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    Nigeria: Réinsérer les ex-Boko Haram, un défi

    De Centrafrique Newsnovembre 18, 20254 Mins de Lecture
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    Ce qu’il faut retenir

    Depuis 2016, l’opération Safe Corridor offre aux ex-combattants de Boko Haram et de l’ISWAP une voie de sortie. Déradicalisation, formation et suivi communautaire dessinent un second front décisif pour contenir une insurrection encore active dans le nord-est nigérian.

    Le gouvernement fédéral revendique plus de 100 000 redditions depuis 2021. Pourtant, la réintégration ne se décrète pas: ex-bourreaux, victimes et autorités locales doivent composer avec la peur, la stigmatisation et l’incertitude d’une paix qui reste fragile.

    Au cœur du programme Safe Corridor

    Installé dans le camp militaire de Mallam Sidi, le programme fédéral associe soldats, psychologues, imams et éducateurs. Pendant six mois, les repentis suivent des cours de civisme, d’alphabétisation, d’artisanat et bénéficient d’un accompagnement psychosocial rigoureux.

    À la sortie, chaque bénéficiaire reçoit un certificat et un modeste pécule. L’armée remet ensuite le dossier au « modèle de Borno », une structure civile soutenue par le gouverneur Babagana Zulum qui organise le retour progressif dans les localités d’origine.

    Si les bailleurs internationaux financent les infrastructures, Abuja conserve la direction politique du processus. Un officier basé à Maiduguri confie que « le succès sécuritaire dépend de la confiance montrée aux communautés ». Sans adhésion locale, le risque de re-basculer demeure élevé, reconnaît-il.

    Témoignages de repentis à Bama

    Dans l’atelier de fortune qu’il a bâti à Bama, Kachalla rabote des planches sous un soleil abrasif. « Je portais un fusil, maintenant je tiens un marteau », sourit-il. Le charpentier dit craindre davantage les regards que l’armée désormais lointaine.

    Sa compagne, Bintugana, libérée des forêts de Sambisa, assure qu’ils « n’ont plus envie de fuir ». Les deux enfants nés dans le maquis fréquentent l’école publique. Leur intégration reste cependant suspendue au pardon implicite accordé par leurs voisins.

    Ali Dawud, chef traditionnel de quartier, admet que l’amertume subsiste. « Des familles ont perdu des proches, comment oublier ? » interroge-t-il. Pourtant, il souligne la discipline des nouveaux arrivants : respect du couvre-feu, participation aux réunions communautaires et versement régulier de taxes locales.

    Rôle des acteurs religieux et civils

    Pour Mustapha Ali, professeur de théologie à l’université de Maiduguri, la clé réside dans « la reconstruction spirituelle ». Il reçoit vingt repentis à la fois, relit avec eux des versets sur la miséricorde et déconstruit l’approche violente prêchée par Abubakar Shekau.

    En parallèle, la fondation El-Amin emploie d’anciens captifs comme médiateurs culturels. Leur expérience personnelle facilite le dialogue et oppose une narration de tolérance aux discours clandestins que certains émettent encore via des applications cryptées.

    Les ONG internationales complètent le dispositif par des stages en agriculture, couture ou mécanique. Quarante pour cent des ex-combattants sortent analphabètes ; apprendre à lire leur fiche de paie ou à tenir un registre des récoltes devient un geste de citoyenneté, expliquent les formateurs.

    Impact sur les communautés d’accueil

    À Bama, Monguno ou Dikwa, le marché local profite déjà d’une main-d’œuvre bon marché. Les carcasses de véhicules militaires sont recyclées en brouettes, les briqueteries tournent à plein régime et la production d’oignons reprend, renforçant la sécurité alimentaire régionale.

    Pourtant, les veuves de la crise exigent réparation avant d’accepter les anciens insurgés sur la place du village. Un fonds d’indemnisation de 150 millions de nairas permet déjà de financer des micro-projets dirigés par des victimes, limitant la rancœur ouverte.

    Les autorités religieuses multiplient aussi les « sermons de réconciliation » du vendredi. Dans la mosquée centrale de Maiduguri, l’imam Zanna Lawan aligne des messages de pardon sur les radios communautaires en haoussa et kanouri, insistant sur la responsabilité collective de reconstruire une coexistence pacifique.

    Défis sécuritaires toujours présents

    Malgré ces avancées, les cellules de l’ISWAP conservent une capacité de nuisance le long du lac Tchad. Les enlèvements de civils sur les axes routiers Gamboru et Gwoza rappellent que l’économie de la terreur n’est pas totalement démantelée.

    Le gouverneur de Borno réclame donc l’extension de la présence militaire et un renforcement de la coopération transfrontalière avec le Niger, le Tchad et le Cameroun. « Nous ne pouvons gagner la paix si nos voisins restent des sanctuaires », a-t-il averti à Abuja.

    Et après ?

    Pour Chita Nagarajan, ex-directrice du Centre des civils dans les conflits, la réinsertion doit se lire sur une décennie. « Tant que l’école, l’eau et l’emploi manqueront, l’idéologie violente trouvera du terreau », prévient-elle.

    Le gouvernement de Muhammadu Buhari a déjà prolongé Safe Corridor jusqu’en 2026 et promet d’y ajouter des modules de formation numérique. Objectif: anticiper un marché du travail transformé par la technologie et détourner la jeunesse d’une possible récidive militaire.

    Sur la place bouillonnante de Maiduguri, une vendeuse de haricots résume l’espoir commun : « S’ils posent les armes pour de bon, nous aussi, nous déposerons la colère ». Entre rédemption individuelle et reconstruction collective, le nord-est nigérian joue désormais la montre.

    Boko Haram Chita Nagarajan Mustapha Ali Réinsertion Safe Corridor
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