Une offensive djihadiste dévastatrice
Le 19 juin 2025 a marqué un tournant tragique pour le Niger, alors que 34 de ses soldats sont tombés lors d’une attaque coordonnée par des éléments djihadistes à Banibangou, une enclave située à proximité de la frontière malienne. Selon les déclarations officielles du ministère de la défense nigérien, cet assaut impliquait plusieurs centaines d’assaillants, armés de motos et de véhicules, faisant ainsi entrer la région dans un nouvel état de turbulence.
Réponse militaire et contexte géopolitique
Le gouvernement nigérien n’a pas tardé à réagir en mobilisant des renforts pour contenir cette menace persistante. Une offensive aéroterrestre a été lancée, illustrant la détermination des autorités à ne laisser aucun répit aux instigateurs de cette violence. Alors que la région de Tillabéri, communément appelée la zone des trois frontières, demeure le théâtre de conflits incessants, ce nouvel épisode à Banibangou atteste de l’endurance des groupes liés à Al-Qaida et à l’État islamique dans la région.
Le Sahel, ce territoire caractérisé par son étendue désertique et ses frontières porosités entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, s’est transformé au fil des années en une zone de prédilection pour ces factions extrémistes. Le maintien de la sécurité dans cette région demeure une gageure pour Niamey, d’autant plus que le Niger fait face à des pressions sécuritaires non seulement à l’ouest, mais également à l’est aux abords du Lac Tchad, où opèrent Boko Haram et sa faction dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
Une stratégie de souveraineté complexe
Sous la domination d’un régime militaire, le Niger a adopté une politique militaire plus souverainiste, marquée par l’expulsion des forces armées étrangères, notamment françaises et américaines. En mars 2024, les États-Unis ont procédé à la rétrocéder de leur base de drones jusqu’ici située dans le nord du pays, reflétant ainsi un recalibrage des relations bilatérales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Ces décisions témoignent de la volonté de la junte en place d’affirmer une certaine autonomie face à l’internationalisation de la lutte antiterroriste, mais soulèvent également des interrogations sur la capacité des forces locales à juguler seules l’intensification des défis sécuritaires dans le Sahel.