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    Cameroun : l’arène numérique où s’échafaudent les alliances et les tempêtes politiques

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuin 30, 2025Aucun commentaire4 Mins de Lecture
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    La connectivité, moteur d’un nouveau paysage médiatique

    En l’espace d’une vingtaine d’années, la pénétration d’internet au Cameroun est passée d’un phénomène marginal à une réalité structurelle, atteignant 45,6 % de la population en 2023 selon les estimations du régulateur local. Dans les métropoles de Yaoundé et Douala, la banalisation de la 4G a transformé le téléphone portable en véritable agora de poche, où se croisent actualités, divertissements et prises de position civiques. Facebook, qui revendique plus de cinq millions d’utilisateurs camerounais, offre un espace d’expression sans précédent, tandis que TikTok et Instagram attirent une jeunesse en quête d’images virales et de récits condensés.

    L’émergence d’un écosystème d’influenceurs engagés

    Sur ce terrain numérique foisonnant, une nouvelle catégorie d’acteurs s’affirme : journalistes convertis au streaming, artistes reconvertis en commentateurs politiques, enseignants ou consultants devenus stratèges d’audience. Tous revendiquent une place de choix dans la médiatisation des débats. La campagne présidentielle de 2018 a constitué leur coup d’essai ; l’échéance de 2025 aiguise déjà leurs ambitions. Ils maîtrisent les algorithmes, multiplient les « lives » et monétisent la viralité, brouillant la frontière entre information, promotion et mobilisation.

    Trois visages pour une même quête de visibilité

    Les enquêtes de terrain permettent d’isoler trois idéaux-types. Le cybermilitant, souvent issu de la diaspora, défend une cause ou un leader avec constance, nourrissant un activisme transnational rendu possible par la déterritorialisation des plateformes. Le mercenaire numérique, plus nombreux, considère sa page comme un espace publicitaire où l’opinion s’achète ; sa loyauté varie au gré des contrats, ce qui renforce un marché politique déjà traversé par le clientélisme. Enfin, le justicier du web se drape d’une posture de lanceur d’alerte ; il met en scène des faits de société – corruption, abus sexuels, détresse hospitalière – pour dénoncer les dysfonctionnements et susciter des collectes solidaires. Leur point commun : capitaliser sur l’émotion pour accroître influence et audience.

    Monétisation et éthique : l’autre face du storytelling politique

    La capacité à convertir les vues en revenus transforme chaque publication en produit marchand. Tarification au post sponsorisé, « cash outs » via mobile money, partenariats avec agences de communication : les influenceurs expérimentent un modèle économique hybride où la rhétorique militante rencontre la logique publicitaire. Selon des confidences recueillies auprès de cadres de parti, certains comptes perçoivent plusieurs millions de francs CFA pour une campagne ciblée. La tentation du chantage émerge lorsque la dépendance financière s’inverse : le détenteur d’informations sensibles menace de révélations si son interlocuteur politique cesse de payer.

    Populisme numérique et recomposition de la sphère publique

    En donnant la parole à des segments sociaux jusque-là marginalisés, les réseaux sociaux semblent élargir l’espace public camerounais. Mais la dynamique reste ambivalente. La circulation accélérée des rumeurs, la prolifération des montages vidéo sortis de leur contexte et la confusion volontaire entre opinion et fait nourrissent une défiance à l’égard des médias traditionnels. Les justiciers du web, à l’image du mystérieux N’zui Manto, mettent en lumière des injustices réelles – femmes retenues en maternité, violences sexuelles impunies – tout en recourant à un discours moraliste qui désigne un adversaire collectif : « les puissants ». Le succès massif de ces récits révèle un mécontentement social latent, mais il conforte aussi une polarisation émotionnelle propice aux emballements.

    Vers un marché politique à géométrie variable

    Les formations politiques, qu’elles soient gouvernementales ou d’opposition, intègrent désormais ces influenceurs dans leurs stratégies de communication. Les plus structurées leur offrent un cadre contractuel, d’autres privilégient des arrangements informels. Cette relation d’interdépendance accentue les effets de court-terme : une vidéo virale peut redorer une réputation ou ruiner une carrière en quelques heures. Le directeur adjoint du cabinet civil de la présidence, Oswald Baboke, reconnaissait en 2023 que l’usage non maîtrisé des fonds publics pour rémunérer certains comptes avait alimenté un « marché du discrédit » difficile à réguler.

    Entre opportunités démocratiques et risques de désinformation

    Le cyberspace camerounais ouvre incontestablement des brèches d’expression. Les jeunes citadins s’y instruisent, débattent, interpellent les autorités. Cependant, l’absence de régulation éthique, la quête permanente de visibilité et la monétisation de la polémique fragilisent la qualité du débat. Loin d’être un simple instrument de démocratisation, le réseau social devient un champ de forces contradictoires où s’entremêlent autonomisation citoyenne, pratiques populistes et logiques de rente. Pour les diplomates en poste dans la sous-région, la vigilance s’impose : mesurer l’opinion ne saurait plus se limiter à la lecture de la presse papier, tant les algorithmes façonnent désormais la perception des enjeux.

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