Close Menu
    Derniers Articles

    Pointe-Noire séduit les investisseurs : 300 décideurs explorent le hub congolais

    À 185 millions, Luanda mise sur l’AFC : coup d’éclat ou pari calculé ?

    Dans la fournaise de Kakuma, la diplomatie verte cultive des chaises en espoir

    Facebook X (Twitter) Instagram
    centrafrique.news
    • Accueil
    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport
    Facebook X (Twitter) Instagram
    Abonnez-vous !
    centrafrique.news
    • Accueil
    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport
    Environnement

    Dans la fournaise de Kakuma, la diplomatie verte cultive des chaises en espoir

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 25, 2025Aucun commentaire4 Mins Read
    Share Facebook Twitter Pinterest Copy Link Telegram LinkedIn Tumblr Email
    Share
    Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email

    Des camps de réfugiés sous tension climatique

    Kakuma et Dadaab, nés des convulsions régionales depuis les années 1990, concentrent aujourd’hui plus d’un demi-million de personnes. Ces enclaves, implantées dans une zone aride où le thermomètre tutoie régulièrement les 45 °C, cumulent pressions humanitaires et vulnérabilités écologiques. L’afflux continu de populations originaires du Soudan du Sud, de la RD Congo ou de la Somalie exerce une pression sans précédent sur la maigre couverture forestière du Turkana, évaluée par Nairobi à moins de 6 %. Dans ce contexte, chaque stère de bois de cuisson devient un enjeu de survie, tandis que la déforestation accélère l’érosion et l’ensablement des maigres points d’eau.

    Le pari de l’initiative Green Youth 360

    Face à cette équation périlleuse, l’Education Above All Foundation, en coalition avec la Girl Child Network et les autorités kényanes, a lancé en 2023 le programme Green Youth 360. Doté de 7,1 millions de dollars et calibré sur trois ans, il cible 120 établissements scolaires et quelque 76 800 jeunes de 15 à 24 ans, y compris des personnes en situation de handicap. L’objectif avoué est double : réduire l’empreinte écologique des camps et générer un socle de compétences exportables une fois la paix revenue dans les pays d’origine. Quatre volets structurent l’initiative : reboisement, énergies renouvelables, agriculture régénératrice et gestion raisonnée des déchets.

    Mathenge : de l’arbre invasif au siège solidaire

    Symbole des paradoxes du développement, le Prosopis juliflora – introduit dans les années 1970 pour fixer les sols – étouffe désormais les écosystèmes riverains et empoisonne le bétail. Plutôt que de le subir, un collectif d’élèves baptisé Eco-Friendly Chairs Group l’exploite comme matière première pour fabriquer du mobilier scolaire. À raison d’une dizaine de troncs par banc, ces adolescents, menés par le Congolais Awime Magellah Byabele, transforment une menace écologique en ressource communautaire. Les pièces sont cédées à prix modique, voire offertes aux ménages les plus précaires, injectant une dose d’économie circulaire dans l’espace humanitaire.

    Reboisement et sécurité alimentaire : l’apprentissage par la pratique

    Dans les trente-six hectares du camp, chaque cour d’école s’est muée en pépinière. Les élèves y apprennent la germination en poches de substrat enrichi au compost avant de transférer les jeunes plants de neem, moringa ou acacias sur des micro-parcelles irriguées au goutte-à-goutte. Blue State Secondary School revendique déjà 1 796 arbres vivants dans son enceinte et plus de 2 000 en périphérie. Ce couvert naissant crée des îlots d’ombre indispensables pour des salles de classe souvent dépourvues de ventilation mécanique. Il fournit en outre des feuilles médicinales, renforce la cohésion entre réfugiés et citoyens turkana et matérialise la contribution locale au plan présidentiel « 15 milliards d’arbres ».

    Économie circulaire et cuisson propre, leviers de résilience

    Au-delà du végétal, Green Youth 360 encourage la fabrication de briquettes à partir de résidus agricoles et papiers usagés. Plus de 165 000 kg ont déjà remplacé le bois traditionnel, économisant selon le Service des forêts kényan jusqu’à 60 hectares de couvert végétal. Parallèlement, 3 658 foyers améliorés – ou jikos – réduisent la consommation de combustible de 70 % et limitent les émissions de particules fines responsables de maladies respiratoires. Les déchets plastiques, eux, sont compactés puis réintégrés dans des éco-briques qui servent à la construction de murets pare-vent, gage de salubrité et d’esthétique scolaire.

    Enjeux diplomatiques et pérennité du financement

    La dimension géopolitique n’est pas neutre. La raréfaction de l’aide alimentaire, consécutive à la réorientation budgétaire des États-Unis et d’autres bailleurs, fragilise le tissu social des camps. Or, en dotant les jeunes d’un capital vert transférable, le programme espère limiter la tentation migratoire et répondre aux attentes du Pacte mondial sur les réfugiés, adopté à New York en 2018. Interrogé sur place, Dennis Mutiso, directeur adjoint de la Girl Child Network, insiste : « Associer le curriculum kenyan fondé sur les compétences à la diplomatie climatique offre une porte de sortie honorable aux futurs adultes du camp. » La durabilité dépend toutefois de relais financiers post-2026, que Doha comme Bruxelles laissent encore entrevoir sans les formaliser.

    Perspectives régionales et recommandations

    Le modèle testé à Kakuma présente un potentiel de réplication dans les corridors humanitaires de la Corne de l’Afrique, où 70 % de la population a moins de 30 ans et affronte des stress hydriques similaires. Nairobi plaide désormais pour un mécanisme régional de crédits carbone permettant de monétiser les 2,4 millions d’arbres prévus d’ici 2026. À moyen terme, le succès du dispositif reposera sur la reconnaissance mutuelle des qualifications vertes acquises dans les camps, condition sine qua non de la mobilité professionnelle lorsque la paix reviendra. En filigrane, il s’agit de passer d’une logique d’assistance à une diplomatie du co-développement, où le réfugié est perçu non plus comme un risque, mais comme un acteur de la transition climatique continentale.

    Follow on Google News Follow on Flipboard
    Share. Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email Copy Link
    Previous ArticleTchad : le jeûne de Succès Masra embarrasse un pouvoir déjà sous pression
    Next Article À 185 millions, Luanda mise sur l’AFC : coup d’éclat ou pari calculé ?
    Rédaction Centrafrique News

    Related Posts

    Brazzaville s’érige en tribunal des illégalités forestières : Espoir ou utopie ?

    juin 22, 2025

    Quand les Routes du Congo Parient sur le Matériel Japonais: Une Odyssée Mécanique

    juin 22, 2025

    De l’ombre du Khat à la lumière verte: Djibouti vers une révolution carbone?

    juin 20, 2025

    Comments are closed.

    Publicité
    Derniers Articles

    Pointe-Noire séduit les investisseurs : 300 décideurs explorent le hub congolais

    À 185 millions, Luanda mise sur l’AFC : coup d’éclat ou pari calculé ?

    Dans la fournaise de Kakuma, la diplomatie verte cultive des chaises en espoir

    Tchad : le jeûne de Succès Masra embarrasse un pouvoir déjà sous pression

    Facebook X (Twitter) Instagram

    Actualités

    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport

    Articles Récents

    Pointe-Noire séduit les investisseurs : 300 décideurs explorent le hub congolais
    À 185 millions, Luanda mise sur l’AFC : coup d’éclat ou pari calculé ?
    Dans la fournaise de Kakuma, la diplomatie verte cultive des chaises en espoir

    Abonnez-vous !

    Recevez les dernières actualités créatives de centrafrique.news sur la culture, le design et l’innovation en Afrique centrale.

    Centrafrique News 2025 – Tous Droits réservés.

    • Données Personnelles
    • Conditions Générales d'Utilisation
    • Accessibilité

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.