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    Washington dénoue-t-il les arêtes ? RDC et Rwanda signent une paix audacieuse

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 28, 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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    Décryptage diplomatique d’une signature symbolique

    Le 27 juin 2025, dans un salon feutré du département d’État, Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe ont apposé leur paraphe sur un document présenté comme la pierre angulaire d’un apaisement entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Cette cérémonie, présidée par le secrétaire d’État Marco Rubio, tranche avec le format initialement imaginé à Luanda, où la signature devait réunir les chefs d’État. L’image d’une capitale fédérale américaine transformée, le temps d’une matinée, en scène de réconciliation africaine, nourrit autant d’espoirs que d’interrogations. Washington, conscient de sa capacité d’« entraînement » — ce convening power souvent invoqué par les analystes (Thierry Vircoulon) —, s’est offert un succès diplomatique qui rappelle les façades victoriennes des accords de Camp David sans en épouser toute la dramaturgie.

    L’absence des présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame n’a pas pour autant vidé la rencontre de sa substance. La charte signée engage les deux États à respecter l’intégrité territoriale, à désengager leurs forces et à instituer un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire. En ratifiant ce texte hors du continent, les parties ont voulu souligner leur confiance dans une tierce puissance perçue comme impartiale, tout en contournant la crispation que suscitait, ces derniers mois, le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

    Le « convening power » de Washington, atout ou mirage stratégique

    L’influence américaine dans les Grands Lacs n’est pas nouvelle, mais elle s’est accentuée avec la multiplication des investisseurs états-uniens dans le secteur des métaux critiques, notamment le cobalt et le lithium congolais. Parallèlement, l’administration américaine, soucieuse de tisser des filets de sécurité sur les chaînes d’approvisionnement indispensables à la transition énergétique, voit dans la stabilisation de la frontière orientale un impératif sécuritaire mondial. De l’avis d’un diplomate rwandais, Washington « offre des garanties de suivi que nos partenaires traditionnels n’étaient plus en mesure d’assumer ».

    Reste que la capacité de la première puissance mondiale à ancrer durablement la paix dépend moins de la solennité de la photo que de la robustesse des mécanismes de vérification. Le texte fait référence à un groupe d’observateurs indépendants, recrutés parmi d’anciens officiers onusiens et de hauts fonctionnaires de l’Union africaine, lequel sera chargé de rapporter, chaque trimestre, l’état d’avancement du désengagement. À huis clos, certains diplomates africains questionnent déjà le niveau d’ingérence potentielle de ce dispositif, soulignant qu’un parrain extérieur n’a de vertu que si les parties prenantes demeurent propriétaires du processus.

    Ressources critiques et cartographie mouvante des milices

    Sur le terrain, le M23 tient encore Goma en tenaille tandis que des groupes comme les FDLR, les ADF ou les Maï-Maï redessinent perpétuellement la géographie de la violence. L’accord stipule un calendrier de retrait qui, dans l’idéal, verrait les principales agglomérations recouvrer un contrôle conjoint des forces congolaises et rwandaises avant la fin de l’année. Or, la réalité des chaînes d’orpaillage artisanales, des comptoirs clandestins et des routes de contrebande vers l’Ouganda ou le Burundi complique toute perspective de démobilisation rapide.

    Le cœur du différend reste la manne minière. Les chiffres du cabinet Benchmark Mineral Intelligence montrent que 73 % du cobalt mondial provient du Katanga, mais transite souvent, après un voyage opaque, par les centres logistiques rwandais. Un diplomate européen, en poste à Goma, résume ainsi le dilemme : « Personne ne laisse filer des milliards de dollars de minerais sous prétexte de bonne volonté ». La paix devra donc s’arrimer à un partage révisé des redevances et à une transparence accrue sur la traçabilité, une gageure dans une région où la frontière entre intérêts publics et privés demeure poreuse.

    La convergence des médiations régionales et internationales

    La signature de Washington n’efface pas les efforts qataris, angolais ou kenyans, mais les complète. Doha, déjà médiateur sur la question du M23, abrite parallèlement des pourparlers techniques destinés à intégrer les commandants rebelles dans des structures régulées. Luanda, pour sa part, conserve la tutelle politique d’un processus de normalisation plus large, incluant la réouverture des postes frontaliers et la réhabilitation des corridors ferroviaires Lobito-Kasumbalesa. En un sens, les États-Unis orchestrent un hub diplomatique qui mise sur la complémentarité plutôt que sur la concurrence des initiatives.

    Premières retombées attendues pour une stabilité régionale durable

    À court terme, l’accord pourrait relancer les perspectives économiques régionales. La Banque africaine de développement, qui planchait depuis deux ans sur une zone économique spéciale transfrontalière autour du lac Kivu, a salué un « changement de paradigme propice à l’investissement ». Les chancelleries occidentales, désireuses de diversifier leurs fournisseurs de batteries, y voient également une opportunité géostratégique.

    Il n’en demeure pas moins que la réussite du texte passera par la réduction tangible du nombre de déplacés, aujourd’hui estimés à plus de six millions par le HCR. L’ONU a déjà prévu une mission d’évaluation humanitaire conjointe, tandis que la MONUSCO, en phase de retrait programmé, doit adapter son mandat pour éviter un vide sécuritaire. Le prochain sommet, annoncé pour l’automne à Brazzaville en marge d’un forum CEEAC, devra transformer l’élan washingtonien en architecture pérenne. En coulisses, plusieurs capitales africaines espèrent que la dynamique actuelle inspirera d’autres contentieux du continent, sans que les souverainetés nationales ne se sentent dépossédées de leur capacité à décider de leur avenir.

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