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    Centrafrique : trois mois de prison pour informer

    De Centrafrique Newsaoût 20, 20254 Mins de Lecture
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    Arrestation emblématique

    Le huit mai 2025, à Bangui, le directeur de publication du Quotidien de Bangui, Landry Nguema Ngokpélé, a été interpellé après avoir évoqué la présence supposée de l’ancien président François Bozizé. Rapidement, les chefs d’accusation ont évolué, transformant un article de routine en affaire d’État médiatique hautement sensible.

    Onze jours plus tard, la justice prononçait un mandat de dépôt pour complicité de rébellion et diffusion de fausses nouvelles, malgré la dépénalisation théorique des délits de presse. Cette étape judiciaire, inhabituelle pour un contenu civil, a prolongé la détention jusqu’au onze août sans possibilité réelle de recours.

    Cadre légal contesté

    Adoptée en mai 2025, la nouvelle loi centrafricaine sur la presse introduit des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Elle établit une responsabilité solidaire des rédactions et autorise la fermeture administrative immédiate d’un organe pour une seule publication jugée attentatoire à la sécurité nationale et publique.

    Des observateurs, dont Reporters sans frontières, soulignent que la terminologie floue de la loi laisse un large pouvoir d’interprétation aux magistrats. Selon un diplomate européen en poste à Bangui, « l’imprécision n’est pas accidentelle, elle crée un espace de manœuvre politique difficilement contestable devant les tribunaux locaux ».

    Répression à géométrie variable

    Le cas de Landry Nguema Ngokpélé s’inscrit dans une série d’incidents ciblant des médias réputés indépendants. En février, un reporter de Radio Ndéké Luka a été menacé après une enquête sur la vie privée d’acteurs religieux devenus responsables politiques. L’intimidation s’effectue souvent avant toute procédure formelle ou publique.

    Le 31 juillet 2024, le ministre de la Sécurité publique Michel Nicaise Nassin a agressé le journaliste Jefferson Cyrille Yapendé et son cameraman lors d’un reportage pour une chaîne internationale. Les deux hommes ont passé plusieurs heures au siège de la police antidrogue avant d’être relâchés sans explication.

    Impact sur le paysage médiatique

    Face à ces précédents, plusieurs rédactions réduisent leurs éditions ou déplacent leurs bureaux hors du centre-ville. Le directeur d’un hebdomadaire économique confie qu’il fait désormais relire chaque numéro par un juriste par crainte de sanctions. Cette autocensure fragilise la pluralité déjà limitée du secteur selon plusieurs analystes locaux.

    L’environnement économique, marqué par une forte dépendance aux annonces institutionnelles, accentue le phénomène. Les recettes publicitaires privées demeurent faibles, ce qui rend les organes de presse plus vulnérables aux pressions. Pour survivre, certains choisissent des lignes éditoriales strictement factuelles, quitte à renoncer aux investigations sensibles et polarisantes potentielles.

    Réaction de la société civile

    L’Union des journalistes centrafricains a dénoncé ce qu’elle qualifie de justice politique visant à « asphyxier la voix du public ». Le trois mai, journée mondiale consacrée à la presse, les célébrations officielles ont été boycottées. Ce geste symbolique a reçu un écho apprécié parmi les ONG régionales actives.

    Des étudiants de l’Université de Bangui ont aussi organisé un forum sur le rôle des médias dans la consolidation de la paix. Leur manifeste final souligne que l’accès équitable à l’information constitue un pilier pour éviter la désinformation dans un pays toujours exposé aux rumeurs militaires et communautaires.

    Dimension diplomatique

    La situation centrafricaine interpelle les partenaires régionaux, dont la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. Les diplomates soulignent que la stabilité politique reste dépendante d’un tissu médiatique capable de désamorcer les tensions. Bangui a néanmoins obtenu un soutien constant, compliquant la pression sur la question des libertés.

    L’Union européenne a envisagé de conditionner une partie de son aide budgétaire à des engagements concrets en matière de liberté de la presse. Toutefois, sur le terrain, les observateurs notent que les priorités sécuritaires et humanitaires absorbent l’essentiel des discussions, reléguant souvent les droits médiatiques au second plan.

    Effets sur la gouvernance et l’économie

    Une information limitée complique la mise en œuvre des accords de paix signés avec les groupes armés. Lorsque les communautés ne disposent pas de sources fiables, les rumeurs attisent les récriminations locales. Selon un officier de l’Union africaine, l’absence de transparence médiatique prolonge indirectement les cycles de violence.

    Cette dynamique a également un impact économique. Les investisseurs, déjà prudents, s’appuient sur les médias pour évaluer le climat d’affaires. Si ces derniers ne peuvent plus enquêter sur la gouvernance budgétaire ou la réforme minière, le risque perçu augmente, repoussant des capitaux nécessaires à la reconstruction et l’emploi.

    Perspectives et recommandations

    Les experts nationaux préconisent la création d’un mécanisme de médiation inspiré des commissions d’éthique ouest-africaines. Celui-ci, placé sous l’égide de la Haute autorité de la communication, favoriserait le dialogue rapide entre autorités et salles de rédaction, limitant les recours aux procédures pénales jugées trop lentes et conflictuelles actuellement.

    Parallèlement, plusieurs rédacteurs en chef militent pour une diversification des financements, intégrant davantage d’abonnements numériques et de partenariats universitaires. Cette base économique plus solide permettrait de renforcer la formation, la vérification interne et la résilience, contribuant à maintenir l’espace civique indispensable à la paix durable en Centrafrique moderne.

    Centrafrique Landry Nguema liberté de la presse
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