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    Séjour éclair de Muhoozi à Kinshasa : virtuose diplomate ou prestidigitateur stratégique ?

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 27, 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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    Une arrivée théâtrale aux allures de réconciliation régionale

    Le tarmac de Ndjili, baigné d’un soleil couchant, a servi de décor à une mise en scène diplomatique millimétrée : le général Muhoozi Kainerugaba, conseiller spécial du président Yoweri Museveni et chef des forces terrestres ougandaises, y a été accueilli par une garde d’honneur congolaise particulièrement soignée. Le choix d’une cérémonie protocolaire inédite pour un militaire encore soumis aux aléas de la politique intérieure de Kampala en dit long sur le message que Kinshasa a voulu envoyer aux observateurs : la République démocratique du Congo entend diversifier ses partenariats de sécurité au moment où la rébellion du M23 remobilise, dans l’Est, une partie de l’arsenal diplomatique régional.

    Sur les réseaux sociaux, Muhoozi a immédiatement salué « l’hospitalité exceptionnelle » du président Félix Tshisekedi, louant la « vitalité d’une fraternité panafricaine en devenir ». Si la tonalité paraît convenue, elle contraste néanmoins avec la méfiance affichée par Kinshasa quelques mois plus tôt lorsque Kampala annonçait, unilatéralement, une incursion transfrontalière contre les Forces démocratiques alliées. La scène kinésienne signe-t-elle la fin de ces crispations ? Nombre d’experts restent prudents, rappelant que la diplomatie ougandaise, volontiers directe, s’appuie sur des leviers sécuritaires qui peuvent rapidement changer de trajectoire.

    Les intérêts stratégiques ougandais : entre ambitions personnelles et feuille de route nationale

    À Kampala, la visite est surtout lue au prisme des calculs de succession. Muhoozi, régulièrement présenté comme le dauphin officieux du président Museveni, cherche à capitaliser sur une stature régionale susceptible de légitimer son éventuelle candidature. En se posant en médiateur volontaire, le général renforce un récit de stabilité importée, en écho aux priorités sécuritaires défendues par l’Ouganda depuis le début des années 2000.

    Toutefois, les motivations ne s’arrêtent pas à la politique intérieure. L’Ouganda ambitionne de protéger ses investissements miniers transfrontaliers, notamment dans les provinces congolaises de l’Ituri et du Nord-Kivu. « La démarcation entre sécurité nationale et intérêts économiques est devenue presque indiscernable », confie un diplomate est-africain en poste à Nairobi, soulignant la propension de Kampala à arrimer sa stratégie régionale sur les corridors logistiques facilitant l’exportation des minerais.

    Kinshasa : concilier ouverture et souveraineté face aux équations sécuritaires

    Pour le gouvernement congolais, l’enjeu principal consiste à calibrer ses alliances, sans apparaître comme la variable d’ajustement des intérêts étrangers. Le président Tshisekedi veut démontrer sa capacité à conjuguer l’assistance militaire ougandaise et l’opérationnalisation de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est, tout en maintenant la coopération historique avec les contingents onusiens. Cette articulation demande une vigilance de chaque instant pour éviter toute redondance opérationnelle et prévenir les malentendus diplomatiques.

    Plusieurs sources au sein du ministère congolais des Affaires étrangères évoquent la nécessité de « fluidifier le dialogue sécuritaire » entre Kampala et Kigali, en pause forcée depuis la recrudescence du M23. Kinshasa ne peut ignorer que le degré d’entente entre ces deux capitales conditionne l’efficacité des stratégies anti-rebelles. Dans ce contexte, la visite de Muhoozi est perçue comme un ballon d’essai : si l’officier réussit à relancer des canaux confidentiels avec le Rwanda, Kinshasa se trouvera doté d’un allié précieux pour obtenir une désescalade.

    La République du Congo, toujours attachée à préserver la stabilité régionale, observe attentivement l’évolution de ce triangle stratégique. À Brazzaville, l’administration du président Denis Sassou Nguesso réaffirme régulièrement son appui aux mécanismes régionaux consacrés par l’Union africaine, se gardant de toute immixtion directe mais encourageant, dans les cercles diplomatiques, une solution négociée inclusive.

    L’horizon économique : infrastructures, énergie et appétit des marchés émergents

    Au-delà des impératifs de sécurité, la visite de Muhoozi s’inscrit dans une dynamique économique revigorée. Le projet d’autoroute reliant Kampala à Kisangani, évoqué lors des entretiens bilatéraux, devrait fluidifier le transport de marchandises entre les ports du lac Victoria et les zones minières congolaises. Les diplomates congolais y voient une opportunité de désenclavement et un multiplicateur de valeur ajoutée pour les petites et moyennes entreprises locales.

    Les deux parties ont également signalé leur volonté de renforcer la coopération dans le domaine énergétique. L’interconnexion des réseaux hydroélectriques, incluant potentiellement la participation d’investisseurs de la région de Brazzaville-Oyo, répond au besoin pressant de sécuriser l’approvisionnement en électricité, condition sine qua non de l’industrialisation escomptée. « L’intégration énergétique peut devenir un levier de pacification durable », avance un analyste du Centre africain d’études stratégiques, rappelant l’adage selon lequel les États qui commercent ensemble se font rarement la guerre.

    De l’effet d’annonce à la durabilité des engagements

    La question cruciale demeure celle de la pérennité des accords. De nombreux observateurs rappellent que la relation Kinshasa-Kampala a souvent oscillé entre rapprochement tactique et contentieux, notamment devant la Cour internationale de Justice. La signature d’un protocole de coopération militaire, évoquée par les chancelleries, ne saurait suffire sans mécanismes de suivi indépendants.

    Dans cette architecture complexe, la contribution discrète de la diplomatie congolaise (Congo-Brazzaville) apparaît comme un facteur de stabilisation. Par son expérience des médiations silencieuses et sa posture d’acteur équidistant, Brazzaville a la capacité d’encourager la concertation et d’éviter la fragmentation des initiatives. L’approche, fidèle à la doctrine du président Denis Sassou Nguesso en faveur d’un multilatéralisme pragmatique, conforte l’idée que les solutions africaines aux problématiques africaines demeurent la voie la plus crédible.

    Vers un nouvel équilibre dans les Grands Lacs ?

    Si l’éclat médiatique de la visite de Muhoozi à Kinshasa a suscité questions et spéculations, son impact réel dépendra de la synchronicité des agendas diplomatiques de la sous-région. L’évolution des pourparlers de Nairobi, la participation de Kigali aux mécanismes de désengagement et la capacité des acteurs économiques à concrétiser les grands projets d’infrastructures formeront le baromètre de réussite.

    À court terme, la relation personnelle, presque filiale, entre Muhoozi et son homologue congolais Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la RDC, pourrait faciliter une meilleure coordination opérationnelle sur le terrain. À long terme, seule l’institutionnalisation formelle des mécanismes de confiance permettra d’éviter le retour à la défiance. Les capitales régionales, Brazzaville incluse, ont tout à gagner à soutenir ce processus, non par complaisance, mais parce qu’il constitue l’armature d’une prospérité partagée dans les Grands Lacs.

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