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    Centrafrique-Soudan : un Casque bleu tué, l’ONU redécouvre la géopolitique

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 25, 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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    Un nouveau drame sous casque bleu

    Le 20 juin, la patrouille matinale de la MINUSCA dans le village d’Am-Sissia a tourné à l’embuscade. Touché à bout portant, le sergent zambien Stephen Muloké Sachachoma a succombé à ses blessures avant d’être évacué vers l’hôpital de Birao. Un collègue, grièvement atteint, lutte encore pour sa survie. « Il s’agit manifestement d’une attaque ciblée contre l’ONU », a dénoncé la Représentante spéciale Valentine Rugwabiza depuis Bangui, rappelant que trois soldats de la paix ont déjà trouvé la mort sur ce même axe en moins de six mois.

    Le Conseil de sécurité, réuni d’urgence à New York, a qualifié les faits de « crime de guerre potentiel », exhortant Bangui à diligenter une enquête. Dans un communiqué, les Quinze ont insisté sur la nécessité de « laisser toute la latitude nécessaire » aux enquêteurs de la mission onusienne et aux autorités centrafricaines pour identifier les assaillants. Une formule diplomatique qui cache mal la difficulté, pour un État exsangue, de sécuriser des bourgades situées à plus de 1 200 kilomètres de la capitale.

    Les dynamiques transfrontalières au cœur de la crise

    Depuis deux ans, la préfecture de la Vakaga s’est muée en couloir de transit insaisissable. Orpailleurs soudanais, trafiquants de bétail et passeurs d’armes exploitent le vide sécuritaire pour franchir la frontière quasi invisible. Ce maillage favorise l’apparition de cellules opportunistes capables de s’agréger autour d’un but unique : capter des ressources. À Am-Sissia, village sans gendarmerie fixe ni réseau téléphonique fiable, les casques bleus représentent bien souvent la seule forme d’autorité visible.

    Aux yeux de certains groupes armés, cette visibilité fait des patrouilles onusiennes une cible idéale. Les observateurs du Panel d’experts des Nations unies notent que les attaques sont désormais menées par des combattants « extraterritoriaux », soudanais ou tchadiens, jouant des allégeances fluides pour brouiller les responsabilités. La formule rassurante selon laquelle la MINUSCA est “acceptée par la population” se heurte ainsi à la logique économique des trafiquants, pour qui le casque bleu n’est plus un bouclier mais un obstacle.

    Le Soudan exporte sa guerre civile vers la périphérie

    Khartoum s’embrase depuis avril 2023, date à laquelle l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (RSF) se sont engagées dans un duel fratricide. Chassées des grandes villes soudanaises au gré des offensives, plusieurs colonnes RSF ont trouvé refuge dans la bande frontalière, emportant avec elles armes lourdes, pick-up et combattants aguerris. Ce déplacement de la violence crée un « arc d’instabilité » qui va du Darfour à la Vakaga, en passant par les confins tchadiens.

    Pour la chercheuse Clémence Pinaud, spécialiste des dynamiques insurgées dans la Corne de l’Afrique, « les RSF considèrent ces zones grises comme un arrière-pays stratégique ». Leur présence, parfois tolérée par des groupes centrafricains en quête de partenaires, brouille encore davantage la cartographie des menaces. Le résultat est un conflit sud-sud qui échappe aux radars traditionnels de la diplomatie multilatérale.

    MINUSCA : un mandat sous pression budgétaire et politique

    Le mandat de la MINUSCA, renouvelé en novembre dernier, repose sur trois piliers : protection des civils, appui au dialogue politique et facilitation de l’aide humanitaire. Or, la mission compte aujourd’hui 15 400 hommes pour un territoire plus vaste que la France, alors que plusieurs pays contributeurs évoquent des réductions d’effectifs. Les coupes budgétaires décidées à New York se conjuguent ainsi aux priorités nationales des États occidentaux, davantage absorbés par l’Ukraine et Gaza.

    Sur le terrain, les contingents africains endossent l’essentiel du risque. La Zambie, déjà endeuillée en 2018 dans la région de Bria, s’interroge pourtant publiquement sur « la soutenabilité à long terme » de son engagement, selon un diplomate lusakien. Le risque est donc double : érosion progressive des moyens opérationnels et fragilisation politique d’une mission perçue comme la clé de voûte du dispositif sécuritaire centrafricain.

    Vers une diplomatie de la prévention plutôt que de la réaction

    Lors du huis clos du Conseil de sécurité, plusieurs délégations ont plaidé pour un renforcement de la coopération régionale, au-delà du seul prisme onusien. Washington évoque la création d’un mécanisme conjoint d’échanges de renseignements avec Khartoum et N’Djamena, tandis que Paris pousse pour une relance de l’Initiative de Khartoum 2019, restée lettre morte. La Russie, très présente militairement à Bangui, se dit prête à former des unités frontalières centrafricaines, mais ses partenaires redoutent une « double chaîne de commandement » concurrente de l’ONU.

    En filigrane, la question est celle de la prévention. Tant que la MINUSCA se cantonnera à réagir après coup, elle servira d’amortisseur humanitaire plutôt que d’outil dissuasif. L’ONU sait pourtant que la résilience passe par la restauration de l’autorité de l’État, y compris dans les cantons reculés. Plusieurs diplomates suggèrent d’adosser la mission à un plan de développement transfrontalier, afin de transformer les puits d’or artisanaux et les marchés à bétail en zones économiques légales.

    Entre résilience locale et solidarité internationale

    À Birao, les chefs de village réclament inlassablement des pistes d’atterrissage praticables, des radios communautaires et des écoles fonctionnelles. Leur agenda, profondément local, rappelle aux capitales qu’aucun schéma de sécurisation ne tiendra si la population demeure otage de l’isolement géographique. La résilience passe par l’éducation, la santé et l’emploi, autant de volets souvent relégués au second plan dans les résolutions onusiennes.

    La mort du sergent Sachachoma révèle la fragilité d’un statu quo que la communauté internationale jugeait acceptable. Elle sonne également comme un rappel de la solidarité due à ceux qui, en uniforme bleu, paient le prix de la paix collective. À l’heure où l’ONU débat de la pertinence de ses grandes opérations, la Centrafrique offre un cas d’école : sans stratégie régionale intégrée, la paix reste un horizon, jamais un acquis.

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    Rédaction Centrafrique News

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