez décrypté
Définies par l’UICN et la Convention sur la diversité biologique, les Amcez désignent toute zone délimitée, hors aire protégée, où la gestion produit des résultats positifs et durables pour la nature. Elles incluent les fonctions écologiques et les services associés.
Le dispositif tient également compte, lorsque c’est pertinent localement, des dimensions culturelles, spirituelles, socioéconomiques ou autres. Ainsi, une forêt communautaire ou un paysage sacré peuvent entrer dans le périmètre, pourvu que la conservation reste la vocation prioritaire à long terme.
Une rencontre stratégique à Brazzaville
Christopher Holmes a conduit la délégation WCS auprès de la ministre pour une audience centrée sur l’opérationnalisation du processus. Son organisation soutient déjà plusieurs programmes de terrain et entend consolider cet accompagnement technique.
Arlette Soudan-Nonault a salué la dynamique de partenariat, rappelant l’engagement du Congo en faveur de solutions innovantes de conservation. Selon elle, l’approche concertée avec la société civile et les experts demeure la meilleure garantie de crédibilité internationale.
Le défi des lignes directrices
Benjamin Ewan’s, directeur technique, a insisté sur la nécessité de « lignes de clarification » afin que tous les acteurs s’approprient l’outil et accélèrent sa mise en œuvre. Sans ce cadre, il sera difficile de valider les dossiers de sites potentiels.
Le processus d’identification de ces repères normatifs n’a pas encore démarré. Leur élaboration conditionne pourtant le dépôt, puis la reconnaissance officielle des Amcez auprès des instances compétentes au niveau national et international.
Cap 2030 : protéger 30 % du territoire
L’objectif chiffré illustre l’ambition congolaise : couvrir trois dixièmes des terres et des eaux sous un régime garantissant la conservation à long terme. Les Amcez viendront s’additionner aux aires protégées déjà notifiées.
Pour y parvenir, le pays compte mobiliser administrations, communautés, ONG et secteur privé autour d’une planification spatiale inclusive. Les sites présentant déjà de bonnes pratiques de gestion devraient être sélectionnés en priorité pour gagner du temps.
Scénarios de mise en œuvre
Premier scénario évoqué : adopter rapidement un référentiel minimal, afin de tester la procédure sur un lot restreint de zones pilotes. Les retours d’expérience serviraient ensuite à peaufiner les critères définitifs.
Deuxième option : engager simultanément l’écriture complète des lignes directrices et l’inventaire national des zones éligibles. Ce calendrier plus dense exigerait toutefois des moyens humains et financiers supplémentaires.
Et après ?
Une fois les documents validés, chaque site candidat passera par une phase d’évaluation puis de notification officielle. Le ministère veillera à ce que la gestion reste conforme aux standards Amcez, grâce à un système de suivi périodique.
Le succès du processus pourrait positionner le Congo parmi les pionniers régionaux en matière de solutions de conservation souples. Pour Christopher Holmes, « une reconnaissance solide des efforts locaux encouragera d’autres territoires à emprunter la même voie ».