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    Kinshasa-Kigali : trêve et illusions de paix ?

    De Centrafrique Newsaoût 5, 20255 Mins de Lecture
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    Une paix annoncée sous parrainage américain

    Le 27 juin dernier, la capitale fédérale américaine a servi de décor à la signature d’un accord censé refermer l’une des blessures les plus persistantes de l’Afrique centrale : la confrontation larvée entre Kinshasa et Kigali. Conclu sous l’égide du Département d’État, le texte engage la République démocratique du Congo et le Rwanda à cesser toute hostilité directe ou indirecte, à démanteler leurs réseaux de groupes armés et à coopérer sur l’exploitation des ressources partagées. Les négociateurs ont même prévu un volet économique ambitieux – de l’hydroélectricité à la transformation des minerais stratégiques – pour ancrer la paix dans la prospérité (Bloomberg).

    L’initiative américaine, qui fait écho aux velléités industrielles de Washington dans la chaîne d’approvisionnement des métaux critiques, traduit un changement de méthode : renoncer aux injonctions moralisatrices pour proposer des incitations tangibles. La perspective d’un financement initial de 760 millions de dollars dans le secteur de l’énergie a convaincu les deux protagonistes d’apposer leurs signatures. Pourtant, le scepticisme affleure immédiatement : trois décennies de méfiance ne se dissipent pas avec un stylo Mont-Blanc, et les armées régulières ont souvent montré une autonomie relative vis-à-vis des ordres du sommet de l’État.

    Les implications sécuritaires pour Brazzaville

    À quelque 400 kilomètres à l’ouest des volcans du Kivu, le Congo-Brazzaville observe avec un intérêt direct ce ballet diplomatique. Le président Denis Sassou Nguesso, doyen des chefs d’État de la sous-région, n’a cessé de rappeler que « la stabilité du corridor nord-sud conditionne la sécurité de tout le bassin du Congo ». En d’autres termes, l’apaisement du front oriental de la RDC contribue mécaniquement à desserrer l’étau des trafics d’armes et du mercenariat qui peuvent se diffuser vers le Pool, l’Oubangui ou le littoral.

    Le gouvernement congolais suit de près la clause de « neutralisation » des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, groupe armé hutu réfugié dans l’est congolais depuis 1994. Une démobilisation réussie de ces combattants priverait les réseaux criminels opérant sur le fleuve du combustible humain et financier qui alimente parfois les violences intercommunautaires de l’autre rive. Brazzaville, qui coopère étroitement avec la mission de l’ONU en Centrafrique pour surveiller les flux transfrontaliers, voit dans cette disposition un instrument supplémentaire pour assainir ses propres marges orientales.

    Un corridor économique à saisir

    Au-delà des considérations sécuritaires, l’accord offre à l’économie congolaise de réelles perspectives, notamment dans l’interconnexion énergétique. Les projets hydroélectriques prévus sur la Ruzizi et les centrales gazières le long du lac Kivu pourraient, à moyen terme, alimenter le réseau de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. La Société nationale d’électricité du Congo a déjà dépêché des experts auprès des équipes américaines chargées d’esquisser les boucles de transport régionales.

    S’y ajoute la promesse d’une mutualisation de la transformation minière. Alors que la RDC dispose de minerais critiques et que le Rwanda maîtrise la phase de raffinage, Brazzaville, forte de son port de Pointe-Noire et de sa zone économique spéciale d’Oyo-Ouesso, se positionne comme plaque tournante logistique. Les autorités veulent capitaliser sur leur réputation de fiabilité contractuelle pour attirer les entreprises appelées à sécuriser leurs lignes d’approvisionnement en tantalum et en cobalt. Il s’agit aussi, à terme, de réduire la part du commerce informel de l’or qui échappe au Trésor congolais, en promouvant des couloirs certifiés traversant le pays vers l’Atlantique.

    La communauté internationale en observatrice vigilante

    Washington, Doha et l’Union africaine se sont distribués les rôles d’arbitres des différends susceptibles d’éclater durant la mise en œuvre. Toutefois, l’histoire récente de la région incite à la prudence. En 2025, la rébellion du M23 avait brièvement pris le contrôle de Goma sous le regard médusé des chancelleries, malgré des accords similaires. La nouveauté cette fois réside dans la corrélation explicite entre progrès sécuritaires et débloquage des enveloppes financières. Autrement dit, pas de kilowatt-heure, pas de subvention, si les armes crépitent à nouveau.

    Les diplomates brazzavillois défendent depuis longtemps cette approche d’un « pacte de responsabilités réciproques ». Elle figure déjà dans les textes régissant la Commission du bassin du Congo, structure dont Denis Sassou Nguesso assure la présidence tournante. En participant discrètement aux groupes de contact, le Congo-Brazzaville espère faire valoir son expertise en matière de gouvernance forestière et de lutte contre les flux illicites. De l’avis d’un conseiller du ministère congolais des Affaires étrangères, « la paix sera durable si les populations locales goûtent aux dividendes économiques ». Le pari n’est pas gagné, mais il mérite d’être tenté.

    Entre espoirs mesurés et réalisme diplomatique

    À ce stade, personne ne se risque à proclamer la fin des turbulences dans la région des Grands Lacs. Les acteurs armés, qu’ils soient restes des FDLR ou entrepreneurs sécuritaires plus récents, vivent de la violence comme d’autres vivent du commerce du cacao. Pour qu’ils se reconvertissent, des programmes solides de réinsertion, assortis de contrôles indépendants, devront être financés et pilotés avec rigueur.

    Le Congo-Brazzaville, souvent qualifié de « petite Suisse du bassin » pour sa tradition de neutralité, dispose ici d’une occasion : promouvoir un modèle de stabilité qui ne soit ni dépendance exclusive à l’égard de puissances extérieures, ni autarcie régionale. L’accord de Washington, quelles que soient ses zones d’ombre, redonne de la latitude aux États du centre du continent pour imaginer une architecture collective de sécurité et de développement. Encore faudra-t-il que chaque capitale, de Kigali à Kinshasa en passant par Brazzaville, assume la part d’exigence et de transparence que requiert une paix véritable.

    Diplomatie congolaise Paix régionale RDC-Rwanda
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