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    USAID gelé : diplomatie congolaise au secours ?

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 21, 20256 Mins de Lecture
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    Un séisme budgétaire dans l’architecture humanitaire

    Annoncé à Washington comme une pause stratégique, le gel des lignes budgétaires de l’United States Agency for International Development a provoqué un réajustement immédiat des flux financiers à destination du Sahel, de la corne de l’Afrique et des Grands Lacs. Conçues pour éviter un effet domino, les clauses dérogatoires n’ont pas suffi à prévenir l’interruption de vivres dans plusieurs camps de déplacés. Dans le premier trimestre qui a suivi la décision américaine, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge a recensé une baisse de 18 % des stocks prépositionnés en denrées non périssables sur le continent.

    En République du Congo, dont l’économie reste étroitement arrimée à la volatilité pétrolière, les acteurs humanitaires relèvent toutefois une situation plus nuancée. « La suspension américaine agit comme un révélateur, pas comme un couperet », confie un haut fonctionnaire du ministère congolais de la Coopération. Selon lui, la politique d’anticipation budgétaire engagée depuis 2016 sous l’impulsion du président Denis Sassou Nguesso a permis au pays de sauvegarder les programmes prioritaires en santé publique et en sécurité alimentaire.

    La résilience stratégique des ONG françaises

    Sur le terrain, les antennes congolaises d’Action contre la Faim, de Médecins d’Afrique ou encore de Première Urgence Internationale n’ignorent pas la fragilité nouvelle de leur trésorerie. Elles profitent cependant d’un modèle hybride mêlant mécénat privé hexagonal et appui des banques de développement européennes pour amortir la contraction américaine. « Notre première réaction a été de reclasser les sites d’intervention en trois gradients de vulnérabilité, afin de préserver les chaînes de froid des vaccins pédiatriques », explique Diane Louvier, responsable des opérations d’ACF à Pointe-Noire.

    Cette démarche, inspirée du protocole Sphere, s’est greffée à un dialogue institutionnel renforcé avec les autorités congolaises. Brazzaville a, pour la première fois, ouvert un guichet unique aux ONG souhaitant importer du matériel médical sans droits de douane, initiative saluée par le Bureau régional de l’OMS. Ce partenariat public-non lucratif illustre la montée en puissance d’une diplomatie sanitaire congolaise qui, sans s’ériger en modèle alternatif, démontre néanmoins sa capacité d’ajustement face aux vents contraires.

    Diversifier les bailleurs : l’axe Brazzaville–Doha en émergence

    La raréfaction de la manne américaine a accéléré la quête de financements sud-sud. Ces douze derniers mois, la République du Congo a signé avec le Qatar Fund for Development un accord de coopération couvrant l’adduction d’eau potable dans les départements de la Likouala et de la Sangha, pour un montant de 42 millions de dollars. « Le retrait partiel des États-Unis crée un espace géopolitique que les pays émergents investissent avec pragmatisme », observe la politologue belge Marianne Van Kerckhove.

    Sur le plan diplomatique, cette diversification est perçue à Brazzaville comme une assurance contre l’effet de ciseau budgétaire. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, n’hésite plus à souligner « l’impérieuse nécessité d’un multilatéralisme rénové, affranchi des à-coups d’agendas électoraux étrangers ». Loin de constituer une critique frontale des États-Unis, la formule traduit la volonté congolaise de se saisir de la conjoncture pour consolider sa marge de manœuvre financière.

    Un impact maîtrisé sur le terrain congolais

    La crainte d’une interruption des campagnes de prévention palustre ne s’est finalement pas matérialisée. Grâce à un transfert de crédits d’urgence validé conjointement par le Trésor congolais et la Banque africaine de développement, le programme de distribution de moustiquaires imprégnées a couvert 92 % des districts concernés en 2023, contre 89 % l’année précédente. Les résultats préliminaires de l’Institut national de recherche en santé publique indiquent déjà un recul de 4 points de la morbidité infantile liée au paludisme.

    Parallèlement, les écoles publiques bénéficiant d’appuis nutritionnels ont poursuivi leurs cantines grâce à l’engagement du Programme alimentaire mondial. « Nous n’avons observé aucun renoncement scolaire attribuable à la suspension américaine », assure la directrice départementale de l’Éducation à Ouesso. Une telle stabilité tient, selon elle, aux synergies créées entre pouvoirs publics, bailleurs alternatifs et société civile.

    Le pari d’un multilatéralisme de proximité

    En réorientant sa diplomatie financière, Brazzaville s’inscrit dans un mouvement plus large sur le continent, où le Kenya, le Ghana ou le Rwanda misent eux aussi sur une capillarité des partenariats. L’Union africaine, qui planche sur un Mécanisme d’assurance humanitaire, voit dans l’expérience congolaise un laboratoire d’expérimentation. À New York, la Mission permanente du Congo auprès des Nations unies insiste sur la valeur stratégique d’alliances bâties sur la prévisibilité plutôt que sur le volume absolu des dons.

    Pour autant, les diplomates restent conscients du dilemme réputationnel inhérent à tout redéploiement. « La dépendance vis-à-vis d’un unique bailleur est risquée, mais la multiplication des guichets exige une gouvernance irréprochable », résume un conseiller de la Banque mondiale à Brazzaville. La présidence congolaise, qui a fait de la lutte contre la corruption un axe de réformes, valorise à cet égard la certification ISO 37001 obtenue par le ministère des Finances en 2022.

    Vers une cartographie rénovée de l’aide

    À l’issue de la Conférence humanitaire de Yaoundé, tenue au début de l’année, un plan régional d’action a entériné la création d’un Observatoire d’alerte précoce partagé par huit pays d’Afrique centrale. Cet outil, doté d’un budget initial de 15 millions d’euros, vise à mutualiser les diagnostics et à prévenir les chevauchements d’interventions. « La crise de l’USAID aura au moins eu le mérite d’imposer une rationalisation salutaire », analyse le chercheur camerounais M’Bemba Ekoudou.

    En redessinant les contours de l’assistance, Brazzaville espère également attirer les investisseurs à impact social, secteur en plein essor. Les premières discussions avec la Société financière internationale portent sur un fonds de garantie dédié aux petites exploitations agricoles féminines, signe que l’aide d’urgence peut se muer en catalyseur de développement endogène.

    Entre vigilance et sérénité institutionnelle

    À l’heure où certains observateurs prophétisent une « décennie d’austérité humanitaire », le Congo-Brazzaville mise sur la continuité et la diplomatie discrète. Le président Denis Sassou Nguesso, lors de la session inaugurale du Forum des BRICS à Durban, a rappelé que « l’heure n’est plus à l’assistanat, mais à la coresponsabilité ». Par cette formule, il signale que la souveraineté nationale ne s’oppose pas à la solidarité internationale, pourvu que celle-ci s’inscrive dans un cadre de respect mutuel.

    En définitive, la suspension provisoire des financements américains représente moins une mise entre parenthèses qu’un test de robustesse pour les dispositifs de résilience déjà en germe. Les ONG françaises, épaulées par les autorités congolaises, ont démontré leur agilité. Reste à convertir cet élan conjoncturel en architecture pérenne afin que l’hypothèque d’un retrait américain ne soit plus qu’un épisode parmi d’autres dans la longue histoire, résolument multilatérale, de l’aide au développement.

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