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    Brazzaville ouvre sa dialyse publique : générosité ou vitrine diplomatique ?

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuin 25, 20254 Mins de Lecture
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    Des machines flambant neuves pour un fardeau ancien

    Dans la touffeur moite d’un mois de juin brazzavillois, cinq générateurs d’hémodialyse dernier cri se sont mis à vibrer, comme pour rappeler l’urgence silencieuse qui frappe depuis des décennies les malades de la drépanocytose. L’inauguration, soigneusement calée sur la Journée mondiale consacrée à la maladie, offre au Centre national de référence « Antoinette Sassou Nguesso » un prolongement thérapeutique longtemps attendu. Si le Centre hospitalier et universitaire voisin aligne déjà une trentaine de postes, l’afflux constant de patients laissait trop souvent les plus vulnérables au bord du lit, en proie à une insuffisance rénale que seule la dialyse peut juguler.

    La philanthropie présidentielle en renfort d’un État sous contrainte budgétaire

    L’initiative porte la signature visible de la Fondation Congo Assistance, bras social de la Première Dame, dont le secrétaire général, Michel Mongo, a remis les clés de l’unité au ministre de la Santé. La scène, scrutée par les diplomates accrédités à Brazzaville, révèle un schéma familier en Afrique centrale : la philanthropie familiale compense les fissures budgétaires de l’État. Depuis la ‑mort d’une adolescente drépanocytaire en 2019, faute de dialyse, l’engagement présidentiel s’est mué en promesse solennelle. Aujourd’hui réalisée, cette promesse vaut autant pour sa portée médicale que pour son utilité symbolique : elle expose la capacité du pouvoir à tenir parole malgré la volatilité des cours pétroliers et la lourdeur d’une dette publique qui limite l’investissement dans les infrastructures de santé.

    La drépanocytose, urgence sanitaire et test de la solidarité internationale

    Avec près de 300 000 naissances affectées chaque année, la drépanocytose figure parmi les maladies génétiques les plus répandues au monde. En Afrique subsaharienne, elle devient une hantise quasi quotidienne pour les services pédiatriques déjà surchargés. Le Congo ne fait pas exception : l’Organisation mondiale de la santé y estime la prévalence du gène porteur à plus de 20 %. Dans ce contexte, la nouvelle unité, modeste en nombre de postes, sert aussi de laboratoire grandeur nature pour la coopération sanitaire. Selon un diplomate européen en poste, « tout équipement flambant neuf crée des attentes en matière de formation, de maintenance et de chaîne d’approvisionnement ; ce sont autant de portes d’entrée pour de futurs partenariats ».

    Vers la transplantation : la prochaine frontière médicale congolaise

    Le professeur Alexis Elira Dokékias, directeur du Centre, ne masque pas son ambition : après la dialyse, il vise la transplantation de moelle osseuse, puis celle du rein. « La dialyse sauve l’instant, la greffe change la vie », confie-t-il, rappelant que la survie à long terme des patients drépanocytaires dépend d’une prise en charge multidisciplinaire. Pour aboutir, le Congo devra relever trois défis majeurs : disposer d’unités stériles répondant aux normes internationales, former une équipe de transplantations et mettre en place un cadre éthique pour le don d’organes. Autant de dossiers qui demanderont un accompagnement technique et diplomatique conséquent, sans oublier l’inévitable arbitrage budgétaire.

    Réalisme diplomatique et soft power domestique

    Derrière l’enthousiasme officiel, certains observateurs pointent la dimension de soft power interne et externe qu’offre cette inauguration. En interne, l’exécutif soigne son image sociale à l’heure où l’Indice de développement humain stagne. À l’externe, le geste philanthropique épouse une logique de vitrine : Brazzaville signale aux bailleurs multilatéraux qu’elle s’active, créant un contexte favorable à de futures négociations. Un diplomate africain résume la stratégie d’un sourire : « La santé reste la meilleure carte de visite pour une capitale désireuse d’attirer des financements ; elle parle un langage universel que même les agences de notation comprennent ».

    Une avancée tangible, des interrogations persistantes

    L’arrivée de la dialyse publique au sein du Centre de référence marque indéniablement un progrès pour les patients congolais et leur entourage, souvent contraints de vendre biens et récoltes pour financer des séances au privé. Pourtant, cinq postes supplémentaires paraissent dérisoires face à l’incidence croissante de l’insuffisance rénale, aggravée par l’hypertension et le diabète émergents en milieu urbain. La soutenabilité financière se posera rapidement : filtres, concentrats et kits doivent être renouvelés à un rythme hebdomadaire, dans un pays où la chaîne logistique reste vulnérable aux fluctuations du fleuve, des routes et du franc CFA.

    Cap sur une gouvernance sanitaire plus inclusive

    À l’heure du bilan, l’unité de dialyse de Brazzaville symbolise une bascule. Elle rappelle que la lutte contre la drépanocytose ne peut plus se contenter de discours commémoratifs ou de dons ponctuels. Un triple mouvement s’impose : renforcer la prévention génétique, intégrer la prise en charge dans le paquet minimum de santé et tisser des partenariats technico-financiers durables. Ainsi, la machine inaugurée ce 19 juin pourrait devenir moins un coup d’éclat qu’un jalon vers une politique de santé publique articulée autour de l’équité, de la planification et d’un réel leadership national.

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