Close Menu
    Derniers Articles

    Kositi : l’audace anti-corruption foudroyée

    CSR 2025 : AGL Congo rafle la mise sans détour

    Brazzaville 2026: l’appel du fleuve pour Sassou

    Facebook X (Twitter) Instagram
    centrafrique.news
    • Accueil
    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport
    Facebook X (Twitter) Instagram
    centrafrique.news
    • Accueil
    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport
    Politique

    Espagne-Afrique: tango commercial en essor

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 26, 20255 Mins de Lecture
    Partagez Facebook Twitter Pinterest Copy Link Telegram LinkedIn Tumblr Email
    Partagez
    Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email

    Madrid redessine sa carte africaine

    En accueillant du 6 au 8 juillet 2025 le troisième Sommet Espagne-Afrique, Madrid a souhaité transcender la symbolique des slogans pour se positionner comme acteur clef d’une mondialisation plus polycentrique. Le Palacio de Cibeles, décor discret d’une effervescence diplomatique, a vu converger quelque soixante-dix conférenciers africains et espagnols autour de cinq tables rondes qui, en filigrane, dessinaient déjà les contours d’une stratégie continentale. Si l’Afrique représente aujourd’hui 6 % des exportations et 7 % des importations de l’Espagne, la trajectoire, elle, est ascendante : près de 30 milliards d’euros d’échanges ont été enregistrés au seul premier semestre 2024, un montant supérieur aux flux ibériques avec l’Amérique latine, pourtant alliée historique.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a insisté sur « la géographie comme vecteur de responsabilité partagée » (MAEC, 2025). Cette proximité géographique, souvent cantonnée au prisme migratoire, se mue désormais en moteur commercial. Madrid ambitionne ainsi de passer, à l’horizon 2030, du statut de partenaire périphérique à celui de pont structurel entre l’Union européenne et l’aire africaine, proposant un modèle de coopération réputé moins asymétrique que celui de certaines puissances extra-régionales.

    La ZLECAF en levier de croissance partagée

    La présence remarquée de Wamkele Mene, Secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine, a rappelé combien la ZLECAF reste l’ossature juridique susceptible de fluidifier les investissements espagnols. Les discussions ont notamment souligné que l’harmonisation progressive des tarifs douaniers africains, déjà effective dans 47 pays, pourrait réduire de 15 % les coûts logistiques d’entreprises ibériques spécialisées dans la construction et le dessalement d’eau de mer. La Banque d’Espagne estime que ces économies dégageraient trois milliards d’euros supplémentaires de marge d’ici cinq ans, dont un tiers serait réinvesti localement (Banque d’Espagne, 2025).

    Pour nombre de délégations africaines, l’attraction réside moins dans l’ampleur du marché espagnol – 47 millions de consommateurs – que dans l’accès que l’Espagne offre au marché communautaire européen. C’est sur cette passerelle réglementaire que se structurent déjà des consortiums mixtes dans le domaine pharmaceutique, particulièrement courtisés par les États de la Communauté de l’Afrique de l’Est qui voient, dans le label européen, un gage de qualité pour leurs plans de couverture sanitaire universelle.

    Hydrocarbures et énergie verte, un équilibre stratégique

    La guerre en Ukraine a bouleversé l’ordre énergétique européen, et l’Espagne n’échappe pas à la reconfiguration des flux. Le Nigeria est devenu son premier fournisseur de pétrole et, avec l’Algérie, constitue un pivot gazier. Cette dépendance, toutefois, s’inscrit dans une transition maîtrisée : 45 % des investissements extérieurs directs espagnols annoncés à Madrid concernent les énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert en Mauritanie et l’éolien offshore au Maroc. Les responsables du groupe Iberdrola ont affirmé « vouloir remplacer les molécules fossiles importées par des électrons africains bas carbone », tout en reconnaissant la nécessité d’un phasage réaliste des infrastructures (Iberdrola, 2025).

    En parallèle, la stratégie Horizon 2040 du ministère espagnol de la Transition écologique entend articuler approvisionnement hydrocarboné et co-développement énergétique, afin d’éviter le piège d’une dépendance unidimensionnelle. Ce discours trouve un écho favorable auprès des compagnies pétrolières nationales africaines, soucieuses de diversifier leur portefeuille et de préparer l’après-pétrole sans heurts macro-économiques.

    Pêche et dessalement, les savoir-faire ibériques à l’épreuve

    Première flotte de pêche d’Europe, l’Espagne demeure particulièrement attentive à la préservation de ses droits de capture du Maroc à l’Angola et de la Namibie à l’Afrique du Sud. Madrid a proposé, durant le sommet, un mécanisme de surveillance satellitaire partagé pour lutter contre la pêche illicite non déclarée. En contrepartie, les autorités compétentes africaines pourraient bénéficier d’un transfert de technologie en matière de traçabilité, condition clé pour la certification des produits halieutiques sur les marchés européens.

    Le dessalement de l’eau, quant à lui, s’impose comme un autre domaine d’expertise. L’entreprise espagnole Acciona a révélé un projet pilote de station solaire de dessalement en Somalie, couplé à une formation locale de techniciens. L’initiative a suscité l’intérêt de plusieurs États du Golfe de Guinée, conscients que la sécurité hydrique constitue l’une des prochaines frontières de la stabilité régionale.

    Pour le Congo et l’Afrique centrale, des opportunités

    Si les deux tiers des échanges ibériques se concentrent encore sur l’Afrique du Nord, la dynamique observée à Madrid ouvre des canaux inédits pour l’Afrique centrale. Des responsables congolais, présents en tant qu’observateurs, ont rappelé que Brazzaville dispose d’un code des investissements révisé en 2022, offrant des exonérations ciblées dans les énergies renouvelables et l’agro-industrie. Le savoir-faire espagnol en matière de réseaux électriques intelligents pourrait ainsi trouver un terrain d’application dans l’interconnexion régionale CEEAC, essentielle à l’industrialisation voulue par le président Denis Sassou Nguesso.

    Par ailleurs, la politique congolaise de diversification agricole, alignée sur les Objectifs de développement durable, requiert des partenariats technologiques pour l’irrigation de précision. Plusieurs coopératives espagnoles se disent prêtes à conjuguer leurs expériences de l’aridité andalouse avec les potentiels hydriques du bassin du Congo, dans une logique de gain mutuel plutôt que de simple exportation de modèles prédéterminés.

    Perspectives d’une diplomatie économique euro-africaine

    Au terme des travaux, le communiqué final insiste sur la nécessité d’une gouvernance conjointe des projets afin d’éviter les écueils d’un bilatéralisme fragmenté. Madrid propose la mise en place d’une plate-forme numérique de suivi, hébergée par la Conférence des chambres de commerce Espagne-Afrique, pour mesurer en temps réel l’impact sociétal des investissements. Cette approche data-driven, érigée en gage de transparence, pourrait servir de matrice à d’autres partenariats euro-africains.

    En définitive, le troisième Sommet Espagne-Afrique marque autant la confirmation des ambitions ibériques que l’affirmation d’un continent devenu prescripteur de ses besoins. S’il a encore à prouver la durabilité de ses engagements, Madrid a su envoyer un signal clair : l’avenir de la péninsule se joue désormais sur les rives sud de la Méditerranée et dans le golfe de Guinée. Dans ce maillage d’intérêts convergents, le Congo-Brazzaville et l’ensemble de l’Afrique centrale disposent d’une fenêtre stratégique pour arrimer leurs projets de développement à un partenaire européen en quête de nouvelles proximités.

    Partagez Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email Copy Link
    Article PrécédentBalle neuve à Brazzaville : FECOFOOT relance le jeu
    Prochain Article PDG gabonais: le fauteuil vide attise les vocations

    Articles similaires

    Brazzaville 2026: l’appel du fleuve pour Sassou

    juillet 31, 2025

    Paix express façon Trump : Kigali et Kinshasa liés

    juillet 31, 2025

    Monnaie du sang: l’Est congolais implore la paix

    juillet 30, 2025
    Publicité
    Derniers Articles

    Kositi : l’audace anti-corruption foudroyée

    CSR 2025 : AGL Congo rafle la mise sans détour

    Brazzaville 2026: l’appel du fleuve pour Sassou

    Paix express façon Trump : Kigali et Kinshasa liés

    Facebook X (Twitter) Instagram

    Actualités

    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport

    Articles Récents

    Kositi : l’audace anti-corruption foudroyée
    CSR 2025 : AGL Congo rafle la mise sans détour
    Brazzaville 2026: l’appel du fleuve pour Sassou

    Articles les plus lus

    À Mpita, les notes d’espoir des enfants vulnérables séduisent Pointe-Noire
    Tchad : le jeûne de Succès Masra embarrasse un pouvoir déjà sous pression
    Entre Kigali et Kinshasa, Washington orchestre une paix : Brazzaville observe et capitalise

    Centrafrique News 2025 – Tous Droits réservés.

    • Données Personnelles
    • Conditions Générales d'Utilisation
    • Accessibilité

    Tapez vos mots clés et séléctionnez Entrée pour lancer la recherche. Appuyez Esc pour annuler.