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    Komanda, carnage chrétien : la diplomatie à l’épreuve

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 30, 20255 Mins de Lecture
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    Un carnage de plus dans l’Est congolais

    Au cœur de la nuit du 13 au 14 juillet, quarante-neuf fidèles rassemblés pour une veillée de prière dans l’église évangélique de Komanda, petite bourgade forestière de l’Ituri, ont été tailladés à la machette par des hommes identifiés par les rescapés comme membres de l’Allied Democratic Forces. Le bilan, confirmé par la MONUSCO, inclut neuf enfants tandis que plusieurs habitations voisines ont été incendiées. Sur cette terre déjà meurtrie par trois décennies de violence, l’attaque s’inscrit dans une sinistre routine : plus de 700 civils ont péri dans des raids analogues depuis janvier, selon les chiffres croisés de la Société civile locale et des Nations unies. La sauvagerie de la méthode rappelle cruellement le massacre de février dernier, au cours duquel soixante-dix chrétiens furent décapités dans la province voisine du Nord-Kivu.

    La chronologie compte peut-être moins que le caractère systémique du phénomène. Les nuits dominicales se ressemblent : déserts sécuritaires, pistes impraticables pour les renforts, réseaux de téléphonie sabotés. Au fil des mois, une cartographie de l’horreur se dessine, avec des zones rouges qui s’étirent de Beni jusqu’à la frontière ougandaise. Le gouvernement congolais, confronté simultanément à la rébellion du M23 et aux milices communautaires, déploie ses forces prioritairement autour des grands centres urbains. Les campagnes, elles, demeurent le terrain de chasse privilégié de l’ADF.

    La mécanique déstabilisatrice de l’ADF

    Né en Ouganda à la fin des années 1990, le groupe s’est transplanté en RDC après une opération musclée de Kampala. Longtemps perçu comme un phénomène local, il a accéléré sa mue en 2019 en prêtant allégeance à l’État islamique, ce qui lui a valu son inscription sur la liste des organisations terroristes américaines en 2021 (State Department). L’infusion idéologique djihadiste a offert au mouvement une caisse de résonance mondiale, quelques connexions financières et une logique de terreur qui dépasse désormais le simple contrôle de l’axe routier Beni-Kasindi.

    Les stratèges de l’ADF ciblent, selon les analystes d’Open Doors, les symboles de la majorité chrétienne — évaluée entre 80 et 95 % de la population congolaise — afin d’élargir la fracture confessionnelle et d’éroder la confiance envers l’État. Hacher des fidèles pendant qu’ils invoquent la paix, incendier leurs cases, enlever leurs proches : le scénario obéit à une rationalité froide, décrite comme « califat par la terreur », qui rappelle la mécanique suivie à Mossoul en 2014. L’objectif proclamé, établir une principauté islamique dans la région des Grands Lacs, s’appuie sur la convection des frontières forestières et la lenteur des coalitions régionales à mutualiser leurs renseignements.

    Silences assourdissants et réactions diplomatiques

    Les chancelleries occidentales ont condamné la tuerie sans attendre. « Acte lâche et ignoble », a tweeté le département d’État américain, rappelant les sanctions contre l’ADF. Le pape Léon XIV a pour sa part exhorté à « faire du sang de ces martyrs une semence de fraternité », formule aussitôt relayée par le cardinal Parolin sur les ondes de Radio Vatican. À New York, le Conseil de sécurité a tenu une séance à huis clos, tandis que la MONUSCO, sous mandat robuste mais décrié, plaidait pour un renforcement de la force régionale est-africaine.

    Dans les capitales africaines, l’émotion est mesurée à l’aune des équilibres politiques internes. À Kigali, la diplomatie rwandaise, elle-même sous le feu des critiques pour son soutien présumé au M23, a réitéré sa « solidarité au peuple frère de la RDC ». Kampala, préoccupée par la porosité de sa frontière, a prolongé de trois mois l’opération conjointe Shujaa. Mais c’est surtout la capacité d’entraînement des États de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale qui sera déterminante dans les mois à venir.

    Quel horizon pour la sécurité régionale ?

    Les experts s’accordent : la lutte contre l’ADF se gagnera autant sur le terrain militaire que sur celui de la gouvernance. La mise en place d’un corridor humanitaire sécurisé autour de Bunia et l’ouverture d’axes logistiques vers les villages enclavés figurent parmi les recommandations formulées par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme. Le défi, toutefois, reste la coordination. Les forces armées congolaises, malgré un effectif officiel de 130 000 hommes, souffrent de déficits logistiques chroniques. Les contingents ougandais ou burundais déployés à leurs côtés peinent à partager le renseignement en temps réel, faute d’interopérabilité.

    Sur le plan politique, la récente médiation américaine entre Kinshasa et Kigali crée un espace diplomatique qu’il faudra consolider. La diminution des affrontements avec le M23 libérerait des bataillons pour sécuriser les zones rurales, mais elle dépend d’avancées tangibles sur la question des réfugiés et de la traque des FDLR. En toile de fond, les bailleurs multilatéraux lient désormais toute aide budgétaire à l’amélioration de la gouvernance locale, convaincus que la vacance de l’État nourrit la prolifération des groupes armés.

    La position de Brazzaville : prudence et solidarité

    À Brazzaville, la diplomatie congolaise a réagi avec gravité. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a exprimé ses « condoléances attristées aux familles éplorées » et rappelé « l’impérieuse nécessité de mutualiser les efforts de sécurité dans le bassin du Congo ». Sans s’immiscer dans les débats intérieurs de son voisin, le gouvernement du président Denis Sassou Nguesso réaffirme son attachement à la stabilité régionale, soulignant que la libre circulation des personnes et des biens constitue un pilier de l’intégration économique en Afrique centrale.

    Connu pour ses initiatives de médiation, souvent discrètes mais saluées par ses pairs, le Congo-Brazzaville privilégie une approche de prévention des conflits fondée sur le renseignement partagé et la diplomatie de couloir. La tenue prochaine, à Oyo, d’un forum consacré à la sécurisation des fleuves frontaliers illustre cette volonté de répondre à la menace terroriste sans stigmatiser une communauté donnée. Dans ce contexte, Brazzaville pourrait jouer un rôle de facilitateur entre Kampala, Kinshasa et même Kigali, pour peu que l’agenda régional fasse écho aux priorités de développement durable que le Congo porte déjà sur la scène climatique.

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