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    Cameroun : Tchiroma claque la porte et défie le « sphinx » Biya devant l’urne

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 26, 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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    Un compagnonnage de près de vingt ans brutalement interrompu

    Le palais d’Etoudi a vu défiler bien des ministres-compagnons, mais rares sont ceux dont la loyauté paraissait aussi inébranlable que celle d’Issa Tchiroma Bakary. Porte-parole du gouvernement, puis figure médiatique d’une fidélité presque ostentatoire, l’homme incarnait le discours officiel avec un zèle que les chancelleries qualifiaient volontiers de « dévouement tactique ». Sa démission, transmise dans la plus stricte discrétion avant d’être rendue publique le lendemain, a donc créé un vide soudain dans l’architecture communicationnelle du régime. Pour un diplomate africain en poste à Yaoundé, cité anonymement, « la sortie de Tchiroma, c’est l’alarme incendie qui résonne dans un immeuble plein de détecteurs débranchés depuis trop longtemps ».

    Le manifeste de 24 pages, acte de naissance d’une candidature

    À peine libéré de ses obligations ministérielles, Issa Tchiroma a rendu public un document programmatique aux accents volontiers confessionnels. Sous le titre Lettre aux Camerounais, il reconnaît les limites d’un système dont il a pourtant été l’un des courroies les plus visibles. « J’ai connu le pouvoir et j’en ai mesuré les failles », écrit-il, avant de promettre une République « remise debout » par une transition démocratique apaisée. La jeunesse, les femmes et les périphéries sociales y occupent une place centrale, tout comme la proposition d’un fédéralisme choisi, pensée pour atténuer les tensions régionales qui minent le pays depuis la crise anglophone de 2016.

    Ce texte, d’apparence austère, se lit aussi comme une tentative de reconquête morale. En rompant le pacte de loyauté, le candidat cherche à se poser en repenti lucide, voire en éclaireur disposé à assumer la part d’erreur collective. L’opposition, longtemps fragmentée entre partis classiques et mouvances issues de la société civile, observe le phénomène avec prudence : si certains saluent l’effet de souffle, d’autres doutent qu’un acteur du sérail puisse incarner le renouveau sans réinventer ses propres réflexes.

    Les fissures d’une architecture politique vieillissante

    Le Cameroun d’aujourd’hui reste structuré autour d’un hyper-présidentialisme consolidé par quatre décennies de gouvernance Biya. La longévité du chef de l’État – régulièrement qualifié de « sphinx » pour sa capacité à absorber les crises – repose sur un système de cooptation des élites locales, une gestion calibrée du multipartisme et un usage calculé des ressources administratives. Toutefois, la multiplication des défections ces derniers mois indique que la discipline de parti s’érode. Selon le politologue Narcisse Mouelle Kombi, « l’effet Tchiroma s’ajoute à un malaise plus vaste : l’incertitude sur l’après-Biya n’est plus une hypothèse, elle structure déjà les stratégies individuelles ».

    Dans ce contexte, la rupture publique d’un ancien fidèle agit comme un révélateur. Elle expose les fragilités d’un dispositif qui, bien que toujours puissant, peine à maintenir la cohésion dès lors que ses relais médiatiques majeurs prennent leurs distances. Le décret ministériel interdisant les activités du FSNC – le parti de Tchiroma – dans une partie de l’Extrême-Nord, publié quelques heures après la diffusion du manifeste, témoigne de la vigilance nerveuse de l’appareil sécuritaire.

    Une présidentielle aux allures de test existentiel

    Le scrutin prévu l’an prochain se profile comme un examen de résilience pour le pouvoir. L’opposition institutionnelle, affaiblie par les divisions et la pression administrative, voit naître un concurrent hybride : ni tout à fait dissident, ni complètement outsider. Pour les partenaires internationaux, les enjeux se lisent également en termes de stabilité régionale. Washington, Paris et Bruxelles, tout en évitant les ingérences directes, rappellent régulièrement leur attachement à une élection crédible. Sur le terrain, les organisations de la société civile réclament l’accès équitable aux médias publics et la révision du fichier électoral, deux points sur lesquels la posture de l’ancien ministre sera scrutée avec sévérité.

    Si la candidature Tchiroma devait gagner en traction, elle recomposerait notamment l’équation nord-sud, traditionnellement centrale dans le jeu des équilibres. Dans un pays où la géographie électorale épouse encore des lignes communautaires, l’Extrême-Nord – bastion du nouvel arrivant – pourrait devenir un laboratoire d’alliances inattendues, incluant des acteurs issus de la crise anglophone désireux d’une voix fédéraliste.

    Scénarios et marges de manœuvre diplomatique

    À l’heure où les capitales occidentales s’interrogent sur les effets domino observés au Sahel, la dynamique camerounaise revêt une importance stratégique. Un glissement prolongé vers l’instabilité affecterait la lutte régionale contre Boko Haram et compliquerait la coordination sécuritaire avec le Nigeria et le Tchad. Pour un analyste du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, « la meilleure garantie réside dans une transition électorale perçue comme légitime, faute de quoi le vide politique pourrait se remplir de contestations sociales plus difficiles à canaliser ».

    Dans ce cadre, Issa Tchiroma mise sur sa connaissance intime des rouages pour rassurer les partenaires extérieurs. S’il évoque la nécessité d’un « aggiornamento diplomatique » afin de redonner souffle à la coopération, il se garde bien de menacer les grands équilibres. Sur le plan économique, il promet une gouvernance rationalisée et la mise à contribution de la diaspora, proposition déjà formulée par d’autres candidats mais rarement appliquée. Reste que sa conversion tardive à l’opposition oblige les chancelleries à évaluer la sincérité de sa rupture et la faisabilité de son programme.

    Quel avenir après le coup d’éclat ?

    À court terme, le régime Biya conservera l’avantage institutionnel et financier, sans lequel aucune campagne nationale ne peut prospérer. Toutefois, la défection de Tchiroma altère la perception d’unité autour du chef de l’État et alimente la conversation populaire sur la succession. Les réseaux sociaux, désormais espaces privilégiés de débat, amplifient l’événement, faisant entrer la question de l’alternance dans les foyers au-delà des cercles militants.

    Pour l’instant, la scène politique camerounaise se retrouve face à une inconnue. Si le nouvel entrant n’a pas encore démontré sa capacité à fédérer, il a déjà prouvé que la loyauté pouvait se dissoudre rapidement dans le bain de la realpolitik. Les prochains mois, irrigués par les tractations internes et la pression internationale pour plus de transparence, diront si la candidature Tchiroma demeure un feu de paille ou l’étincelle d’un mouvement plus profond.

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