Annonce d’un congrès clé pour l’Upads
Le Conseil national de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) vient d’arrêter la date de son deuxième congrès ordinaire, prévu du 12 au 14 novembre 2025 à Brazzaville, signalant ainsi une nouvelle étape pour le principal parti d’opposition historique.
Cette annonce intervient alors que la République du Congo renforce, sous l’impulsion du président Denis Sassou Nguesso, un agenda de réformes institutionnelles favorisant la stabilité et l’inclusion, laissant aux formations politiques l’espace nécessaire pour consolider leurs structures internes.
« Nous devons réussir ce rendez-vous attendu des militants », a indiqué le premier secrétaire Pascal Tsaty-Mabiala à la clôture de la cinquième session du Conseil national, soulignant la nécessité d’une participation élargie et disciplinée de la base.
Un calendrier politique déjà chargé
Brazzaville accueillera donc, à l’automne 2025, cet événement intérieur à l’heure où les partis consolident leurs positions dans la perspective du prochain cycle électoral, attendu en 2026 pour les législatives, selon les projections du ministère de l’Intérieur.
Le choix d’un congrès ordinaire, plutôt qu’extraordinaire, traduit le désir de la direction actuelle de respecter un rythme statutaire, gage de crédibilité auprès des bailleurs internationaux et des chancelleries qui suivent de près l’évolution du pluralisme congolais.
Les enjeux organisationnels du congrès
Le rapporteur Romaric Sidoine Moukoukou a détaillé la feuille de route : campagne d’adhésion, restructuration des organes, sessions de formation, et préparation logistique des assises, autant d’éléments destinés à moderniser un appareil dont la première convention remonte à 2014.
La commission d’organisation des congrès départementaux, installée pour les 27 et 28 septembre 2025, aura la délicate tâche de filtrer les délégués, d’harmoniser les ordres du jour et de centraliser les amendements aux statuts, point souvent sensible dans les partis africains.
Selon plusieurs cadres, la mise à jour du programme et de la doctrine devrait inclure une réflexion sur la réorganisation des « signaux catégoriels », expression renvoyant aux caucus professionnels – enseignants, agriculteurs, entrepreneurs – afin de rapprocher l’Upads de la société civile émergente.
Insertion des jeunes et des femmes
Dès son élection, Pascal Tsaty-Mabiala avait promis une meilleure représentativité des jeunes et des femmes, dans la lignée des orientations nationales prônant la parité progressive et l’autonomisation de la jeunesse, dossier suivi avec attention par les partenaires techniques.
Des formations ciblées sont prévues avant le congrès ; elles viseront à doter ces nouveaux cadres d’outils de communication numérique et de gestion de projet, compétences désormais essentielles pour dialoguer avec une population urbaine connectée et exigeante.
Financement et transparence interne
Le premier secrétaire a rappelé que la contribution financière des militants doit s’aligner sur une grille fixée par le secrétariat national, mécanisme présenté comme « impératif » pour éviter des tensions budgétaires observées lors de précédentes échéances.
L’Upads compte également solliciter l’expertise d’auditeurs indépendants pour certifier les comptes du congrès, option saluée par plusieurs observateurs diplomatiques qui y voient un signal positif vers plus de gouvernance interne.
Perspectives pour le pluralisme congolais
Sur l’échiquier national, la tenue de ce congrès ordinaire intervient dans un contexte où le gouvernement encourage le dialogue avec les forces politiques, notamment à travers le Conseil consultatif renouvelé en 2024 pour fluidifier les passerelles institutionnelles.
Pour l’Upads, la consolidation des instances internes pourrait renforcer sa capacité à dialoguer avec l’exécutif sur des thèmes comme la diversification économique ou la décentralisation, deux axes présents dans le Plan national de développement 2022-2026.
Des diplomates en poste à Brazzaville estiment que la pédagogie interne engagée par le parti pourrait, si elle aboutit, stimuler une compétition d’idées bénéfique au climat d’affaires, un argument souvent mis en avant lors des forums d’investisseurs.
En attendant novembre 2025, la base militante est invitée à participer aux conventions fédérales, étape cruciale vers une réforme statutaire qui, selon les responsables, devrait « ouvrir un nouveau cycle » pour la formation, dans un environnement institutionnel que les partenaires étrangers qualifient de stable.
Regards de la société civile et de la diaspora
Les organisations de jeunes entrepreneurs basées à Pointe-Noire accueillent favorablement la perspective d’un congrès axé sur l’innovation sociale, considérant que les partis demeurent d’importants vecteurs de plaidoyer pour l’amélioration du climat des affaires, selon un communiqué de la Chambre de commerce locale.
Dans la diaspora, des collectifs à Paris et Montréal appellent déjà à des webinaires destinés à expliquer les procédures d’adhésion à distance, un dispositif autorisé par la réforme numérique du parti entérinée lors du précédent conseil national de juin 2023.
Le sociologue Guy-Roger Nkouka note toutefois que la mobilisation virtuelle devra se traduire par une participation physique aux congrès départementaux : « Le défi sera de passer du clavier au terrain, dans un pays où les infrastructures de transport restent perfectibles ».
À l’international, plusieurs chancelleries européennes suivent ce processus, y voyant un test pour la capacité des partis à moderniser leurs pratiques internes, élément que l’Union africaine considère essentiel pour crédibiliser la gouvernance démocratique au niveau régional.
La direction espère ainsi présenter, en novembre, un rapport final qui servira de référence au cycle 2026-2030 du parti.