Une Alliance Inédite pour Défendre la Démocratie
Dans un contexte politique complexe, les deux principaux partis d’opposition en Côte d’Ivoire, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) dirigé par Laurent Gbagbo et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam, ont annoncé la formation d’un ‘front commun’. Cette décision capitale intervient alors que l’échéance électorale présidentielle d’octobre approche à grands pas et que des exclusions de candidats, notamment leurs chefs de file, suscitent l’inquiétude des acteurs politiques mais aussi de la société civile ivoirienne.
Vers des Élections Contestées ?
Lors d’une déclaration prononcée le 19 juin, Tidjane Thiam, depuis l’étranger, a souligné la nécessité pour le gouvernement d’entendre la voix du peuple. Selon lui, si rien n’est entrepris, le risque est grand de voir une élection sans légitimité ni crédibilité. Cette perspective soulève des questions non seulement sur les garanties électorales, mais aussi sur l’état général de la démocratie ivoirienne.
Réformer la Commission Électorale : Une Nécessité Pressante
Le ‘front commun’ revendique également la réintégration des leaders politiques écartés et appelle à un dialogue inclusif avec le gouvernement pour réformer la Commission électorale indépendante (CEI). Cette demande fait écho à celles similaires exprimées par la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), laquelle lutte également pour un environnement politique plus transparent et équitable.
Les Critiques de Laurent Gbagbo contre le Pouvoir en Place
Laurent Gbagbo, l’une des figures les plus charismatiques de la scène politique ivoirienne, n’a pas mâché ses mots à l’égard du président sortant, Alassane Ouattara, reconfirmé candidat pour un quatrième mandat. Critiquant la volonté de perpétrer des ‘dérives’ antidémocratiques, Gbagbo a également évoqué son mouvement citoyen ‘Trop c’est trop’ comme un outil de mobilisation et de revendication sociale pour contrer le projet d’un nouveau mandat de M. Ouattara.
Un Enjeu de Légitimité Politique
Le pouvoir, de son côté, riposte en rejetant les accusations d’intervention politique dans les exclusions, se défendant par le caractère indépendant de la justice en Côte d’Ivoire. Le porte-parole du parti au pouvoir, Kobenan Kouassi Adjoumani, a explicitement critiqué toute tentative de voir dans ces exclusions une application biaisée des lois, soulignant la nécessité de respecter la règle de droit comme pilier de la stabilité démocratique.