Premiers jalons financiers et logistiques
La signature, le 19 septembre à Brazzaville, d’un protocole d’accord entre la Banque africaine de développement et le gouvernement congolais lance concrètement la préparation des 61e Assemblées annuelles, annoncées du 25 au 29 mai 2026 à Kintélé, futur pôle de congrès du pays.
Brazzaville s’engage à fournir tous les biens, services et infrastructures requis, depuis la modernisation du centre de conférences jusqu’à la connectivité numérique, en passant par la logistique hôtelière pour près de trois mille participants attendus, dont chefs d’État, ministres, investisseurs et chercheurs.
Ce qu’il faut retenir
Ce rendez-vous continental positionne le Congo comme hôte d’une assemblée stratégique pour la finance africaine ; il confirme la confiance de la BAD dans la capacité organisationnelle nationale et promet, à court terme, des opportunités d’emplois et de contrats locaux, et, à moyen terme, un legs d’infrastructures modernisées.
Contexte : un rendez-vous continental
Les Assemblées annuelles de la BAD regroupent chaque année gouverneurs issus des 81 pays membres, hautes personnalités financières et partenaires au développement ; elles servent de plateforme de décision sur les orientations de la Banque, l’allocation de ses ressources et l’analyse des grandes tendances macro-économiques du continent.
Le choix de Kintélé, nouveau quartier nord de Brazzaville, s’inscrit dans la stratégie nationale de dessiner une ville-extension axée sur les services, la recherche et le tourisme d’affaires, à proximité du futur port sec et du corridor routier Brazzaville-Ouesso-Cameroun en cours de modernisation.
Organisation gouvernementale en détail
Pour coordonner l’événement, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a institué un comité ministériel dirigé par le ministre d’État chargé de l’Aménagement du territoire ; il réunit finances, affaires étrangères, grands travaux, santé, sécurité, télécoms et culture afin d’harmoniser budgets, procédures et communication.
Des sous-comités techniques, associant administration, secteur privé et partenaires techniques, planchent déjà sur le cahier des charges annexé au protocole d’accord : circuit des délégations, mobilité verte, normes sanitaires, offre culturelle et plateformes numériques doivent converger vers des standards internationaux de durabilité et de transparence.
Vision de la BAD : succès et résilience
« Ces assises seront les meilleures jamais organisées par un État membre », a assuré le professeur Vincent Nmehielle, Secrétaire général de la Banque, en saluant la compréhension commune des responsabilités partagées et l’engagement de la partie congolaise à respecter les procédures de passation propres à l’institution.
Pour la BAD, ce choix intervient dans un contexte de turbulences géopolitiques où l’intégration régionale et la mobilisation de capitaux locaux sont vues comme remparts contre les chocs externes ; l’édition 2026 devra donc illustrer la résilience africaine et la capacité d’innovation financière du continent.
Scénarios : retombées économiques attendues
Les premières simulations de l’Agence de planification estiment que la tenue des Assemblées pourrait injecter plus de 50 millions de dollars dans l’économie locale via l’hôtellerie, la restauration, les transports, l’artisanat et les services professionnels, tout en stimulant les investissements structurants autour de Kintélé.
Au-delà de l’effet conjoncturel, les autorités misent sur un repositionnement durable de Brazzaville comme hub de conférences, capable d’attirer forums sous-régionaux de la CEMAC, rencontres culturelles panafricaines et événements sportifs, capitalisant sur les infrastructures héritées des Jeux africains de 2015 et leur récente réhabilitation.
Le point juridique/éco
Le protocole précise que tous les marchés publics liés à l’événement seront attribués selon le code congolais des marchés et les guidelines de la BAD, garantissant la concurrence, l’inclusion des PME locales et la traçabilité des dépenses ; un comité d’audit conjoint pilotera le suivi financier.
Les exonérations douanières temporaires sur les équipements audiovisuels et informatiques destinés au sommet devraient réduire les coûts logistiques, tandis qu’un guichet unique sera instauré à l’aéroport Maya-Maya pour accélérer les formalités d’entrée des délégations et journalistes, conformément aux standards de facilitation recommandés par l’Organisation de l’aviation civile internationale.
Et après ? Un héritage durable
La municipalité de Brazzaville envisage déjà un plan post-événement prévoyant la reconversion du village des participants en campus universitaire spécialisé en finances publiques et climat, deux axes prioritaires pour la BAD ; des discussions sont ouvertes avec l’Université Marien-Ngouabi et des partenaires français et marocains.
Parallèlement, la Société nationale de transport annonce le déploiement d’une flotte de bus électriques assemblés localement avant 2026, afin de desservir Kintélé et réduire l’empreinte carbone de l’événement, ce qui pourrait constituer un premier jalon vers une mobilité urbaine bas-carbone durable.
En visant un label ISO 20121 sur la gestion responsable des événements, le Congo ambitionne de positionner les Assemblées 2026 comme vitrine de la transition verte africaine, tout en s’appuyant sur cette exigence pour renforcer ses propres politiques nationales de développement durable et d’attractivité internationale.
Les entreprises locales de tech se mobilisent déjà pour développer une application mobile multilingue qui guidera les délégués pendant leur séjour, offrira des informations touristiques et permettra de noter en temps réel la qualité des services, créant ainsi une base de données utile au marketing territorial.
