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    ONG, ces géants fatigués : chronique d’un retrait discret sur la scène globale

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 3, 2025Aucun commentaire5 Mins de Lecture
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    De l’ivresse des années 1990 à la gueule de bois contemporaine

    Le tournant du siècle fut, pour les organisations non gouvernementales internationales, un moment d’expansion sans précédent. Portées par l’euphorie de l’après-Guerre froide, elles bénéficiaient d’une rhétorique triomphale portée par Kofi Annan, pour qui le XXIᵉ siècle serait celui des ONG. Amnesty International, Greenpeace ou encore Oxfam incarnaient alors une société civile globale capable d’infléchir la conduite des États, comme en attestent la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel ou la Convention des Nations unies contre la corruption. Pourtant, deux décennies plus tard, les indicateurs signalent un net ralentissement : la croissance du nombre d’ONG internationales n’a pas dépassé 5 % entre 2010 et 2020, révélant l’épuisement d’un modèle fondé sur une relation de confiance avec les donateurs publics et l’opinion.

    Quand la confiance s’effrite et que la réputation vacille

    Dans plusieurs enquêtes d’opinion menées depuis une dizaine d’années, les citoyens se disent désormais plus enclins à accorder leur crédit au secteur privé qu’aux ONG. Les scandales d’inconduite, qu’ils relèvent d’abus sexuels ou de fraudes financières, ont nourri un soupçon d’opacité et de recherche d’intérêt propre. L’affaire ayant éclaboussé Oxfam à Haïti, puis en République démocratique du Congo, a agi comme un catalyseur médiatique, affectant par contagion l’ensemble du milieu associatif. En parallèle, la concurrence pour les ressources a poussé certaines structures à courtiser donateurs et caméras avec un zèle jugé parfois mercantile. Ce décalage entre vocation altruiste proclamée et pratiques perçues comme gestionnaires contribue à brouiller un positionnement longtemps fondé sur la seule légitimité morale.

    La contre-offensive des États et la reprise en main normative

    À la défiance sociétale s’ajoute l’affirmation d’un réflexe souverainiste. Plus de 130 juridictions ont adopté, depuis le milieu des années 1990, des législations restreignant l’accès des ONG étrangères au territoire ou conditionnant leurs financements. La « loi sur les agents de l’étranger » adoptée à Moscou fit école, inspirant des dispositifs analogues en Europe centrale, en Asie ou en Afrique. Pour des gouvernements soucieux de préserver la cohésion nationale, ce recentrage s’inscrit dans une stratégie plus large de maîtrise de l’information et de canalisation des influences exogènes, perçues comme susceptibles de favoriser des changements politiques abrupts. Dans nombre de capitales, la délivrance de services sociaux par des ONG reste tolérée, mais leur capacité d’interpellation sur les droits humains ou l’environnement se trouve étroitement balisée.

    Austérité budgétaire et philanthropie sous tension

    Le ralentissement économique consécutif aux crises sanitaires et géopolitiques pèse lourdement sur l’aide publique au développement. Les grandes économies occidentales réorientent leurs crédits vers des priorités domestiques, comprimant un flux financier qui irrigua longtemps la société civile transnationale. Là où les lignes budgétaires se maintiennent, elles sont souvent réallouées à des organismes multilatéraux pour des raisons d’efficacité comptable. Les fondations privées tentent certes de pallier ces coupes, mais leurs dotations subissent, elles aussi, la volatilité des marchés. De Nairobi à New Delhi, nombre d’ONG annoncent des plans de réduction d’effectifs, voire des fermetures, alimentant un cercle vicieux dans lequel l’amenuisement des capacités opérationnelles nourrit l’idée d’une perte d’utilité.

    Vers une recomposition de l’écosystème de la solidarité

    Face à ces vents contraires, le secteur explore de nouveaux schémas. L’ancrage local, d’abord, redéfinit la gouvernance en transférant aux partenaires du Sud la maîtrise des décisions et des budgets. Cette ‘localisation’ répond autant à l’exigence d’efficacité qu’à celle de légitimité, les ONG devenant catalyseurs plutôt que prestataires. Ensuite, les alliances hybrides avec le secteur privé se multiplient : entreprises à mission, fonds à impact et initiatives de responsabilité sociétale y voient l’occasion d’articuler profit et bien commun. Enfin, les outils numériques de collecte directe – du crowdfunding aux plates-formes de transfert instantané – ouvrent la perspective d’un financement désintermédié, moins dépendant des arbitrages publics.

    Perspective africaine : coopération constructive et souveraineté solidaire

    Sur le continent africain, plusieurs gouvernements privilégient une approche partenariale qui concilie impératifs de souveraineté et ouverture aux compétences externes. À Brazzaville, par exemple, les autorités encouragent un dialogue régulier entre ministères techniques, ONG locales et bailleurs multilatéraux afin de coordonner l’action sanitaire et environnementale. Cette méthode, fondée sur la complémentarité, témoigne de la possibilité d’un modus vivendi où la société civile contribue à l’effort de développement national sans empiéter sur la prérogative politique. De telles expériences invitent à nuancer le récit d’un retrait uniforme et offrent des pistes de gouvernance partagée susceptibles d’inspirer d’autres régions.

    Le futur immédiat d’un acteur en quête de légitimité renouvelée

    Si l’âge d’or des ONG paraît révolu, leur disparition n’est ni souhaitable ni inéluctable. La valeur ajoutée d’un tiers non étatique, capable de mobiliser l’expertise de terrain, demeure indispensable aux Nations unies comme aux bailleurs bilatéraux. La singularité du moment réside plutôt dans l’obligation de repenser les ressorts de la légitimité : transparence radicale, responsabilité ascendante envers les communautés bénéficiaires et innovations financières ajustées aux cycles économiques. En acceptant de se transformer, le secteur peut retrouver sa capacité à agir comme force d’amorce plutôt que de simple protestation. À défaut, le vide laissé profitera à d’autres acteurs – entreprises, coalitions informelles ou agences étatiques – redessinant, au détriment du pluralisme, le paysage de la gouvernance mondiale.

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