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    Des Casques Bleus aux berceaux bleus : héritiers oubliés de la MONUSCO en RDC

    De Centrafrique Newsjuillet 1, 20255 Mins de Lecture
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    Accusations persistantes d’exploitation sexuelle en RDC

    Depuis vingt-quatre ans, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) circule entre les collines volcaniques du Nord-Kivu et les plaines inondées de l’Ituri avec la promesse d’« impartiale neutralité ». Pourtant, derrière l’imagerie pacificatrice, un dossier sensible revient avec l’obstination d’une marée montante : l’exploitation sexuelle de femmes et de mineures congolaises par certains Casques bleus. Le rapport du Secrétaire général publié en mars 2024 évoque cent allégations pour la seule année 2023, soit une progression de près de 27 % par rapport à 2022 (rapport ONU, 2024). Neuf plaintes sur dix visent des contingents ou des personnels civils rattachés à la MONUSCO. Si l’échelle statistique reste réduite au regard des vingt mille hommes et femmes déployés, chaque cas possède une force de déflagration sociale disproportionnée, car il égratigne la crédibilité même de l’architecture onusienne de protection des civils. Dans les marchés de Goma, le terme « bébés bleus » s’est inscrit dans la langue vernaculaire pour désigner les enfants nés de ces unions éphémères où l’asymétrie de pouvoir biaise toute notion de consentement.

    La difficile traque des présumés fautifs après leur rapatriement

    Le dispositif disciplinaire imaginé par New York repose sur un partage de responsabilité entre l’ONU, qui enquête in situ, et les États contributeurs de troupes, seuls habilités à juger leurs ressortissants. En théorie, le rapatriement immédiat et la tenue de tribunaux militaires de campagne garantissent une chaîne de reddition de comptes fluide. En pratique, les couloirs diplomatiques se transforment en goulots d’étranglement. Une fois de retour à Moscou, Pretoria ou Katmandou, les mis en cause échappent souvent aux radars médiatiques autant qu’aux injonctions judiciaires. Les ONG congolaises regrettent un manque de transparence sur l’issue des procès, tandis que le Département des opérations de paix invoque des « contraintes de confidentialité » propres aux législations nationales. « Nous transmettons les dossiers, mais nous ne pouvons ni contraindre ni surveiller les juges étrangers », confiait récemment une source onusienne à Kinshasa. L’écart entre la rhétorique de la tolérance zéro et la lenteur procédurale alimente ainsi un sentiment d’impunité qui mine l’acceptabilité locale de la présence internationale, à l’heure où les combats contre le M23 et d’autres groupes armés multiplient les besoins de protection.

    Conséquences sociales pour les mères et les enfants métis

    Sur le terrain, ce déficit de justice se traduit par des trajectoires biographiques brisées. Les mères, bien souvent adolescentes au moment des faits, doivent composer avec le rejet familial et les quolibets communautaires qui assimilent la maternité hors mariage à une transgression morale. Plusieurs centres d’accueil de Goma estiment que, depuis 2010, plusieurs centaines d’enfants métis, à la peau plus claire ou aux yeux parfois gris, ont été abandonnés ou confiés à des structures caritatives. Leur simple physionomie rappelle la paternité étrangère et devient un stigmate quotidien. « Ils sont congolais par la géographie, mais restent perçus comme étrangers par le regard social », soupire une psychologue de l’ONG Sofepadi. Les récits de Dimitri, 12 ans, ou de la petite Queen, 8 ans, traduisent la même angoisse identitaire : manque de papiers, absence de pension alimentaire, accès incertain à la scolarité. Pour nombre de ces enfants, le chantier d’une filiation officielle se heurte à l’inaccessibilité des géniteurs, souvent redevenus simples anonymes une fois réintégrés dans leurs armées nationales.

    Lenteur des réparations et mécanismes d’assistance onusienne

    Consciente de la persistance du phénomène, l’Organisation des Nations unies a créé en 2016 un Fonds d’affectation spéciale destiné à financer des programmes de réinsertion, de micro-crédit et de bourses scolaires pour les victimes et leurs enfants. Sur le papier, l’initiative incarne un progrès notable : elle délie partiellement la prise en charge du sort réservé par chaque pays contributeur. Sur le terrain, toutefois, peu de bénéficiaires connaissent l’existence même du dispositif. Les sessions d’information, souvent organisées dans les capitales provinciales, peinent à atteindre les zones rurales où l’insécurité bloque la circulation. Faute d’accompagnement juridique, les formulaires en ligne et les procédures de certification d’identité constituent un obstacle quasi insurmontable. Le résultat est paradoxal : des budgets disponibles restent non exécutés, tandis que des jeunes mères se tournent vers la prostitution de survie ou les mines artisanales de coltan pour subvenir aux besoins les plus élémentaires. « L’aide existe, mais le chemin pour y accéder ressemble à un labyrinthe administratif », résume Nelly Kyeya, directrice du centre Congolese Family for Joy.

    Enjeux régionaux et responsabilité partagée

    La crise des « bébés bleus » ne saurait être dissociée de l’instabilité chronique qui secoue l’Est congolais, théâtre d’une concurrence féroce autour des gisements de cobalt et d’or. Face à cette équation sécuritaire, les États voisins, à commencer par la République du Congo, soutiennent régulièrement au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine des résolutions appelant au strict respect des droits humains par tous les acteurs, y compris internationaux. Brazzaville, engagé dans plusieurs médiations régionales, insiste sur la nécessité d’un mandat robuste mais exemplaire, afin que l’aide militaire ne se transforme jamais en facteur supplémentaire de vulnérabilité. L’ONU, de son côté, promet une révision de ses protocoles de prévention, incluant la formation préalable sur les violences basées sur le genre et la mise en place de comités d’écoute communautaires. Reste à vérifier si ces ajustements suffiront à rétablir la confiance, alors que s’annonce un calendrier de retrait graduel de la MONUSCO. Pour les mères de Dimitri ou de Queen, l’urgence n’est pas tant le départ des Casques bleus que la reconnaissance concrète de la paternité et la garantie d’un avenir digne pour leurs enfants.

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