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    Corridor de Lobito : Washington s’improvise champion du rail africain, dollars en poche

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 26, 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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    Un virage stratégique aux allures de réconciliation économique

    Depuis plusieurs mois, Washington s’efforce de réajuster le récit de sa présence sur le continent africain. Au sommet économique de Luanda, clos hier, une délégation de hauts fonctionnaires et de dirigeants d’entreprises a esquissé une nouvelle promesse : remplacer l’aide publique traditionnelle par des flux d’investissements privés susceptibles de catalyser la croissance. « Nous voyons dans le commerce, non dans l’assistanat, le moteur d’un développement pérenne », a martelé Massad Boulos, conseiller principal du président américain pour l’Afrique, devant un auditoire contrasté, oscillant entre intérêt pragmatique et scepticisme feutré. L’annonce n’est pas anodine : elle marque un tournant assumé vers une diplomatie économique plus offensive, façonnée par la rivalité sino-américaine.

    Le corridor de Lobito, colonne vertébrale d’une ambition linéaire

    Pièce maîtresse du dispositif, la ligne ferroviaire reliant le cuivre et le cobalt de la ceinture minière congolo-zambienne au port atlantique de Lobito incarne cette ambition. Soutenu financièrement par les États-Unis, l’Union européenne et la Banque africaine de développement, le corridor entend désenclaver un hinterland riche en minerais critiques essentiels à la transition énergétique mondiale. Pour Washington, il s’agit de sécuriser des chaînes d’approvisionnement moins dépendantes des routes maritimes contrôlées par Pékin. Pour Luanda, Kinshasa et Lusaka, la perspective de droits de passage, d’emplois qualifiés et de hubs logistiques suscite un intérêt palpable, même si les conditions de gouvernance et de partage de valeur demeurent âprement négociées.

    Des accords sectoriels, du silo à grains à la fibre optique

    Au-delà du rail, plusieurs protocoles d’entente ont été paraphés. Un consortium américain associé à un groupe angolais prévoit l’édification de vingt-deux silos à grains le long de l’axe ferroviaire, maillon logistique indispensable à la sécurité alimentaire régionale. Un tracé électrique de 1 150 kilomètres entre l’Angola et la RDC a également été dévoilé, promis à résorber le déficit énergétique chronique qui bride l’industrialisation locale. À Freetown, un terminal de gaz naturel liquéfié – premier du genre en Afrique de l’Ouest – doit faciliter les importations de GNL américain, tandis qu’une prise de participation dans un projet hydroélectrique transfrontalier entre Kigali et Kinshasa renforce le volet vert de l’offre américaine. Les télécommunications ne sont pas en reste, avec un engagement sur la cybersécurité et la connectivité en Angola, domaine où les entreprises chinoises dominent aujourd’hui nettement.

    Privé contre public : la bataille des modèles de développement

    La Maison-Blanche assume une stratégie en rupture avec les programmes bilatéraux de subventions qui ont longtemps constitué le cœur de son action en Afrique. Les coupes budgétaires annoncées en matière d’aide extérieure témoignent de ce repositionnement. Pour de nombreux diplomates africains, la promesse d’un afflux de capitaux privés est séduisante mais soulève plusieurs interrogations : à quelles conditions financières, avec quel transfert de compétences, et selon quels mécanismes de règlement des différends ? « Les entreprises exigent des rendements rapides là où nos besoins réclament une vision à trente ans », confie sous anonymat un haut fonctionnaire zambien présent à Luanda.

    Le spectre chinois en filigrane des discours

    Impossible d’ignorer l’éléphant dans la salle : la Chine, premier partenaire commercial du continent depuis 2009, continue d’injecter capitaux et savoir-faire dans routes, barrages et zones économiques spéciales. Officieusement, plusieurs responsables américains reconnaissent que le corridor de Lobito sert de vitrine à une alternative censée être plus « transparente » et moins endettante que l’Initiative la Ceinture et la Route. Pékin rétorque que ses projets s’exécutent plus vite, citant la mise en service récente de la ligne Lagos-Ibadan au Nigeria. Cette rivalité offre aux gouvernements africains un rare pouvoir de négociation, mais elle les oblige aussi à composer avec des exigences de conformité, de traçabilité et de gouvernance parfois contradictoires.

    Angola, pivot diplomatique et laboratoire de rentabilité

    Luanda, jadis proche de l’Union soviétique puis grande bénéficiaire des prêts chinois, se retrouve aujourd’hui courtisée par Washington. En diversifiant ses partenaires, le président João Lourenço cherche à réduire une dépendance financière jugée excessivement coûteuse tout en accélérant la transformation de son économie post-pétrolière. Les investisseurs américains vantent un cadre juridique stabilisé et des réformes anti-corruption « tangibles ». Néanmoins, la consolidation budgétaire angolaise reste fragile, et l’opposition pointe un risque de survalorisation des actifs transférés aux consortiums étrangers.

    Réactions africaines : pragmatisme et vigilance

    À Kinshasa, l’idée de voir le cobalt congolais s’exporter par Lobito plutôt que par les ports tanzaniens ou mozambicains suscite à la fois enthousiasme et inquiétude : enthousiasme pour les coûts logistiques potentiellement réduits, inquiétude quant au contrôle effectif du flux fiscal. La Sierra Leone, elle, voit dans le terminal de GNL une chance d’abaisser un des tarifs électriques les plus élevés du continent. Partout, la société civile exige des clauses de contenu local plus contraignantes et la publication intégrale des contrats. Les chancelleries occidentales observent avec attention cette montée en puissance d’un plaidoyer africain pour la transparence, devenu un élément incontournable de la réputation des investisseurs.

    Quel horizon pour la diplomatie économique américaine ?

    Les engagements financiers dévoilés à Luanda ne constituent pour l’heure qu’un catalogue d’intentions. Leur concrétisation dépendra de variables politiques – stabilité régionale, échéances électorales en RDC et en Angola –, mais aussi de la capacité des agences américaines à garantir, via l’International Development Finance Corporation, un partage équilibré des risques. Les partenaires africains, eux, jugeront sur pièces. Dans un contexte de transition énergétique accélérée, le succès – ou l’échec – du corridor de Lobito deviendra un indicateur précieux de la crédibilité américaine sur le terrain du développement durable. Comme le résume un diplomate ghanéen : « L’Afrique n’a plus besoin de récits héroïques, elle attend des trains qui arrivent à l’heure. »

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