Rencontre institutionnelle à Brazzaville
À Brazzaville, le 24 septembre, une poignée de caméras a saisi la sortie conjointe de Mohammed Rufaï et d’Isidore Mvouba, signes d’un dialogue jugé « fructueux » par les deux parties. L’objet : passer en revue le portefeuille d’initiatives sociétales pilotées par MTN Congo.
Le président de l’Assemblée nationale a accordé à l’opérateur télécom une écoute attentive, illustrant la place stratégique qu’occupent les infrastructures numériques dans le programme de modernisation du pays. MTN Congo a choisi de mettre l’accent sur la responsabilité sociétale plutôt que sur des annonces commerciales pures.
Selon le directeur général, cette visite de courtoisie a offert la tribune idéale pour dresser la liste des programmes déjà aboutis et de ceux encore en cours, gage d’un engagement qu’il décrit comme « durable ». La promotion Futa Moké Moké a naturellement dominé les échanges.
En réponse, Isidore Mvouba a salué l’approche, soulignant l’importance de partenariats capables d’ouvrir des opportunités aux citoyens. La présence d’un investisseur privé à l’hémicycle est vue comme un signe d’articulation vertueuse entre secteur public et innovation économique.
Futa Moké Moké, le smartphone accessible
Futa Moké Moké signifie littéralement « petit prix » dans le parler populaire. Le projet consiste à mettre à disposition des smartphones financés à crédit, permettant aux abonnés d’accéder aux services numériques sans immédiatement supporter le coût intégral de l’appareil.
Pour Mohammed Rufaï, ce mécanisme agit comme un tremplin d’inclusion digitale. Il estime qu’un terminal connecté n’est plus un luxe mais « un outil de productivité ». Cette lecture converge avec les ambitions de l’Assemblée nationale de réduire la fracture entre zones urbaines et périphéries.
L’opération devrait s’appuyer sur un mode de remboursement souple et la possibilité, pour l’usager, d’amortir son smartphone via l’usage des services MTN. Aucun chiffre n’a été rendu public, mais la direction insiste sur la viabilité financière pour l’entreprise et l’accessibilité pour le client.
Dans les échanges, Isidore Mvouba a évoqué la pertinence d’intégrer cette initiative aux politiques de numérisation des démarches administratives. Un terminal abordable pourrait, selon lui, devenir la clé d’un accès plus fluide aux plateformes publiques en cours de déploiement.
MTN Skills Academy et emploi des jeunes
Au-delà du terminal, MTN Congo parie sur la compétence. Lancé en début d’année, le programme MTN Skills Academy forme les jeunes aux métiers du numérique, avec pour horizon l’amélioration de leur employabilité et la création d’une main-d’œuvre locale qualifiée.
« Nous voulons être un catalyseur financier et un encadreur de la jeunesse », insiste Mohammed Rufaï. La formulation résonne particulièrement auprès des parlementaires, soucieux de voir émerger un secteur privé capable d’absorber la croissance démographique et d’offrir des débouchés solides.
L’Academy privilégie un enseignement axé sur la pratique : marketing digital, développement d’applications, gestion de réseau. Les sessions sont gratuites pour les participants, une décision que la direction présente comme un investissement dans le capital humain plutôt qu’une dépense promotionnelle.
Isidore Mvouba a rappelé qu’une jeunesse armée de compétences numériques représente un atout pour toutes les filières économiques, de l’agriculture à la logistique. Il a donc encouragé l’opérateur à renforcer les ponts entre formation, entrepreneuriat et financement.
Dans les couloirs du palais, plusieurs députés ont confirmé leur intention de suivre de près l’évolution de l’Academy. L’idée d’inclure, à terme, une partie des modules dans les centres de formation publics a même été évoquée, sans calendrier précis.
Lutte contre l’arnaque et perspectives
La rencontre ne pouvait ignorer les cas d’arnaque signalés ces derniers mois. MTN Congo dit avoir multiplié les campagnes de sensibilisation, rappelant à ses abonnés de ne jamais communiquer codes ou données personnelles, même sous prétexte de récompenses prometteuses.
Selon Mohammed Rufaï, la meilleure défense reste la vigilance individuelle. L’entreprise, de son côté, envisage de renforcer l’authentification sur ses services et d’installer des alertes automatiques dès qu’une opération suspecte est détectée, afin de couper court à la tentative.
Le président de l’Assemblée nationale a salué cette orientation, estimant que la lutte contre la cyber-fraude est « l’affaire de tous ». Un travail de coordination avec les autorités compétentes pourrait être approfondi pour harmoniser la prévention et les éventuelles sanctions.
En filigrane, l’opérateur rappelle que la confiance est le socle d’une expansion durable des services numériques. Préserver les clients des arnaques revient, dit-il, à protéger l’ensemble de l’écosystème qui soutient aujourd’hui la diversification de l’économie nationale.
Au sortir de la réunion, aucun accord formel n’a été signé, mais les deux parties ont insisté sur leur volonté de maintenir un dialogue régulier. De nouveaux rendez-vous techniques sont attendus pour suivre l’avancement des projets et mesurer leur impact sur le terrain.
Les observateurs parlementaires estiment que cette coopération peut servir de modèle pour d’autres opérateurs. En alignant compétitivité économique et responsabilité sociétale, MTN Congo renforce son ancrage local tout en répondant aux attentes du législateur et des consommateurs.