Unification de la gouvernance sous un nouvel aegis
Le 19 juin 2025 marque un tournant pour Maroc Telecom, symbole de la déréglementation et de l’innovation dans le secteur des télécommunications au Maghreb. En effet, l’entreprise a annoncé l’adoption d’une nouvelle structure de gouvernance, passant d’un modèle dualiste, composé d’un Directoire et d’un Conseil de Surveillance, à un Conseil d’Administration unique. Selon les dires de l’entreprise, ce choix stratégique est motivé par la volonté de renforcer la cohérence ainsi que l’efficacité décisionnelle du groupe. Cependant, derrière cette initiative annoncée sur la place publique, se cache une série d’interrogations sur les véritables raisons de cette transformation.
La continuité malgré le changement de façade
Ce Conseil d’Administration nouvellement constitué est en réalité une continuité de l’ancien Conseil de Surveillance, puisque ses membres ont tous été reconduits. Le maintien de la ligne directrice antérieure sous couvert de reforme pourrait indiquer une volonté de conserver les équilibres de pouvoir existants. À la tête de cette nouvelle structure, Mohamed Benchaâboun, déjà Président du Directoire, devient également Directeur Général, centralisant ainsi davantage le pouvoir exécutif dans sa personne.
Des réformes en ligne avec les standards internationaux ?
Le communiqué officiel de Maroc Telecom met en avant que cette décision est en alignement avec les ‘meilleures pratiques internationales’. Toutefois, l’absence de renouvellement significatif des instances laisse certains observateurs sceptiques face à la portée réelle de cette réforme. Beaucoup y voient davantage une reconfiguration qu’un véritable renouveau. Cette action suffit-elle à moderniser la gouvernance sans nouvelles figures ou idées directrices ?
Défis contemporains pour un acteur historique de la télécommunication
Dans le contexte actuel, Maroc Telecom doit naviguer dans des eaux de plus en plus tumultueuses. La concurrence avec les opérateurs OTT, le déploiement de la 5G, ainsi que les pressions inhérentes à l’inclusion numérique et à la régulation régionale constituent autant de défis pour ce mastodonte des télécommunications. Dès lors, la question demeure en suspens : la réforme de gouvernance annoncée est-elle une démarche suffisante pour relever ces défis ou résulte-t-elle de l’ambition de renforcer l’influence des cercles dirigeants sans revisiter les fondements stratégiques de l’entreprise ?