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    Marine XII, la diplomatie du gaz congolais se rêve phare africain zéro torchage

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuillet 6, 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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    Une nouvelle donne énergétique à Pointe-Noire

    Lorsque le méthanier transportant la première cargaison de gaz naturel liquéfié congolais a quitté la jetée de Pointe-Noire en février 2024, c’est bien plus qu’un flux d’hydrocarbures qui a pris la mer. Le départ du navire symbolise l’entrée du Congo-Brazzaville dans le club restreint des pays capables de livrer un GNL déclaré « zéro torchage ». À l’heure où les marchés européens recherchent des approvisionnements diversifiés et faiblement carbonés, la performance sonne comme un signal diplomatique soigneusement calibré.

    Fruit d’un partenariat public-privé entre la République du Congo et la société ENI, Marine XII a reçu dès 2022 le soutien politique du président Denis Sassou Nguesso, convaincu que l’avenir de l’or bleu africain exige un ancrage technologique rigoureux et une crédibilité environnementale constante. « Nous transformons une ressource jusque-là sous-valorisée en levier de développement national », déclarait alors le chef de l’État, soulignant l’impact de la valorisation du gaz associé sur les recettes et sur l’image du pays.

    De l’innovation technologique au label « zéro torchage »

    Le concept central du projet repose sur la capture systématique du gaz auparavant brûlé à la torche sur les champs offshore de Marine XII. L’installation d’une unité flottante de liquéfaction (FLNG) – plateforme industrielle compacte amarrée au large – permet de traiter, refroidir puis exporter le gaz sans nécessiter d’infrastructures lourdes à terre. Cette configuration modulaire réduit drastiquement les émissions de CO₂ et de méthane, répondant aux standards recommandés par l’Agence internationale de l’énergie.

    La prouesse, saluée par plusieurs observateurs internationaux, s’appuie sur des compresseurs de dernière génération, un circuit clos de réinjection des gaz résiduels et une gestion numérique en temps réel. Selon ENI, le taux de torchage sera inférieur à 0,1 %, seuil considéré comme nul par les méthodologies actuelles de reporting climat. L’initiative illustre la capacité de l’ingénierie italienne et de l’expertise congolaise à conjuguer optimisation économique et responsabilité écologique.

    Diplomatie climatique et sécurisation des marchés européens

    La chronologie du projet n’est pas fortuite. Dans le sillage des tensions gazières liées au conflit en Ukraine, Bruxelles a lancé le plan REPowerEU afin de diversifier ses sources d’approvisionnement. Le Congo, géographiquement proche de l’Atlantique et doté de réserves estimées à 284 milliards de mètres cubes, s’est rapidement positionné comme interlocuteur fiable. La négociation d’accords à long terme, combinée à l’engagement « zéro torchage », renforce l’argument de la durabilité, élément scruté par les régulateurs et les consommateurs européens.

    À Brazzaville, le ministère des Affaires étrangères évoque une « diplomatie du gaz responsable », concept articulant efforts climatiques, diversification économique et coopération Nord-Sud. « Notre crédibilité dépend de notre capacité à joindre le geste à la parole sur le climat », confie un haut fonctionnaire congolais, rappelant que le pays abrite également une partie du bassin du Congo, second puits de carbone mondial après l’Amazonie.

    Retombées macroéconomiques et impact social localisé

    Sur le plan interne, Marine XII s’inscrit dans la stratégie nationale pour l’accélération et la diversification économique. Les recettes attendues – estimées à 1 milliard USD par an à maturité – devraient alimenter le budget de l’État, dynamisant les programmes d’infrastructures et les projets de transition énergétique domestique, notamment l’électrification rurale. Le projet ambitionne en parallèle de former plus de 1500 techniciens et ingénieurs congolais, consolidant un vivier de compétences exportables au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.

    À Pointe-Noire, l’implantation de prestataires locaux – fromagers, services logistiques, PME de maintenance – illustre le concept de contenu local cher aux autorités. Le directeur général congolais des Hydrocarbures rappelle que « chaque mégawatt-heure exporté doit générer un effet multiplicateur sur le tissu économique national ». Cette volonté de coupler gains financiers et ancrage territorial demeure au cœur de l’acceptabilité sociale du projet.

    Effet d’entraînement régional et leadership continental

    Marine XII pourrait devenir une vitrine pour les États voisins, confrontés à la double nécessité de monétiser leur gaz et de réduire les émissions fugitives. Déjà, la République démocratique du Congo, le Gabon et l’Angola ont entamé des discussions exploratoires avec ENI et d’autres opérateurs afin de répliquer le schéma FLNG dans leur zone économique. L’Union africaine, dans son agenda énergétique 2040, mentionne désormais explicitement la lutte contre le torchage comme priorité stratégique.

    Le Congo, pour sa part, se positionne en hôte de conférences techniques régionales, ambitionnant de fédérer les ministères des Hydrocarbures autour de standards partagés. Cette posture proactive, facilitée par la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, conforte une image de facilitateur, tout en ouvrant des perspectives de marchés de services pétroliers pour les entreprises congolaises.

    Défis résiduels et feuille de route 2030

    Toute avancée s’accompagne de défis. Le maintien d’une certification « zéro torchage » imposera un suivi métrologique continu, à la hauteur des exigences des bailleurs internationaux. Les autorités pétrolières congolaises planchent, avec l’appui de partenaires techniques, sur un cadre réglementaire robuste, aligné sur les recommandations de la Banque mondiale et sur les protocoles de l’Initiative pour la transparence des industries extractives.

    Par ailleurs, la question de la diversification de la demande demeure centrale. Si l’Europe constitue aujourd’hui la destination privilégiée, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique latine manifestent un intérêt croissant pour un GNL africain à faible empreinte carbone. Brazzaville envisage également de réserver une part de la production à l’industrialisation domestique – engrais, pétrochimie, production d’électricité – afin d’éviter la dépendance vis-à-vis des cycles conjoncturels internationaux.

    En filigrane, le pays cultive une ambition plus large : inscrire l’exploitation gazière dans un récit de développement durable cohérent, associant la préservation des forêts équatoriales, la montée en puissance des énergies renouvelables et la création d’emplois qualifiés. À cet égard, Marine XII ne saurait être qu’une étape, mais elle représente déjà un jalon structurant de la feuille de route vers 2030.

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