Les enjeux de perception du risque en Afrique
La question de la perception constitue un enjeu majeur au cœur des discussions lors des Assemblées Générales de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ATIDI) en 2025 à Luanda. Les participants ont débattu de la dichotomie entre la perception et la réalité des risques, qui a dominé les conversations, révélant une question centrale : comment surmonter les frais invisibles associés à la perception du risque africain ? Ce débat a été particulièrement souligné par la directrice d’un cabinet de conseil renommé qui a estimé que ce ‘coût de perception’ atteint annuellement 74,5 milliards de dollars.
L’Économie angolaise à un tournant décisif
L’Angola, pays hôte de ces discussions, a été mis en lumière par Manuel Moses, Directeur général d’ATIDI, qui a évoqué la transformation rapide de l’économie angolaise comme un paradigme de développement en Afrique. La diversification économique active de l’Angola, largement dépendante des hydrocarbures, s’intensifie par des réformes structurelles, y compris la privatisation d’entreprises clés. Des plans ambitieux comme le Propriv illustrent cette direction, en alignant les objectifs économiques avec des stratégies nouvelles de mobilisation de capital et des initiatives telles que la modernisation de la Bourse de Luanda.
Le Sénégal : Catalyste du développement régional
Le Sénégal a apporté des perspectives optimistes en partageant sa stratégie de développement à l’horizon 2050, tablant sur une croissance du PIB annoncée à 8,8 % en 2025. Cependant, cette ambition repose sur de lourds investissements en infrastructures et une politique économique agressive visant l’exploitation de nouvelles ressources comme le gaz et le pétrole. En marge de ces prévisions reluisantes, le gouvernement a entrepris des négociations avancées avec le FMI pour contenir son déficit budgétaire, réitérant son engagement à instaurer une discipline budgétaire rigoureuse.
Dépasser la perception : Vers une innovation financière collective
La table ronde a mis en avant l’innovation financière comme un outil clé pour réduire le ‘coût du risque’ perçu. John-Martin Ndaws de l’Africa Finance Corporation a mis en exergue le rôle des organisations financières africaines dans l’apaisement du risque souverain perçu, spécialité illustrée par l’émission d’obligations Samouraï. Ce paradigme appelle les institutions financières de développement à augmenter leur présence sur le continent afin de consolider la capacité de l’Afrique à attirer des financements à long terme et abordables.
La voie de l’avenir : Une perception réformée pour un continent en plein essor
Si les perceptions erronées persistent, le changement est apparent à l’horizon. Des experts, comme Dr Patrick Ndzana Olomo de la Commission de l’Union Africaine, plaident pour une réforme substantielle de l’architecture financière africaine. La réduction du ‘coût du capital’ commence par atténuer les filtres biaisés de la perception et s’incarne dans des marchés financiers transparents et crédibles. Ce recalibrage est essentiel, non seulement pour remodeler les approches en matière d’investissements, mais aussi pour inviter un dialogue continu sur l’institution potentielle d’une agence de notation africaine qui pourrait transformer la perception du risque en levier d’opportunité.