Un rendez-vous statutaire sous le signe du renouveau
Au siège de la Fédération congolaise de football, le 19 juillet 2025, le Comité exécutif, présidé par Jean-Guy Blaise Mayolas, a arrêté la date du 20 septembre pour la tenue de son assemblée générale ordinaire. Ce rendez-vous, attendu par l’ensemble des acteurs du sport roi, constitue la première séance plénière depuis la crise institutionnelle désormais résorbée qui avait fragilisé la maison FECOFOOT. À travers cette convocation, l’instance entend tourner définitivement la page des turbulences et afficher un front uni, symbole d’une gouvernance sportive stabilisée et alignée sur les orientations nationales en matière de diplomatie sportive.
Si l’ordre du jour détaillé sera diffusé dans les semaines à venir, plusieurs indices filtrent déjà : modernisation des statuts, autonomisation accrue des ligues régionales, gestion financière rationalisée et stratégie de représentation internationale. Autant de chantiers qui, selon un haut cadre de la Fédération interrogé à Brazzaville, doivent « mettre le football congolais au diapason des standards continentaux tout en valorisant les spécificités locales » (communiqué FECOFOOT, 19 juillet 2025).
Stabiliser l’architecture compétitive nationale
Le Comité exécutif a confirmé que la saison 2025-2026 de Ligue 1 comptera exceptionnellement seize formations, contre quatorze auparavant. Cette élargissement, présenté comme une mesure transitoire, répond aux perturbations nées de l’interruption du championnat de Ligue 2 et à l’annulation répétée de la Coupe du Congo. Il s’agit, selon la Fédération, d’éviter des relégations administratives susceptibles de compromettre la viabilité financière des clubs et de maintenir un écosystème attractif pour les partenaires privés.
Dans cette perspective, une enveloppe d’accompagnement technique, fruit d’un partenariat avec le ministère des Sports, doit soutenir les équipes nouvellement promues afin d’assurer l’homologation de leurs infrastructures et le respect des normes de diffusion télévisée. L’enjeu est double : sécuriser les recettes liées aux droits médiatiques et réaffirmer la capacité du pays à organiser des compétitions de grande ampleur, argument central de la diplomatie sportive impulsée par Brazzaville.
La progression du football féminin, priorité affirmée
Pour la première fois, la Ligue nationale de football féminin pilotera un play-off destiné à désigner la formation appelée à représenter le Congo en compétitions interclubs africaines. Le format, resserré mais exigeant, doit offrir un tremplin compétitif aux meilleures joueuses du pays. « Nous voulons que nos talentueuses footballeuses bénéficient d’une visibilité digne de leur potentiel », souligne un membre du Comex.
Cette politique d’inclusion sportive bénéficie d’un appui institutionnel assumé. Les pouvoirs publics voient dans la féminisation accrue des disciplines collectives un vecteur d’influence douce, cohérent avec la stratégie de rayonnement régional prônée par les autorités et saluée par plusieurs partenaires techniques internationaux.
Jeunesse, arbitrage et compétitions continentales
La FECOFOOT a également validé l’organisation de tournois zonaux U-17 et U-20, ainsi que des compétitions scolaires, capitalisant sur la vitalité démographique du pays. Objectif : raffermir la détection de talents et préparer les futures sélections nationales dans un cadre compétitif régulier.
Côté élite, la participation des Diables-Rouges A’ à la phase finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) reste une priorité. La désignation des arbitres Messie Nkounkou et Chany Malondi pour officier durant le tournoi kényan, ougandais et tanzanien illustre les progrès de l’école congolaise d’arbitrage. Cette reconnaissance, au-delà de l’honneur individuel, sert la diplomatie sportive en projetant l’image d’un savoir-faire local respecté sur la scène africaine.
Une gouvernance tournée vers l’avenir
La réunion du 19 juillet conclut un long cycle de stabilisation institutionnelle. Soutenue par les autorités publiques, la FECOFOOT mise désormais sur une planification budgétaire triennale, adossée à des critères de performance et à un contrôle externe renforcé. Les bailleurs privés, sécurisés par ce cadre, ont déjà exprimé leur intérêt à réinjecter des ressources dans le championnat d’élite.
À la veille de l’assemblée générale de septembre, la Fédération déroule donc une feuille de route réconciliant exigence sportive, responsabilité financière et diplomatie d’influence. Les supporters, quant à eux, espèrent que cette nouvelle page se traduira par des tribunes pleines, des stades modernisés et des résultats flatteurs à l’international. L’automne congolais, déjà chaud sous les tropiques, s’annonce incandescent sur les pelouses.