Close Menu
    Derniers Articles

    Congo carbone : la Cdn 3.0 veut lever 8,9 Mds$

    Accord RDC-Rwanda : Décryptage d’une paix inédite

    Slam et droits humains: un festival qui pulse à Brazza

    Facebook YouTube X (Twitter) TikTok
    centrafrique.news
    • Accueil
    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport
    Facebook YouTube RSS X (Twitter) TikTok
    centrafrique.news
    • Accueil
    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport
    Éducation

    Nouadhibou: l’école qui retient les rêves d’exil

    De Centrafrique Newsnovembre 20, 20255 Mins de Lecture
    Partagez Facebook Twitter Pinterest Copy Link Telegram LinkedIn Tumblr Email
    Partagez
    Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email

    Ce qu’il faut retenir

    Nouadhibou est devenu un carrefour pour les Africains voulant gagner les Canaries. Dans cette ville, une école fondée par des migrants offre désormais aux enfants la possibilité d’apprendre le français et l’arabe plutôt que de suivre leurs parents sur les routes périlleuses.

    Alors que l’Europe renforce ses contrôles, la Mauritanie endosse un rôle clé dans la régulation des passages. Les familles hésitent entre tenter la mer ou s’ancrer. L’établissement, soutenu par l’Organisation de soutien aux migrants, devient un test grandeur nature pour la résilience éducative.

    Nouadhibou, carrefour migratoire sous surveillance

    Frontalière du Sahara marocain et à cinq jours de pirogue des Canaries, la ville attire vendeurs de poisson, dockers et passeurs. Depuis 2024, des patrouilles mixtes mauritano-espagnoles sillonnent la côte, réduisant de moitié les départs recensés entre janvier et août 2025.

    La pression policière pousse désormais certains parents à se sédentariser temporairement. Sans carte de résidence, ils vivent de petits boulots dans la pêche ou le bâtiment. Les enfants, longtemps invisibles, apparaissent comme les premiers bénéficiaires potentiels d’une stabilisation, même fragile.

    La petite école des possibles

    Installée dans un modeste immeuble à étage, l’école aligne trois salles aux murs pastel, des bancs récupérés et un tableau partagé. Elle scolarise des enfants venus du Sénégal, du Mali, du Cameroun ou de la Guinée-Bissau, souvent pour la première fois depuis des mois.

    Blanche, enseignante camerounaise, combine alphabet latin, calculs en arabe et chants wolof afin de maintenir l’attention. Elle résume sa méthode ainsi : « multiplier les ponts linguistiques pour que chaque élève se sente chez lui, même à des centaines de kilomètres du village natal ».

    La direction reconnaît néanmoins la fatigue psychologique de certains élèves. Beaucoup ont traversé le conflit au Sahel ou les checkpoints du Maghreb. Des ateliers d’expression artistique, financés par une ONG espagnole, servent de soupape. Des psychologues bénévoles passent deux fois par semaine.

    Modèle économique: des frais symboliques

    Chaque famille verse 600 ouguiyas, environ 13 euros, couvrant partiellement le loyer et le salaire symbolique des huit encadreurs. Le reste dépend de dons alimentaires et de sacs de ciment offerts par des mareyeurs locaux, soucieux de garder une main-d’œuvre disponible.

    Pour la rentrée 2025, seuls 80 élèves se sont inscrits, contre 250 l’an passé. La flambée des loyers à Nouadhibou et la demande persistante des passeurs pour embarquer « avant l’hiver » pèsent lourd. « Nos salles résonnent d’absences », souffle la présidente Amsatou Vepouyoum.

    Scénarios: rester, repartir ou s’intégrer

    Les équipes pédagogiques distinguent trois trajectoires. Certains enfants repartent soudain vers le nord, suivant une famille relancée par un passeur. D’autres s’ancrent et rejoignent progressivement le système public mauritanien. Un troisième groupe envisage un retour au pays d’origine une fois un pécule constitué.

    Pour augmenter la seconde option, l’école a noué un partenariat avec l’inspection académique. Les certificats délivrés permettront, dès juin, l’accès direct au collège public. « Si l’on valide ce sas, on freine l’exil », estime Sahid Moluh, directeur, qui plaide pour des manuels officiels.

    Et après ? Vers un réseau éducatif transsaharien

    Dakar, Bamako et Yaoundé observent l’initiative. Des associations de la diaspora imaginent déjà des antennes mobiles le long de la route Atlantique. L’idée : uniformiser les programmes pour que l’enfant, même mobile, garde un fil pédagogique qui dépasse les frontières et les saisons.

    Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés soutient le concept d’« écoles-escales » depuis 2023. Des fonds pourraient être débloqués pour la formation d’enseignants multilingues et l’achat de tablettes hors-ligne. Nouadhibou servirait alors de laboratoire grandeur nature pour l’ouest du continent.

    Sur place, les habitants y voient aussi un pari économique. Un enfant scolarisé signifie des dépenses locales en fournitures, nourriture ou habillement. Pour la municipalité, qui négocie un prêt avec la Banque mondiale pour moderniser le port, l’argument social devient un atout diplomatique.

    « Le jour où nos enfants liront Hugo et chanteront en hassanya, la ville aura changé », sourit un pêcheur sénégalais croisé devant l’école. Son bateau reste amarré, faute de gasoil, mais il dit préférer « investir dans les cahiers plutôt que dans les gilets de sauvetage ».

    Reste que l’équation demeure fragile. Si la route des Canaries se fermait totalement, Nouadhibou deviendrait ville de destination, pas seulement d’attente. Les autorités travaillent déjà à un plan urbain incluant des classes supplémentaires, preuve que l’école des migrants façonne les politiques publiques.

    Dans un contexte panafricain où l’éducation des enfants en transit concerne également Brazzaville, Pointe-Noire ou Libreville, l’expérience mauritanienne rappelle qu’un cahier peut peser plus qu’un passeport. Et qu’une simple salle louée à l’étage peut, parfois, retenir les rêves d’exil en haute mer.

    Le point juridique et économique

    Le droit mauritanien n’interdit pas la scolarisation des mineurs sans papiers, mais exige une notification au wali. Dans les faits, la procédure reste floue. Des juristes locaux militent pour un décret clarifiant l’obligation d’accueil, arguant qu’investir aujourd’hui évite des coûts sociaux demain. Un projet de bourse locale est envisagé.

    Canaries ÉducationCongo Mauritanie migrants Nouadhibou
    Partagez Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email Copy Link
    Article PrécédentCIRGL : Tshisekedi promet une ère de stabilité
    Prochain Article Nouadhibou : l’école qui freine l’exode

    Articles similaires

    Allemand au Congo : des lauréats ouvrent la voie

    novembre 29, 2025

    Savoir chinois, essor congolais : 600 cadres formés

    novembre 27, 2025

    Nouadhibou : l’école qui freine l’exode

    novembre 21, 2025
    Publicité
    Derniers Articles

    Congo carbone : la Cdn 3.0 veut lever 8,9 Mds$

    Accord RDC-Rwanda : Décryptage d’une paix inédite

    Slam et droits humains: un festival qui pulse à Brazza

    Mort d’Anicet Ekane : le Cameroun en ébullition

    Facebook YouTube X (Twitter) TikTok RSS

    Actualités

    • Politique
    • Économie
    • Éducation
    • Environnement
    • Santé
    • Culture
    • Sport

    Actualités

    • Qui Sommes-Nous ?
    • Code d'Éthique
    • Demande de Correction
    • Publicité
    • Contact

    Articles Récents

    Congo carbone : la Cdn 3.0 veut lever 8,9 Mds$
    Accord RDC-Rwanda : Décryptage d’une paix inédite
    Slam et droits humains: un festival qui pulse à Brazza

    Articles les plus lus

    Brazzaville séduit : master-class XXL pour jeunes entrepreneurs et PME
    Fortunes africaines: la ruée vers les family offices
    Crise de l’Est: Bruxelles veut fédérer l’Europe

    Centrafrique News 2025 – Tous Droits réservés.

    • Données Personnelles
    • Conditions Générales d'Utilisation
    • Accessibilité
    • Cookies

    Tapez vos mots clés et séléctionnez Entrée pour lancer la recherche. Appuyez Esc pour annuler.