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    Monnaie du sang: l’Est congolais implore la paix

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 30, 20254 Mins de Lecture
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    Komanda endeuillée, la communauté internationale interpellée

    Le rugissement sourd des machettes a une nouvelle fois résonné dans l’Ituri. Dans la nuit du 29 au 30 juin, quarante-neuf fidèles, dont neuf enfants, ont succombé sous les coups d’assaillants affiliés aux Allied Democratic Forces. À 1 h du matin, la petite église de Komanda, bondée de paroissiens réunis pour une veillée de prière, est brusquement devenue le théâtre d’une violence inouïe. Les assaillants n’ont laissé que peu de répit avant de mettre le feu aux habitations voisines, entraînant des déplacements de population supplémentaires dans une région déjà exsangue.

    Au lendemain du massacre, les messages de condoléances ont afflué: le pape Léon XIV a évoqué « le sang des martyrs, semence de paix », tandis que la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a déploré « une violation grave du droit international humanitaire » (ONU 2024). Washington a, pour sa part, rappelé que l’ADF, désormais estampillée « ISIS-DRC », figure depuis 2021 sur la liste américaine des organisations terroristes (Département d’État 2024).

    Une matrice jihadiste à la croisée des frontières

    Longtemps considérée comme une rébellion ougandaise cantonnée à la forêt de Beni, l’ADF s’est muée, à partir de 2019, en franchise provinciale du soi-disant « califat » (Open Doors 2025). Ses réseaux de financement, mêlant orpaillage artisanal, commerce du bois et cryptomonnaies, entretiennent un flux constant d’armes légères vers l’Est congolais. L’imbrication d’éléments étrangers – kényans, rwandais ou tanzaniens – confère au mouvement une malléabilité qui rend sa traque particulièrement délicate pour les forces armées congolaises.

    La cible prioritaire demeure la population chrétienne majoritaire, instrumentalisée comme vecteur de terreur. La rhétorique propagée sur les canaux clandestins de l’État islamique présente Ituri et Nord-Kivu comme des « wilayat » potentielles, appelant les sympathisants à y joindre le jihad global. Cette dimension idéologique explique la brutalité extrême employée lors d’attaques contre des lieux de culte, conçues pour maximiser l’impact psychologique autant que médiatique.

    Défis sécuritaires: de l’urbanité protégée aux campagnes délaissées

    Sur le terrain, les Forces armées de la RDC (FARDC) concentrent leurs ressources autour de Goma et de grands axes routiers afin de contenir les rebelles du M23. Le corollaire est un vide sécuritaire criant dans les zones rurales, transformées en sanctuaire pour l’ADF. Les rotations conjointes FARDC-MONUSCO, trop rares et souvent annoncées, peinent à surprendre des groupes mobiles connaissant chaque repli de la forêt équatoriale.

    Les observateurs militaires insistent toutefois sur les progrès récents en matière de renseignement: vols de drones tactiques, géolocalisation d’appels téléphoniques, coopération accrue avec la Force de l’Afrique de l’Est (EACRF). Mais ces améliorations demeurent insuffisantes sans une remontée rapide des informations communautaires. « Les villageois hésitent à partager les indices, craignant des représailles », confie un officier congolais sous couvert d’anonymat.

    Le bal diplomatique: convergences et limites

    L’assaut de Komanda a servi de piqûre de rappel au Conseil de sécurité, où les discussions sur le retrait progressif de la MONUSCO étaient déjà avancées. Paris, Londres et Pékin ont unanimement condamné l’attaque, tout en réitérant la nécessité d’un transfert responsable des responsabilités sécuritaires vers Kinshasa. De son côté, Washington envisage un appui logistique ciblé, allant de la fourniture de moyens de vision nocturne à la formation au déminage.

    La diplomatie congolaise mise sur cette solidarité renouvelée pour convaincre les bailleurs d’augmenter les enveloppes du Fonds pour la consolidation de la paix. Parallèlement, l’Initiative de Luanda, facilitée par l’Angola et soutenue par l’Union africaine, tente de désamorcer la rivalité entre Kigali et Kinshasa, rivalité dont l’ADF profite objectivement. Un diplomate ougandais résume: « Tant que les voisins se soupçonnent, la frontière restera poreuse ».

    Résilience des communautés et impératif de gouvernance

    Au-delà des arsenaux et des résolutions, la stabilisation de l’Est congolais passe par la restauration d’une présence étatique crédible. L’enregistrement civil, l’accès à la justice de proximité, la réhabilitation des routes agricoles et le paiement régulier des soldats constituent autant de briques indispensables à la confiance retissée. « La neutralisation de l’ADF n’est pas qu’une question militaire; c’est une équation de développement », souligne la professeure Esther Kalume, politologue à l’Université de Kisangani.

    Malgré la douleur, les paroisses de Komanda ont repris les célébrations sous des tentes de fortune. Des comités de vigilance nocturne se sont formés, et les jeunes, souvent tentés par les groupes armés, s’engagent dans des coopératives de cacao soutenues par l’Agence française de développement. Ces initiatives locales, encore embryonnaires, témoignent d’une volonté de ne pas sombrer dans la fatalité et de transformer la tragédie en catalyseur de cohésion sociale.

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