Ce qu’il faut retenir
Porter les échanges commerciaux entre la République Démocratique du Congo et l’Égypte de moins de 50 millions USD à 1 milliard USD en trois ans : c’est le nouveau cap annoncé. Le gouvernement congolais inscrit ainsi l’augmentation annuelle comme boussole de sa diplomatie économique.
L’objectif, révélé le 14 septembre 2025 au Nouveau Caire par le ministre congolais du Commerce extérieur Julien Paluku, fixe 2028 comme horizon. Cette ambition, exprimée en pleine capitale administrative égyptienne, signale la volonté de Kinshasa de densifier un partenariat encore modeste.
Annonce au Nouveau Caire
Le choix du Nouveau Caire pour porter l’annonce n’est pas anodin. En pleine nouvelle cité gouvernementale égyptienne, Julien Paluku a souligné l’engagement « ferme » de Kinshasa en faveur d’un saut quantitatif de ses flux commerciaux.
Le ministre a rappelé que les échanges actuels demeurent inférieurs à 50 millions USD, un niveau jugé insuffisant au regard du potentiel des deux marchés. Le message, simple mais offensif : accélérer sans attendre, année après année, jusqu’en 2028.
Cap du milliard USD
Le chiffre d’un milliard USD n’a pas été choisi au hasard. Il représente, pour le gouvernement congolais, un seuil psychologique et stratégique capable de redimensionner la place de la RDC dans les échanges nord-africains.
Julien Paluku a présenté cet objectif comme annuel à atteindre en trois ans. Autrement dit, le volume commercial courant devrait, selon ce cap, être multiplié par vingt en un délai resserré, redéfinissant la relation économique bilatérale.
De moins de 50 millions à un nouveau palier
Le contraste entre le niveau actuel—moins de 50 millions USD—et la cible retenue souligne l’ampleur du saut envisagé. Ce delta d’environ 950 millions USD illustre la détermination congolaise à changer d’échelle.
Le discours ministériel insiste sur le caractère gradué de l’effort : chaque exercice budgétaire devra afficher une hausse tangible pour que la courbe atteigne, puis consolide, la barre du milliard.
Horizon 2028 : calendrier serré
La fenêtre temporelle annoncée, trois ans à compter de 2025, fait de 2028 le jalon clé. Elle oblige à des résultats mesurables dès le premier exercice post-annonce.
En filigrane, le gouvernement congolais indique ainsi qu’il suivra, année après année, les totaux d’exportations et d’importations avec le partenaire égyptien pour garder le cap fixé.
Julien Paluku en première ligne
Figure de la stratégie commerciale congolaise, Julien Paluku a, depuis le Nouveau Caire, donné le ton. Son intervention met en avant la responsabilité directe de son ministère dans la coordination des institutions publiques et privées mobilisées.
Le ministre insiste sur le rôle de chef d’orchestre que joue son portefeuille, considérant l’augmentation des échanges avec l’Égypte comme un indicateur phare de la politique économique extérieure congolaise.
Gouvernance et suivi des objectifs
Le cap d’un milliard USD suppose, selon la communication officielle, une gouvernance resserrée. Chaque ministère concerné sera appelé à rendre compte périodiquement de la progression des échanges bilatéraux.
Cette méthode, décrite par Julien Paluku comme « rigoureuse », table sur des bilans chiffrés et publics destinés à maintenir la dynamique sur l’ensemble de la période 2025-2028.
Zones d’ombre et informations manquantes
Le communiqué ne précise pas la teneur des secteurs prioritaires ni les mécanismes d’incitation envisagés. Aucune indication chiffrée sur une éventuelle feuille de route intermédiaire n’a été dévoilée.
Il n’est pas davantage fait mention d’accords spécifiques signés au Nouveau Caire. Les détails concernant les volumes, tarifs ou calendriers sectoriels restent donc ouverts et devront être clarifiés lors de prochaines communications.
Et après ?
Julien Paluku a conclu son intervention en appelant les opérateurs économiques des deux pays à se projeter vers 2028 avec « audace et méthode ». La balle est désormais dans le camp des administrations et du secteur privé pour matérialiser la cible.
D’ici là, le chiffre d’un milliard USD fonctionnera comme baromètre de la relation RDC-Égypte. Chaque progression annuelle sera scrutée pour mesurer l’avancement d’une ambition qui, si elle se réalise, marquera un tournant symbolique pour le commerce extérieur congolais.