Ce qu’il faut retenir
Le 29 octobre 2025, Africa Global Logistics Congo a achevé le transfert de deux lions âgés de huit mois entre Johannesburg et Brazzaville. L’opération referme une parenthèse de vingt-huit ans sans grands félins dans la capitale congolaise.
Les félins, un mâle et une femelle de cent kilogrammes chacun, ont été convoyés en quarante-huit heures dans des caisses renforcées répondant aux normes internationales de bien-être animal. Ils rejoignent Zoolandia, le parc botanique et zoologique installé sur la réserve de la Patte d’Oie.
Pour l’exploitant du site, Chems Roc, cet arrivage illustre la volonté de « réhabiliter le parc et de lui redonner sa fonction éducative et pédagogique ». Le projet bénéficie du soutien d’acteurs publics et privés, preuve de la convergence d’intérêts autour de la biodiversité.
Contexte du parc botanique
Créé en 1952, le parc zoologique de Brazzaville a longtemps été une vitrine de la faune nationale avant d’être durement touché par les événements de 1997. De nombreuses espèces avaient disparu, laissant le site sans prédateurs majeurs.
En 2018, le concept Zoolandia — contraction poétique de « zoo », « land » et « I am » — a donné un second souffle à l’espace en lui ajoutant une dimension botanique ambitieuse. Aujourd’hui, une centaine de salariés y travaille à la conservation et à la médiation scientifique.
Le retour des lions s’inscrit dans cette renaissance et constitue un marqueur fort de la normalisation progressive du quotidien brazzavillois. Les visiteurs retrouvent un symbole puissant de la savane, élément central des imaginaires collectifs africains.
Opération logistique signée AGL
Le transport d’animaux sauvages requiert un savoir-faire spécifique. Les équipes d’AGL ont géré la chaîne complète : coordination avec les autorités sud-africaines, obtention des certificats vétérinaires, affrètement routier vers l’aéroport de Johannesburg puis fret aérien sécurisé jusqu’à Maya-Maya.
Une fois au sol, un corridor douanier a été mis en place afin de limiter l’attente des caisses et de préserver le calme des animaux. Des vétérinaires ont veillé sur la température, l’hydratation et la respiration pendant chaque phase.
Ce service clé en main confirme la capacité de la filiale congolaise du groupe à offrir des solutions sur mesure aux secteurs exigeants. Il illustre le positionnement du Congo comme hub logistique sous-régional, conforté par des infrastructures aéroportuaires modernisées ces dernières années.
Mission éducative et touristique
Au-delà de la prouesse technique, les nouveaux pensionnaires doivent renforcer la vocation pédagogique du parc. Les équipes de médiation préparent des ateliers sur la biologie des carnivores et la coexistence entre sociétés humaines et faune sauvage.
Les écoles de Brazzaville planifient déjà des visites. Pour de nombreux élèves, voir un lion autrement que sur un écran ou un cahier représente une première. Cette proximité nourrit la curiosité scientifique et sensibilise à la protection des écosystèmes.
Le tourisme urbain pourrait également profiter de ce retour. Les familles, diplomates et voyageurs d’affaires trouveront un motif supplémentaire de prolonger leur séjour dans la capitale, stimulant les services connexes comme la restauration, l’artisanat et la mobilité.
Scénarios d’impact économique
À court terme, l’exploitation de l’enclos lion pourrait accroître la fréquentation de Zoolandia, donc ses recettes propres, réinjectées dans l’entretien des espaces verts et la formation du personnel.
À moyen terme, le succès pourrait encourager d’autres transferts contrôlés d’espèces phares, ouvrant des contrats logistiques, vétérinaires et de construction d’infrastructures auxquelles les PME locales sont invitées à participer.
Ce chantier entre en résonance avec les orientations gouvernementales en faveur des filières vertes et du capital naturel, deux axes jugés porteurs pour la diversification économique du pays. La synergie public-privé participe à l’attractivité du climat des affaires.
Et après ? La feuille de route
Les lions resteront en quarantaine plusieurs semaines, le temps d’acclimater leur système immunitaire au climat équatorial et de valider les dernières analyses sanitaires. Seuls les soigneurs accrédités auront accès à l’enclos durant cette phase critique.
Une campagne de communication grand public est prévue dès la fin de l’année pour présenter les noms officiels des félins, choisis via un concours destiné aux jeunes Congolais. L’opération vise à renforcer le sentiment d’appropriation collective du parc.
Chems Roc souligne que la réhabilitation ne s’arrête pas là. Les prochains jalons incluent la rénovation des espaces primates et la création d’un sentier botanique interactif. L’aboutissement de ces projets dépendra du maintien d’un financement stable et de l’engagement des partenaires.
Pour les autorités et les acteurs privés, l’arrivée des félins confirme qu’en conjuguant expertise locale et partenariats internationaux, Brazzaville peut redevenir une terre d’excellence environnementale, au bénéfice de sa jeunesse et de son image régionale.
