Ce qu’il faut retenir
Un convoi de ventilateurs, concentrateurs d’oxygène, moniteurs et kits de réanimation a été remis par l’OMS au ministère congolais de la Santé le 25 octobre 2025 à Brazzaville. Le matériel renforce immédiatement les capacités d’urgence et de soins intensifs.
L’initiative s’inscrit dans la feuille de route gouvernementale vers la couverture sanitaire universelle. Elle arrive à quelques semaines de l’inauguration de deux hôpitaux de référence au nord et au sud du pays, symboles d’un système de santé en modernisation accélérée.
Un partenariat stratégique pour la couverture sanitaire
Depuis deux décennies, l’OMS accompagne le Congo dans la lutte contre le paludisme, les infections respiratoires et, récemment, la pandémie de Covid-19. Le don actuel prolonge une coopération qui a déjà permis de former plus de 3 000 agents de santé au protocole d’urgence.
Le Dr Mohamed Yakub Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, souligne « la vision claire de Brazzaville : garantir des soins abordables et de qualité à chaque Congolaise et chaque Congolais ». Pour lui, l’équipement remis représente « un pont concret entre ambition et réalité terrain ».
Contexte : modernisation hospitalière en marche
Le Congo consacre près de 9 % de son budget national à la santé, un ratio en hausse continue depuis 2018. Les programmes de renforcement des infrastructures couvrent 14 départements, avec la priorité donnée aux plateaux techniques de réanimation.
Les deux hôpitaux ultra-modernes attendus à Oyo et Pointe-Noire disposeront d’unités de soins intensifs de 60 lits chacune. Le matériel fourni par l’OMS servira de socle à ces nouvelles structures tout en consolidant les centres régionaux existants.
Capacité hospitalière renforcée : focus sur le matériel
Les ventilateurs livrés, équipés de modes de ventilation avancés, permettent de traiter aussi bien les détresses respiratoires aiguës que les cas pédiatriques complexes. Chaque appareil est accompagné d’un système autonome d’alimentation, crucial lors des coupures électriques.
Les concentrateurs d’oxygène de dernière génération produisent jusqu’à dix litres d’oxygène par minute, réduisant la dépendance aux bouteilles importées. Les moniteurs multiparamétriques, eux, fournissent en continu tensions, saturations et électrocardiogrammes.
Des kits de réanimation complets, incluant défibrillateurs et laryngoscopes, viendront équiper les ambulances médicalisées récemment déployées. Ensemble, ces dispositifs devraient diminuer le délai de prise en charge des arrêts cardiaques de plusieurs minutes, facteur décisif de survie.
Paroles d’acteurs : OMS et gouvernement main dans la main
« Ce don reflète le partenariat solide et de longue date entre l’OMS et le gouvernement », a déclaré le Dr Janabi durant la cérémonie. Il estime que l’équipement « sauvera des vies dès les premières heures de mise en service ».
Le professeur Jean-Rosaire Ibara, ministre de la Santé et de la Population, a salué « un geste qui tombe à point nommé ». Il assure que « d’autres livraisons suivront, car le partenariat avec l’OMS se renforce chaque année au bénéfice de nos concitoyens ».
Scénarios : des urgences mieux maîtrisées
Avec ces nouveaux outils, les hôpitaux de référence projettent de réduire de 30 % le taux de transfert des patients critiques vers l’étranger. Les unités mobiles de réanimation pourront intervenir dans le rayon de la Cuvette et du Kouilou en moins d’une heure.
Les centres de formation rattachés aux universités Marien-Ngouabi et Denis-Sassou-Nguesso intégreront désormais des modules pratiques sur la ventilation non invasive. À terme, 500 infirmiers anesthésistes devraient être certifiés chaque année, contre 180 actuellement.
Le point économique : investissement et coopération
Selon le ministère des Finances, l’entretien et le déploiement de ce parc biomédical représentent un marché annuel de cinq milliards de francs CFA, susceptible de créer 600 emplois techniques locaux.
Les entreprises congolaises spécialisées dans la maintenance hospitalière se positionnent déjà. Le gouvernement envisage des partenariats public-privé pour assurer la pérennité du matériel, en incluant la formation continue et la fourniture de pièces détachées.
Et après ? Vers une santé universelle
Le don de l’OMS constitue une étape, pas un aboutissement. Le groupe de travail national sur la couverture sanitaire universelle prépare une loi cadre visant à harmoniser assurance maladie, tarification et qualité des soins d’ici 2027.
La prochaine priorité annoncée par le ministère est la télémédecine. Des plateformes de suivi à distance des patients ventilés à domicile seront testées dès 2026. Cette approche, couplée à l’équipement reçu, devrait rapprocher encore davantage le système de santé congolais des standards internationaux.
