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    Loudima cultive son or vert : l’« Agri-hub » d’Eni transforme soja en carburant

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuin 30, 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
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    Sur la berge de la Bouenza, un ruban vert et tricolore est coupé

    Sous un soleil de saison sèche, le 28 juin 2025, le ruban inaugural de l’Agri-hub Arturo Bellezza a été symboliquement partagé entre le président Denis Sassou Nguesso et Claudio Descalzi, administrateur-délégué d’Eni. La scène, observée par un parterre de diplomates accrédités et de représentants d’organisations multilatérales, souligne la conjonction d’intérêts entre Brazzaville et Rome pour une transition énergétique calibrée, graduelle et inclusive.

    Avec une capacité nominale de 30 000 tonnes d’huile végétale par an, l’usine de Loudima ambitionne de transformer le soja et le tournesol des plaines de la Bouenza en une matière première stratégique pour la production de biocarburants. « Nous démontrons qu’un pays pétrolier peut aussi être un acteur crédible des énergies renouvelables », a déclaré le ministre congolais des Hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua, rappelant que le gisement agricole constitue un socle de diversification voulu par le Plan national de développement 2022-2026.

    Une étape stratégique pour la transition énergétique congolaise

    En misant sur une filière de biocarburants, Brazzaville anticipe les évolutions règlementaires internationales relatives à la décarbonation du transport maritime et aérien. Conformément aux engagements pris dans la Contribution déterminée au niveau national (CDN) soumise à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la République du Congo s’engage à réduire de 32 % ses émissions d’ici 2030. L’Agri-hub s’inscrit dans cette trajectoire en substituant, à terme, une fraction du diesel importé par un carburant à faible empreinte carbone.

    Le schéma industriel retenu reste hybride : l’huile végétale sera d’abord exportée vers les raffineries d’Eni à Gela et Venise, où elle subira une hydrogénation avancée avant de revenir, sous forme de HVO (Hydrotreated Vegetable Oil), alimenter le marché sous-régional. Ce montage, jugé « pragmatique » par la Banque africaine de développement, donne à Brazzaville le temps nécessaire pour étoffer ses propres capacités de raffinage tout en sécurisant des débouchés européens à haute valeur ajoutée.

    Une alliance agro-industrielle au service des communautés locales

    Le projet prévoit l’extension progressive des surfaces cultivées de 15 000 hectares actuellement à 80 000 hectares à l’orée de 2026. Selon le ministère congolais de l’Agriculture, plus de 6 500 exploitants familiaux sont déjà intégrés dans des contrats de culture encadrés par l’Institut national de recherche agronomique (IRA) pour garantir des pratiques respectueuses des sols. Les coopératives reçoivent semences, intrants et encadrement technique, en contrepartie d’un prix d’achat indexé sur les références du marché international de l’huile.

    Sur le terrain, les observateurs notent une reconfiguration socio-économique rapide. À Mbota-Mbounda, village voisin du site industriel, la cheffe de groupement Nicole Mpassi constate « une raréfaction de l’exode rural des jeunes » depuis le lancement des premières plantations pilote en 2023, signe que la création de valeur agricole agit comme un facteur d’ancrage territorial. La Société nationale de distribution d’eau (SNDE) a parallèlement étendu le réseau d’adduction, financé à 60 % par les redevances locales d’Eni, améliorant ainsi les indicateurs de bien-être que scrutent bailleurs et agences onusiennes.

    L’impact attendu sur les chaînes de valeur régionales

    L’implantation de l’Agri-hub répond à un double besoin : sécuriser l’approvisionnement d’Eni en matières premières végétales et structurer un corridor logistique Pointe-Noire/Loudima apte à irriguer les corridors de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). L’Agence congolaise pour la promotion des investissements (AAPI) estime qu’à pleine capacité, la filière génèrera près de 200 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel, dont 55 % resteront captés par les acteurs locaux, des semenciers aux transporteurs ferroviaires de la Chemin de fer Congo-Océan.

    La montée en puissance d’une chaîne de valeur agricole pourrait, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, contribuer à réduire le déficit commercial alimentaire de la sous-région, tout en offrant aux pays voisins – Gabon, République centrafricaine, RDC – une source alternative de tourteaux riches en protéines pour l’élevage. Cette dimension régionale, saluée par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, renforce la stature du Congo-Brazzaville comme fournisseur de biens publics transfrontaliers.

    Enjeux diplomatiques et perspectives de coopération Sud-Europe

    Au-delà des considérations strictement économiques, l’Agri-hub Arturo Bellezza illustre une diplomatie énergétique renouvelée. L’Italie, en quête de diversification après la recomposition des flux gaziers provoquée par la crise ukrainienne, consolide ainsi sa présence en Afrique centrale. « Ce partenariat revêt une valeur symptomatique de la nouvelle géo-énergie méditerranéenne, où les biocarburants complètent désormais le gaz naturel liquéfié », analyse Silvia Colombo, chercheuse à l’Istituto Affari Internazionali.

    Pour Brazzaville, la coopération avec un major européen conforte simultanément la réputation du pays comme destination fiable des investissements, et alimente un récit souverainiste axé sur la maîtrise de la chaîne de production. L’accord de transfert de compétences signé en marge de l’inauguration prévoit l’envoi annuel de cinquante ingénieurs congolais dans les centres de recherche d’Eni à San Donato Milanese, impulsant une dynamique de montée en gamme technologique.

    Vers une souveraineté énergétique renouvelée

    À l’horizon 2030, Brazzaville espère substituer au moins 15 % de sa consommation domestique de gasoil par du HVO d’origine locale, tout en exportant un surplus vers les marchés voisins. Un objectif jugé « ambitieux mais réaliste » par le Programme des Nations unies pour le développement, pourvu que les infrastructures de stockage et le réseau routier national suivent le rythme.

    En scellant ce mariage entre champs de tournesol et raffineries de pointe, le Congo-Brazzaville affirme sa volonté de demeurer dans le peloton de tête des pays africains qui anticipent la mutation verte. Si le pari est relevé, Loudima deviendra, selon l’expression de la sénatrice Claudia Lembou, « le pivot d’une souveraineté énergétique renouvelée : agricole dans ses racines, industrielle dans ses fruits, diplomatique dans sa portée ». La boucle serait alors bouclée, consacrant l’Agri-hub Arturo Bellezza comme l’un des jalons les plus tangibles de la transition voulue par les autorités congolaises.

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