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    Sanctionner Nathalie Yamb : L’UE souffle sur les braises du panafricanisme

    De Centrafrique Newsjuin 28, 20255 Mins de Lecture
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    L’Union européenne s’appuie sur son arsenal juridique

    En date du 26 juin 2025, le Conseil de l’Union européenne a inscrit Nathalie Yamb sur sa liste de personnes sanctionnées pour « atteinte à la sécurité et à la stabilité » des États membres, lui interdisant entrée, transit et accès à ses éventuels avoirs bancaires en Europe. Le dispositif s’inscrit dans le cadre du régime autonome adopté en 2022 pour contrer les campagnes d’influence liées aux intérêts russes (Conseil de l’UE, 2025). Sur le papier, l’UE mobilise une base juridique robuste : l’article 29 du Traité sur l’Union européenne permet au Conseil d’imposer des mesures restrictives ciblées à l’égard de personnes non étatiques considérées comme menaçant la paix. En pratique, la question de la proportionnalité ressurgit, car l’activiste, qui n’occupe aucun poste gouvernemental, demeure une citoyenne civile bénéficiant des protections liées à la liberté d’expression.

    Une portée opérationnelle limitée mais symboliquement forte

    Les effets matériels des sanctions apparaissent restreints. Nathalie Yamb possède la double nationalité suisse et camerounaise ; elle peut donc continuer à circuler en Afrique, au Proche-Orient, en Asie ou en Amérique latine, espaces où son discours bénéficie déjà d’une oreille attentive. Ses ressources financières, pour l’essentiel logées hors du périmètre bancaire européen, ne sont guère affectées selon des experts suisses contactés à Genève. Ce déséquilibre entre objectif affiché et impact réel nourrit le procès récurrent fait à l’UE d’user de l’outil sanction de manière davantage performative que stratégique.

    L’effet boomerang sur l’opinion publique africaine

    Dans de nombreuses capitales d’Afrique centrale et occidentale, la mesure est interprétée comme la preuve d’un deux-poids, deux-mesures occidental. Sur les réseaux sociaux, le hashtag « #YambSilenced » a enregistré plus de huit millions de vues en quarante-huit heures, portés principalement par de jeunes influenceurs du Ghana, du Mali, de la RDC et du Congo-Brazzaville. Pour ces derniers, l’UE confirmerait par son geste que la contestation de l’ordre international dominant reste passible de sanction, tandis que des acteurs européens véhiculant une critique inverse bénéficieraient d’un régime de tolérance. Ce ressentiment nourrit la rhétorique panafricaine dénonçant le déséquilibre Nord-Sud et la persistance de logiques néocoloniales.

    Le précédent des sanctions et la jurisprudence africaine

    L’épisode rappelle la mise à l’écart, en 2015, de plusieurs leaders burundais placés sous sanction européenne sans que cela n’altère durablement leur influence nationale. Aux yeux de nombreux diplomates africains, l’efficacité des mesures ciblées dépend moins du coup de projecteur médiatique que de leur articulation avec une offre politique crédible. « Une sanction sans contre-récit ni travail de terrain alimente la posture victimaire qu’elle prétend contrecarrer », résume un haut fonctionnaire de la Commission de l’Union africaine, sous couvert d’anonymat.

    Vers une réforme de l’outil sanction ?

    À Bruxelles, plusieurs membres du Parlement européen plaident désormais pour un examen systématique ex ante de l’effet possible sur les opinions publiques africaines avant toute mesure coercitive. La haute représentante Josep Borrell a reconnu, lors d’une audition en commission AFET, que « la bataille de la narration » constitue désormais un front stratégique à part entière. De fait, l’UE prépare une stratégie de diplomatie publique rénovée pour le Sahel et le Golfe de Guinée ; la nature paradoxale du cas Yamb pourrait servir de catalyseur à cette réforme.

    Entre souverainisme africain et multipolarité assumée

    Le succès grandissant de la parole panafricaniste procède aussi d’une reconfiguration plus vaste : la montée de la multipolarité. L’activiste tire parti de la diversification des partenariats africains, où la Russie, la Chine, la Turquie et les pays du Golfe cherchent à marquer des points. Dans ce contexte, chaque sanction occidentale est aisément instrumentalisée comme indice d’hostilité, quand bien même elle viserait la désinformation plutôt qu’une option politique en particulier. Les chancelleries africaines, y compris à Brazzaville, observent cette dynamique avec prudence, veillant à préserver des marges d’autonomie tout en maintenant des relations équilibrées avec tous les partenaires extérieurs.

    Un dilemme durable pour les capitales occidentales

    Les gouvernements européens se trouvent piégés dans un dilemme classique : sanctionner pour protéger leurs systèmes politiques contre l’ingérence ou s’abstenir pour ne pas nourrir la contestation souverainiste. À moyen terme, la mise à jour des instruments de diplomatie préventive, associée à un dialogue partenarial plus inclusif avec la société civile africaine, semble la voie la plus susceptible de canaliser les frustrations. Autrement, les sanctions risquent de demeurer des armes à double tranchant, faute de redéfinir leur légitimité à l’heure de la concurrence globale des récits.

    La nécessité d’un ajustement stratégique

    À l’issue de cette séquence, peu d’observateurs anticipent un recul de Nathalie Yamb dans le débat public africain. L’UE, tout en réaffirmant ses valeurs, devra sans doute conjuguer fermeté et pédagogie pour éviter de transformer chaque mesure coercitive en victoire symbolique pour ceux qu’elle souhaite marginaliser. Les chancelleries africaines, quant à elles, pourraient mettre à profit l’épisode pour négocier des espaces de coopération mieux adaptés à leurs attentes de souveraineté. Dans cette partie d’échecs diplomatique, celui qui l’emportera sera celui qui aura su comprendre que, désormais, la réputation internationale se joue autant dans les cœurs que dans les traités.

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