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    Gabon : le rebond pétrolier suffit-il à faire oublier la dette qui enfle ?

    Rédaction Centrafrique NewsBy Rédaction Centrafrique Newsjuin 26, 2025Aucun commentaire4 Mins Read
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    Une embellie tirée par l’or noir et la relance des travaux publics

    Dans sa Note de conjoncture économique 2025 rendue publique le 26 juin, la Banque mondiale salue une croissance du PIB gabonais établie à 2,9 % pour 2024. Le redressement du prix moyen du Brent au-delà de 80 dollars le baril, conjugué à une reprise vigoureuse des chantiers d’infrastructures reportés durant la pandémie, a offert un ballon d’oxygène aux finances de Libreville. « La production offshore a bénéficié de lourds investissements réalisés entre 2018 et 2020 », souligne l’institution, observant que la progression du secteur pétrolier explique à elle seule près des deux tiers de la croissance nominale.

    La dépendance pétrolière, talon d’Achille d’un modèle économique

    Cette embellie n’en demeure pas moins fragile. Le pétrole représente encore 80 % des exportations et 45 % des recettes fiscales. Une exposition qui inquiète les équipes de la Banque mondiale, lesquelles rappellent que le Gabon figure parmi les États les plus vulnérables aux chocs des cours : en 2020, la contraction du baril avait fait reculer le PIB de 1,8 %. Les analystes notent par ailleurs que la cadence d’extraction devrait amorcer son déclin naturel à l’horizon 2030, sauf découverte majeure.

    Des fragilités structurelles qui freinent la diversification

    Malgré l’essor du manganèse et du bois transformé, la part des secteurs non pétroliers dans la valeur ajoutée stagne à 55 %. L’industrie agro-alimentaire peine à atteindre une masse critique en raison d’un déficit logistique chronique ; l’électricité, largement produite à partir de centrales thermiques vieillissantes, renchérit le coût du kilowatt-heure pour les chaînes de valeur locales. De même, la densité routière hors zones côtières ne dépasse pas 0,05 km/km², frein avéré à l’intégration régionale.

    Endettement et dépenses sociales : un équilibre délicat

    La dette publique est passée de 65 % à 70 % du PIB entre 2022 et 2024, tirée par l’émission d’euro-obligations destinées à refinancer des titres arrivant à maturité. Or, la charge d’intérêts absorbe déjà 22 % des recettes courantes. Dans le même temps, l’État entend maintenir une masse salariale représentant plus de 8 % du PIB, afin de préserver la stabilité sociale. « Le défi consiste à arbitrer entre service de la dette et consolidation du filet social », admet un haut fonctionnaire du ministère du Budget.

    Transition verte : opportunité stratégique ou luxe budgétaire ?

    En 2021, le Gabon fut l’un des premiers pays africains à émettre des « crédits carbone souverains », valorisant la préservation de son couvert forestier. L’initiative reste toutefois embryonnaire : les revenus générés, estimés à 150 millions de dollars sur cinq ans, demeurent marginaux face aux 3 milliards mobilisés annuellement pour le budget général. L’institution multilatérale insiste néanmoins sur le potentiel de captation de finance climatique, à condition de renforcer la transparence des inventaires forestiers et la traçabilité des flux.

    Gouvernance et inclusion, clés de la soutenabilité

    Le taux de pauvreté monétaire atteint encore 33 %, un chiffre jugé paradoxal dans un pays dont le revenu par habitant rivalise avec celui du Maroc. Les retombées de la croissance restent inégalement réparties, notamment entre la capitale et l’intérieur. De surcroît, les indicateurs de gouvernance n’ont guère évolué : l’indice de perception de la corruption stagne depuis trois ans. Pour la Banque mondiale, l’amélioration de la gestion des marchés publics et la numérisation des procédures fiscales constituent des prérequis à tout élargissement de l’assiette non pétrolière.

    Partenariats multilatéraux : un levier diplomatique incontournable

    Libreville table sur un nouveau programme triennal avec le FMI, assorti d’une facilité élargie de crédit, pour alléger la pression sur ses réserves en devises. Parallèlement, la Banque africaine de développement a approuvé en mai dernier une ligne de 200 millions de dollars dédiée à la réhabilitation du corridor routier Ndjolé-Oyem, indispensable à l’exportation du caoutchouc et du cacao. La diplomatie économique gabonaise s’emploie à arrimer ces financements à l’Agenda 2063 de l’Union africaine afin de renforcer la légitimité régionale du pays.

    Vers un nouveau contrat socio-économique gabonais

    Au final, la Note de conjoncture 2025 esquisse un diagnostic nuancé : la trajectoire de croissance est indéniable, mais elle reste tributaire de la bonne santé d’un mono-produit carboné et d’une dette qui tutoie le seuil de viabilité. Les autorités promettent une politique industrielle axée sur la transformation locale du bois et des minerais, tandis que les bailleurs appellent à une réforme fiscale articulée autour de la TVA et de la taxe foncière. Pour les diplomates en poste, c’est à la capacité de Libreville d’articuler discipline budgétaire, diversification et gouvernance modernisée que se jouera réellement la crédibilité du « modèle gabonais » à l’horizon 2030.

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