Un marché de l’emploi saturé
Le marché de l’emploi en République du Congo représente un défi majeur pour la jeunesse diplômée. Les jeunes se retrouvent souvent face à un horizon professionnel bouché après leurs études universitaires, phénomène exacerbé dans les grandes villes comme Brazzaville et Pointe-Noire. Cette situation instille un sentiment général d’anxiété parmi ces jeunes, cherchant désespérément à traduire leurs diplômes en opportunités concrètes.
Déconnexion entre formations et marché
Les formations universitaires, bien qu’essentielles, souffrent souvent d’un décalage significatif par rapport aux besoins réels du marché. Les employeurs regrettent le manque de compétences pratiques parmi les jeunes diplômés et se montrent réticents à embaucher sans formation supplémentaire coûteuse. Cette inadéquation contribue de façon significative à la crise de l’emploi actuel. Préstance Louba, une jeune diplômée en ressources humaines, souligne ce manque de préparation pratique, partagé par de nombreux de ses pairs.
L’auto-emploi comme solution
Face au manque de perspectives, de nombreux jeunes congolais décident de créer leur propre emploi. L’auto-emploi, souvent nourri par les secteurs numériques et informels, devient une alternative viable, quoique souvent précaire. Promesse, un jeune Congolais ayant établi son propre point de vente téléphonique, illustre cette tendance croissante entre débrouillardise et autonomie.
Les inégalités géographiques
Les inégalités régionales amplifient également les difficultés d’accès à l’emploi stable. En dehors des centres urbains, le manque de structures capables de recruter constitue une entrave supplémentaire, contraignant les jeunes, comme Yasmine, à migrer vers les villes pour rechercher des opportunités.
Rôle de l’État et perspectives
Si l’auto-emploi offre une certaine résilience, il ne constitue pas une réponse durable au défi national de l’emploi des jeunes. Selon la sociologue Ursul, l’État pourrait remédier à cette situation par des politiques plus ciblées et des investissements dans la formation pratique et l’accompagnement à la création d’entreprise. Bien que des initiatives gouvernementales aient vu le jour, leur impact reste limité et tâtonnant, laissant encore beaucoup de jeunes dans l’attente de solutions plus concrètes et pérennes.