La manipulation médiatique au cœur de l’intrigue politique
Un récent coup médiatique a agité la sphère politique kenyane alors qu’une fausse une du journal national, le Standard, circulait sur les réseaux sociaux. Selon cette une, Rigathi Gachagua aurait refusé d’occuper le poste de suppléant sous Fred Matiang’i. En réalité, cette une trafiquée dévoile l’intensité des manœuvres politiques à l’approche des élections de 2027, ou potentiellement plus tôt.
Retour sur les faits
Le document en question arbore le titre ‘Rigathi Rejects Deputy Role under Matiang’i’, insinuant une fracture politique entre l’ancien vice-président et l’ex-ministre de l’Intérieur, Fred Matiang’i. La publication suggère qu’un panel apolitique aurait soutenu la candidature de Matiang’i à la présidence, avec Gachagua comme son possible adjoint. Gachagua aurait critiqué le panel pour marginalisation des intérêts de la région du Mont Kenya, allusion à son fief politique.
Ces affirmations surviennent après la destitution de Gachagua en octobre 2024, conséquence de ses dissensions avec le président William Ruto. Homme fort de la région du Mont Kenya auparavant, Gachagua est connu pour son influence sur les communautés Kikuyu, Embu et Meru.
Vérifications et imitations : la vérité émerge
Une analyse menée par Africa Check a permis de cibler l’inexactitude du document. En effet, on a constaté que les polices de caractères différaient notablement de celles utilisées par le Standard. Les versions digitales authentiques sont publiées sur les réseaux sociaux officiels du journal et sur sa plateforme e-paper. Le véritable titre du 3 juin 2025 abordait des problèmes institutionnels sous le libellé ‘Weston arm twist’.
Ce faux document, malgré une imitation assez fidèle du style visuel du journal, véhiculait un contenu inexistant dans la version officielle. Cette mésaventure médiatique illustre non seulement l’effervescence politique actuelle, mais aussi les défis que pose la désinformation.
Contexte et perspectives politiques
Dans cette période de bouleversements politiques, Gachagua a récemment dévoilé son propre parti politique le 15 mai 2025, porté par ses ambitions de défier Ruto lors des élections prochaines. De son côté, Matiang’i est présenté comme candidat présidentiel potentiel, un destin politique qui alimente les conjectures.
Ces événements soulignent les enjeux et les tensions que connaissent désormais le paysage politique kenyan, où l’utilisation de fausses informations semble être devenue monnaie courante. L’adoption de stratégies médiatiques sournoises est symptomatique d’une compétition électorale farouche pour l’année 2027, révélant les profonds clivages tribaux et politiques.