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    Brazzaville célèbre Obenga, l’Égypte en écharpe

    Rédaction Centrafrique NewsDe Rédaction Centrafrique Newsjuillet 29, 20254 Mins de Lecture
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    Un hommage national à résonance diplomatique

    La solennité du Palais des Congrès, le 25 juillet 2025, a rappelé que le protocole n’est jamais un simple décor. En élevant le professeur Joseph Théophile Obenga à la dignité suprême de Grand-Croix dans l’Ordre du Mérite, le chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, a confirmé la volonté de Brazzaville de faire de la reconnaissance académique un enjeu de rayonnement international. La présence conjointe de la communauté universitaire, du corps diplomatique et des représentants d’organisations régionales a conféré à la cérémonie une portée allant bien au-delà de la gratification individuelle. Le geste s’inscrit dans une stratégie de politique étrangère où le capital symbolique des intellectuels nationaux est mobilisé pour affirmer la crédibilité d’un Congo ouvert au dialogue des civilisations.

    Parcours d’un érudit panafricaniste

    Né le 2 février 1936 à Mbaya, dans l’actuel département des Plateaux, Joseph Théophile Obenga franchit très tôt les frontières linguistiques et disciplinaires. D’abord formé chez les missionnaires catholiques, il découvre dès l’adolescence l’âpreté des hiérarchies coloniales, ce qui aiguise un esprit de contradiction scientifique qu’il portera par-delà l’Atlantique et la Méditerranée. À Bordeaux, puis à la Sorbonne, il abandonne la philosophie pour l’histoire, fasciné par les thèses de Cheikh Anta Diop. L’itinéraire est jalonné de séjours à Genève, Pittsburgh et San Francisco, confirmant une vocation transnationale. Chaque étape lui permet de forger une lecture comparée des sources égyptiennes, bantoues et gréco-latines, qu’il articulera plus tard dans ses ouvrages majeurs, d’« L’Afrique dans l’Antiquité » à « Le sens de la lutte contre l’africanisme eurocentriste ».

    Entre érudition et engagement public

    Rares sont les universitaires qui auront autant combiné salle de séminaire et forum politique. Ministre de la Culture de 1993 à 1994, directeur du Centre international des civilisations bantoues, puis responsable des Black Studies à l’Université de San Francisco, Obenga occupe des postes qui exigent une navigation subtile entre diplomatie institutionnelle et militance intellectuelle. Il milite sans relâche pour un curriculum africain affranchi des prismes eurocentristes et pour la création, à Brazzaville, d’une université technologique capable d’adosser la recherche fondamentale aux besoins du développement. Dans les campagnes présidentielles de 2009 et 2016, il plaide un soutien à la réforme des humanités classiques, jugeant que « l’émancipation passe par la maîtrise de notre chronologie culturelle ».

    Une distinction aux implications stratégiques

    La Grand-Croix attribuée à Obenga vient rappeler que la reconnaissance étatique d’un chercheur n’est pas seulement un acte protocolaire. Sur le plan intérieur, le symbole stimule un secteur académique en quête de figures tutélaires et d’incubateurs de talents. Sur la scène africaine, il conforte la position du Congo dans les débats sur la restitution des patrimoines et la réécriture des manuels scolaires. Quant aux partenaires extérieurs, notamment l’UNESCO et les universités américaines, ils lisent dans cette distinction un signal de continuité : Brazzaville demeure un interlocuteur fiable, apte à accueillir colloques et projets muséographiques. Plusieurs chancelleries présentes à la cérémonie ont déjà évoqué l’idée d’un fonds de bourses doctorales conjointement financé pour approfondir les études comparées sur le bassin du Congo et la vallée du Nil.

    Perspectives pour la diplomatie culturelle congolaise

    Dans un environnement géopolitique marqué par la compétition douce des influences, la diplomatie culturelle constitue un levier discret mais durable. En célébrant Obenga, l’État congolais réaffirme que la mémoire savante peut servir de moteur à une politique de rayonnement sans posture hégémonique. La prochaine étape, évoquée lors des apartés du Palais des Congrès, consistera à transformer le capital symbolique de la distinction en instruments concrets : chaires mixtes, programmes de mobilité Sud-Sud et centres de documentation numérisés. Si ces projets se matérialisent, ils consolideront un soft power africain fondé sur la recherche et l’esthétique plutôt que sur les seules ressources extractives. À près de quatre-vingt-dix ans, le professeur apprécié pour sa rigueur et son humilité devient ainsi la figure-pivot d’un récit national où érudition, souveraineté culturelle et diplomatie convergent.

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