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    Kinshasa: le grand oral judiciaire de Kabila

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 25, 20254 Mins de Lecture
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    Le procès de Kinshasa sous les projecteurs médiatiques

    La brume matinale qui couvrait la capitale congolaise n’a guère atténué le frisson provoqué par l’appel solennel du greffier du tribunal militaire. L’ancien président Joseph Kabila, absent mais omniprésent, est désormais poursuivi pour trahison, meurtre et participation à un mouvement insurrectionnel. La décision de juger un ancien chef d’État par contumace relève d’une configuration rare sur le continent et rappelle, par son retentissement, le procès du capitaine Moussa Dadis Camara à Conakry (Africa Confidential). En coulisses, les caméras étrangères scrutent le moindre geste des magistrats tandis que les chancelleries révisent leurs notes verbales : la scène judiciaire congolaise se mue en théâtre géopolitique.

    Cadre constitutionnel et juridiction militaire en question

    Le recours à la Haute Cour militaire pour juger un ancien président renvoie à l’architecture constitutionnelle adoptée en 2006, qui confère aux juridictions d’exception la compétence sur les crimes portant atteinte à la sûreté de l’État. À la lecture des chefs d’accusation, l’article 163 de la Constitution, qui définit la haute trahison, fait figure de pierre angulaire. Les avocats de Joseph Kabila dénoncent toutefois « une instrumentalisation procédurale » et réfutent la compétence de la cour, estimant que la levée de l’immunité sénatoriale par la chambre haute aurait dû être suivie d’un renvoi devant la Cour constitutionnelle. Les magistrats, eux, soulignent que la nature militaire du dossier — implication présumée dans des opérations armées — justifie leur saisine. Au-delà de la querelle juridique, l’audience interroge la capacité de la RDC à articuler justice transitionnelle et stabilité politique.

    Les ramifications régionales : Kigali, Kampala et les grandes puissances

    Dans cette affaire, l’est du pays s’invite systématiquement au prétoire. Les procureurs estiment disposer d’éléments attestant un soutien logistique de l’ancien président au Mouvement du 23 Mars, formation rebelle qui contrôle des pans stratégiques du Nord-Kivu. Or, la région cristallise un jeu d’influences où le Rwanda, régulièrement mis en cause pour son appui présumé au M23, réfute toute complicité, arguant d’une volonté de contenir la menace des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ce faisceau d’acteurs extérieurs, souvent rivaux, explique la prudence affichée par les capitales occidentales. Washington, Bruxelles et Paris appellent à une « justice impartiale » sans pour autant braquer Kigali, allié sécuritaire clé dans la sous-région des Grands Lacs.

    Lecture politique interne : succession, coalitions et rivalités

    La dimension judiciaire du dossier s’entrelace inévitablement avec la compétition politique à Kinshasa. Depuis l’alternance de 2019, la coalition Cap pour le changement, pilotée par le président Félix Tshisekedi, s’efforce de marginaliser l’influence résiduelle du Front commun pour le Congo, matrice du « kabilisme ». Les proches de l’ancien président voient dans le procès un moyen de neutraliser un acteur qui, malgré son exil volontaire en Afrique du Sud, conserve des réseaux dans les services de sécurité et l’appareil local du parti. À l’approche des prochains scrutins, le calendrier judiciaire pourrait redessiner le paysage partisan, en imposant de nouveaux rapports de forces tant au Sénat qu’au sein de la mosaïque provinciale.

    Cessez-le-feu fragile et diplomatie multilatérale

    Le procès se déroule sur fond de cessez-le-feu bancal signé à Luanda, sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est. Malgré les engagements formels, plusieurs violations ont été documentées autour de Rutshuru, alimentant la crainte d’une reprise générale des hostilités. Dans cette configuration, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) peine à concilier réduction de son empreinte et protection des civils. Les autorités congolaises entretiennent, pour leur part, un délicat équilibre : démontrer leur volonté de négocier tout en affirmant la primauté régalienne de l’État. L’audience judiciaire devient ainsi un signal destiné autant aux groupes armés qu’aux partenaires internationaux : l’État congolais revendique l’initiative du tempo politique et sécuritaire.

    Scénarios possibles pour la stabilité nationale

    Si le verdict se fait attendre, trois variables demeurent déterminantes pour la stabilité du pays : la réaction des forces armées, l’attitude des partenaires régionaux et la perception populaire. Un jugement de culpabilité pourrait exacerber la polarisation mais offrir, paradoxalement, l’image d’une justice affirmée. Une relaxe, jugée improbable par nombre d’observateurs, risquerait d’alimenter le soupçon d’impunité qui hante la mémoire collective depuis les crimes de guerre des années 1990. Entre ces extrêmes, la cour pourrait opter pour une stratégie graduée, combinant condamnation symbolique et appel à la réconciliation, à l’ombre d’une amnistie future. Quelle que soit l’issue, la séquence judiciaire impose à Kinshasa une exigence de cohérence : articuler le discours sur la souveraineté, la consolidation démocratique et le respect des engagements internationaux, sans laisser vaciller le cadre institutionnel patiemment construit depuis les Accords de Sun City.

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