Ce qu’il faut retenir
Le lancement du Réseau pour la recherche sur la transition énergétique en Afrique centrale à Brazzaville a immédiatement débouché sur une conférence scientifique au Centre d’excellence d’Oyo, dans la Cuvette. Des universitaires venus de plusieurs continents y ont confronté expériences, projets et savoir-faire sur les énergies renouvelables.
La directrice exécutive du centre, le Dr Maryse Nkoua Ngavouka, a insisté sur la mutualisation des solutions face aux défis communs. Les interventions ont mis en avant le biogaz et le solaire photovoltaïque comme premières briques d’une transition énergétique concrète et inclusive pour la sous-région.
ReTEAC rassemble à Brazzaville
Le Réseau pour la recherche sur la transition énergétique en Afrique centrale, fraîchement présenté à Brazzaville, se veut une plate-forme d’étude, de partage et de coopération autour des problématiques énergétiques régionales. Sa création ouvre une dynamique nouvelle, centrée sur la production scientifique conjointe et le transfert de résultats vers les décideurs.
En rassemblant dès son lancement des chercheurs d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine, ReTEAC illustre la volonté de mettre la science au service de la résilience économique et environnementale. Le relais donné à Oyo marque la complémentarité entre la capitale politique et les laboratoires de terrain.
Le Centre d’excellence d’Oyo prend le relais
Situé dans le département de la Cuvette, le Centre d’excellence pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique d’Oyo dispose d’infrastructures adaptées à l’expérimentation et à la formation. Le lieu s’est transformé en carrefour scientifique, offrant salles de prototypage, laboratoires et espaces de démonstration.
Dr Maryse Nkoua Ngavouka a rappelé que l’objectif premier reste le renforcement de compétences. Selon elle, « si nous avons quasiment les mêmes problèmes, nous pouvons donc partager les mêmes solutions », soulignant l’importance des approches interdisciplinaires et de l’apprentissage par l’action.
Les sessions ont couvert la conception de programmes de recherche appliquée, la sécurisation de financements et la diffusion de bonnes pratiques auprès des communautés. Cette immersion collective vise à raccourcir le délai entre la conception d’une innovation et son déploiement sur le terrain.
Biogaz, un levier accessible
Venue du Brésil, la contribution d’Alessandre Sanches Peteira a mis en lumière le potentiel du biogaz. Le spécialiste voit dans cette technologie une solution abordable, apte à valoriser les déchets organiques et à fournir de l’énergie propre dans les zones urbaines comme rurales.
Selon lui, « le biogaz est une des solutions en matière de transition énergétique. Il est accessible à tous ». Cet argument séduit les membres du réseau, désireux de promouvoir des filières pouvant être rapidement maîtrisées par les populations locales et génératrices d’opportunités économiques.
Les discussions ont porté sur la standardisation des unités de méthanisation, l’entretien simplifié des installations et la formation de techniciens capables d’en assurer la pérennité. Les chercheurs conviennent que l’appropriation communautaire reste la clé d’un déploiement viable.
Photovoltaïque et réseaux de recherche
Le solaire photovoltaïque occupe également une place de choix. Plusieurs projets pilotes ont été détaillés, allant des micro-centrales aux kits domestiques. Les participants ont passé en revue les récents progrès dans le rendement des cellules et la gestion du stockage.
Professeure associée à l’université de Sterling, Kathryn Jeffrey a insisté sur l’importance des réseaux de recherche pour consolider ces avancées. S’inspirant de l’initiative scientifique sur le Bassin du Congo, elle a plaidé pour des partenariats fructueux capables d’élargir les perspectives de financement et de collaboration.
Les échanges ont souligné la valeur ajoutée de la mise en commun des données de terrain, des méthodologies et des évaluations d’impact. Les chercheurs s’accordent sur la nécessité d’une cartographie partagée des projets afin d’éviter les doublons et d’optimiser les ressources.
Et après ? Vers plus d’innovation
Au terme de la conférence, les participants envisagent de formaliser un calendrier d’ateliers techniques, de stages doctoraux et de publications conjointes. L’idée est de transformer l’élan actuel en un programme structuré, suivi et mesurable.
Le Centre d’excellence d’Oyo se positionne comme incubateur d’initiatives. En abritant régulièrement de tels événements, il ambitionne de stimuler l’innovation locale et de renforcer l’expertise nationale dans les énergies renouvelables, tout en soutenant les priorités régionales.
La trajectoire tracée mise sur un dialogue permanent entre chercheurs, institutions publiques et partenaires privés. Les participants repartent avec un même mot d’ordre : consolider les synergies pour accélérer une transition énergétique durable, inclusive et porteuse de développement pour l’Afrique centrale.
