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    Rails turcs et fer congolais : mariage stratégique

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 20, 20254 Mins de Lecture
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    Une signature à forte portée géoéconomique

    Bras levés et stylos suspendus, les dirigeants du Chemin de fer Congo-Océan (Cfco) et du groupe turc Ulsan Mining Congo ont donné le ton, le 18 juillet à Brazzaville, à une entente que les observateurs classent déjà parmi les jalons majeurs de la diplomatie économique congolaise. Évaluée à plus de 737 millions d’euros, la convention relative à la réhabilitation de la ligne Mayoko-Pointe-Noire concentre trois ambitions : résorber le goulet d’étranglement ferroviaire, sécuriser les exportations de minerai de fer et consolider la place du Congo comme hub logistique du Golfe de Guinée. « Ce projet illustre la volonté du chef de l’État de faire des infrastructures un levier de diversification économique », a rappelé la ministre des Transports, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, au terme de la cérémonie.

    Un corridor ferroviaire au cœur de la stratégie industrielle

    Longue de près de 300 kilomètres, la section dite « ex-Comilog » concentre depuis des années l’attention des logisticiens. Sa modernisation offrira un débit annuel cible de dix millions de tonnes, soit plus du double de la capacité actuelle, selon les projections techniques communiquées par le Cfco. Ulsan s’engage à fournir une flotte neuve – vingt locomotives de dernière génération et plus de trois cents wagons – capable de réduire les temps de transit de moitié. Pour Brazzaville, l’enjeu dépasse la simple remise en état d’une emprise ferroviaire : il s’agit de maille essentielle dans la chaîne de valeur minière, reliant le gisement de Mayoko-Moussondji à la Zone économique spéciale de Pointe-Noire, elle-même appelée à devenir la principale plate-forme d’exportation et de transformation métallique du pays.

    Le pari de la valeur ajoutée locale

    Les promesses d’industrialisation se matérialisent déjà sur les plans d’ingénierie : le conglomérat turc projette l’édification, sur le littoral atlantique, d’une fonderie dont l’investissement est estimé à 2 milliards de dollars. L’usine, conçue pour produire des billettes et des brames d’acier, devrait entrer en service dans la seconde moitié de la décennie. À terme, c’est l’équation exportations-emplois qui s’en trouve bouleversée : la transformation sur place protège la rente minière du cycle des prix bruts, favorise la montée en compétence de la main-d’œuvre locale et élargit la base fiscale nationale. « Nous ne voulons plus expédier du minerai à bas prix, nous voulons exporter de l’acier de qualité », a résumé le directeur général du Cfco, Ignace N’Ganga, devant un parterre de diplomates africains et européens.

    Retombées sociales et cohésion territoriale

    Au-delà des grands équilibres macroéconomiques, la réhabilitation du rail est porteuse d’effets multiplicateurs sur le tissu social. Les études d’impact évoquent la création directe de trois mille emplois pendant la phase de chantier et de plusieurs milliers d’emplois indirects dans les services associés. Les localités de Loudima, Madingou ou Dolisie, jusqu’ici tributaires d’un réseau routier soumis aux caprices climatiques, entrevoient un désenclavement durable. Les autorités y voient un puissant vecteur d’intégration territoriale : les nouvelles haltes envisagées devraient faciliter l’acheminement des produits agricoles vers Pointe-Noire et, en sens inverse, l’approvisionnement en biens manufacturés vers l’intérieur. Dans un pays où 70 % de la population vit à moins de cinquante kilomètres de la ligne ferroviaire, l’effet-levier sur la cohésion sociale apparaît prometteur.

    Axes diplomatiques Brazzaville-Ankara en plein essor

    Sur l’échiquier international, ce partenariat illustre la montée en puissance du dialogue sud-sud. Depuis la visite officielle du président Denis Sassou Nguesso à Ankara en 2022, les échanges commerciaux bilatéraux ont progressé de 27 %, selon le ministère congolais des Affaires étrangères. La Turquie, forte de son expérience en ingénierie ferroviaire et en sidérurgie, trouve dans le Congo un terrain d’expansion aligné sur sa doctrine d’ouverture vers l’Afrique. À Brazzaville, l’accord est perçu comme la traduction concrète des convergences stratégiques voulues par les chefs d’État des deux pays. En arrière-plan, la sécurisation des corridors de matières premières, la diversification des partenaires et la recherche d’une souveraineté industrielle placent le rail Mayoko-Pointe-Noire au carrefour d’enjeux qui dépassent les frontières nationales.

    Perspectives et enjeux pour la prochaine décennie

    Les travaux devraient démarrer dès le premier trimestre 2025, pour une mise en service progressive sur cinq ans. Les bailleurs se montrent attentifs à la robustesse du modèle économique : l’apport combiné d’Ulsan Holding, des institutions financières africaines et des recettes futures issues du fret minier constitue la clé de la soutenabilité du projet. Les experts soulignent cependant la nécessité d’un entretien régulier des infrastructures et de la formation continue du personnel. À l’horizon 2035, le gouvernement vise une intégration ferroviaire complète avec le réseau voisin du corridor Bangui-Brazzaville, créant ainsi une dorsale continentale capable de relier l’Atlantique au bassin du Congo. Dans l’immédiat, le signal envoyé est clair : la République du Congo affirme sa détermination à conjuguer croissance, industrialisation et diplomatie d’influence, en misant sur un rail modernisé comme vecteur de prospérité partagée.

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