Ce qu’il faut retenir du sommet de Libreville
Réunis le 16 octobre à Libreville, Brice Clotaire Oligui Nguema, Faustin Archange Touadéra et Umaro Sissoco Embaló ont affiché un front commun. Leur message est clair : sans sécurité partagée et élections crédibles, la prospérité reste un vœu pieux pour le continent.
Les trois chefs d’État défendent une diplomatie de proximité, centrée sur la solidarité et l’autonomisation africaines. Leur déclaration conjointe place la paix, la stabilité et le développement durable au cœur d’une même équation, qu’ils entendent résoudre ensemble.
Contexte régional et motivations
La rencontre intervient dans une conjoncture marquée par des défis sécuritaires récurrents, du Sahel au golfe de Guinée. Les dirigeants ont jugé utile de se parler d’une seule voix pour éviter l’isolement face à des menaces transfrontalières.
Libreville a été choisi pour porter ce dialogue, symbole d’un recentrage africain des décisions stratégiques. Les présidents entendent prouver qu’un agenda élaboré par et pour les Africains gagne en légitimité et en efficacité.
Sécurité partagée, priorité urgente
La montée des groupes armés et la persistance d’attaques terroristes inquiètent les trois pays. Ils estiment que le développement ne peut s’épanouir sur un terrain miné par l’insécurité.
Conscients que l’action individuelle atteint vite ses limites, ils privilégient des mécanismes de coopération pour échanger renseignements, bonnes pratiques et formations. « Notre sécurité sera collective ou ne sera pas », résume un haut responsable gabonais.
Un engagement commun a été réaffirmé pour soutenir toute initiative capable de réduire la circulation illicite d’armes et d’assécher les sources de financement des réseaux violents.
Gouvernance et crédibilité électorale
La séquence électorale qui s’annonce en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest a nourri les débats. Les présidents jugent qu’un scrutin transparent constitue le socle de la stabilité politique.
Ils s’accordent sur la nécessité d’encourager des observateurs impartiaux, de moderniser les registres électoraux et de garantir la participation citoyenne afin de renforcer la confiance populaire.
« Les urnes ne doivent plus être perçues comme des sources de division mais comme des creusets d’unité », a souligné le chef de l’État centrafricain, qui voit dans des processus inclusifs un rempart contre les crises post-électorales.
Coopération Sud-Sud, moteur de solutions africaines
Le sommet a mis en avant une diplomatie d’entraide. Les trois pays encouragent le partage de compétences locales, convaincus qu’un savoir endogène apporte des réponses mieux adaptées que des modèles importés.
Ils ambitionnent de mutualiser ressources humaines et financières pour des projets communs, que ce soit dans l’agriculture, l’énergie ou les infrastructures, autant de secteurs considérés indispensables à la prospérité régionale.
Un responsable bissau-guinéen a salué « la maturité politique » de voisins capables de dépasser les intérêts strictement nationaux pour co-construire un futur commun.
Scénarios possibles après Libreville
Trois trajectoires se dessinent. Première hypothèse : la création d’un mécanisme permanent de concertation sécuritaire, avec réunions semestrielles et partage systématisé de données.
Deuxième option : l’élargissement du format à d’autres pays, afin de bâtir un arc de stabilité plus large qui consoliderait la voix africaine dans les forums internationaux.
Enfin, un scénario prudent miserait sur des avancées sectorielles progressives, chaque capitale testant la coopération sur des projets pilotes avant d’envisager une intégration plus poussée.
Le point éco-diplomatique
Sur le plan économique, la sécurité figure comme préalable à la confiance des investisseurs. Les dirigeants ont souligné que des élections sereines favorisent la visibilité nécessaire aux acteurs privés.
Le sommet a également rappelé qu’une économie régionale résiliente passe par la libre circulation des biens et des personnes, objectif dépendant de la stabilité politique et du désarmement des groupes illégaux.
Graphique à venir : répartition estimée des flux commerciaux intrarégionaux avant et après la mise en œuvre d’accords de sécurisation partagée.
Et après ? Vers une dynamique d’ensemble
Les présidents veulent transformer l’essai. Ils ont mandaté leurs ministres pour élaborer une feuille de route détaillée, assortie d’indicateurs mesurables. Un premier rapport d’étape est attendu dans six mois.
Photo prévue : poignée de mains des trois dirigeants à l’issue de la séance, symbole d’un engagement formel pour la paix.
Libreville marque donc une étape charnière. Si les résolutions s’enracinent dans les politiques nationales, elles pourraient servir de matrice à d’autres régions africaines en quête de stabilité et de prospérité partagées.
